Nuit du Samedi 6 au Dimanche 7 Décembre
Vallée de Chevreuse (78) - 84km, 2000m D+
3 boucles respectivement de 30, 22 et 32 km autour du Perray en Yvelines, 2 uniques ravitaillements à la fin de chaque boucle, à chacun des retours au gymnase.
Cette épreuve semble s'apparenter à la Sainté-Lyon, mais en réalité seul le concept "de nuit" est commun:
Les chemins de la vallée de Chevreuse sont boueux, la distance et le dénivelé sont plus importants...voila pour l'aspect purement physique.
Côté mental, le nombre de participant étant beaucoup plus faible, la seule lumière reliant à la civilisation est bien souvent celle de sa propre frontale. C'est toujours un challenge de terminer (47% de finishers lors de la dernière édition), et il convient d'aborder cette épreuve avec beaucoup d'humilité.
Côté humain, la convivialité remplace le côté élitiste et spectaculaire de la Sainté-Lyon.
Pour toutes ces raisons, Vincent aime beaucoup cette épreuve, qu'il a déjà terminée à la 10è place.
Il ne lui a pas fallu beaucoup d'énergie pour me convaincre d'y aller avec lui cette année.
Notre planning commun d'épreuves 2015 étant déjà assez précis, celle-ci est censée nous servir de préparation.
De toute façon, notre condition actuelle à tous les deux ne nous permet pas de viser autre chose que de rallier l'arrivée... donc si possible ensemble.
De mon côté, je suis dans mes petits souliers.
La cheville 4 semaines avant le départ, un mollet la semaine suivante, un rhume carabiné la semaine suivante, et surtout, 6 jours avant le départ, un dos qui reste pratiquement bloqué.
J'ai été contraint de tourner au Tétrazépam pendant 2 jours, pour simplement me donner la possibilité de faire les 5 heures de voitures jusque chez Vincent à Orléans. Et 10 étirements par jour pour détendre ces fichus lombaires.
Très peu d'entrainement pendant le dernier mois donc, et des facultés très incertaines...On doit pouvoir résumer en disant que je suis dans un creux de forme plutôt qu'un pic !
Heureusement, Julie a été royale en me permettant de dormir dans la chambre d'amis les 5 dernières nuits...que je passe en mode non-stop plutôt que découpées en 3 ou 4 par Melle Bérénice !
Je fais la route le Vendredi soir (le dos a tenu le coup), nuit chez Vincent, une bonne sieste le samedi après-midi, et nous voila au départ à 22h.
Il fait environ 2°C, la température devrait d'après les prévisions descendre à -1°C.
Une bise à Christophe, alias Cornofulgure, qui à nos grandes surprises, est aussi présent sur la ligne de départ !!!
1ère boucle, de 30km. La première info, c'est que le terrain est exceptionnellement peu boueux.
Bon pour le rendement, par contre on va beaucoup plus courir, donc les chocs seront plus importants.
Cette partie un peu vallonnée se déroule sereinement, en 3h15.
Vincent trouve que mes pieds font beaucoup de bruit...J'ai déjà mal aux genoux...on verra bien.
Christophe, pourtant très affuté et bien parti, est contraint à l'abandon...à cause d'un sérieux problème de frontale.
7 minutes de pause, le temps de prendre nos ravitaillements pour la 2è boucle, habituellement très boueuse...mais qui finalement ne l'est presque pas. 2h45 pour revenir au gymnase.
Je suis inquiet: tout s'est bien passé, mais j'ai très mal partout: genoux, tendons d'Achille, coup de pied.
Pour l'instant, nous avons couru de concert, Vincent m'a attendu un tout petit peu sur la fin, mais je ne sais pas si je vais pouvoir rester avec lui pour les derniers 32km, très vallonnés (une vingtaine de côtes).
Ca va être ma fête !!
Et effectivement, mon allure va diminuer régulièrement en même temps que les douleurs augmentent.
Mauvaise nouvelle: au bout d'un quart d'heure, je sens que le bas de mon dos est mouillé. Ma poche à eau est percée, suffisamment pour que je perde la majeure partie du litre et demi de boisson énergétique qu'elle contenait.
La perte est double: l'eau bien sûr, mais aussi les calories. D'autant plus que j'ai fait une erreur en consommant mes gels pendant les 2 premières boucles, à la place des barres solides qui me restent et que je n'arrive plus à avaler maintenant !
J'arrive encore à courir un peu sur les parties plates pendant la première moitié de la boucle.
Plus je renonce complètement à courir, j'ai vraiment trop mal.
Vincent m'attend continuellement, et heureusement, me donne 1 ou 2 gels et me fait boire dans sa poche à eau.
Nous (je) perdons énormément de temps sur les 15 derniers km, terminant la boucle en 5h30 au lieu d'un possible 3h30-3h45 !
Même la marche m'est pénible sur la fin. J'ai l'impression d'avoir la démarche "texane", et le moindre mètre en descente est un calvaire.
Histoire d'abréger mes souffrances, je me force à recourir sur les 2 derniers km...ouf, fini en 12h, j'ai mon compte !
Le temps de nous changer et de nous refroidir, j'ai du mal à me tenir debout ! je plafonne à 0.5km/h pour rejoindre la voiture, et déjà la fièvre me fait trembler comme une feuille.
Une sieste le dimanche après-midi, puis une choucroute de récupération prise le soir dans une brasserie, une bonne nuit...Vivement la prochaine !
Nicolas
jeudi 18 décembre 2014
mercredi 24 septembre 2014
Ecotrail de Sommand
50km, 3500m D+
Avec la naissance de Bérénice, les nuits sont, comme prévu, hachées par les tétées, Ariane en rajoutant régulièrement une couche. La fatigue est donc omniprésente, et lever le pied au niveau des activités physiques a donc été nécessaire. Je n'ai donc participé à aucun trail depuis mi-Mai, gardant toutefois 3 entrainements par semaine.
Le creux de la vague a été atteint en Juillet, où, épuisé, j'ai par 2 fois été contraint de rebrousser chemin en pleine ascension du Môle. Mais maintenant, les nuits sont globalement un peu plus paisibles et la forme revient progressivement, en même temps que la fatigue s'atténue.
Je me suis donc inscrit à cette épreuve, que je qualifierai de difficile et conviviale.
Comble de malchance, je trouve le moyen de me tordre une cheville 2 semaines avant le jour J, stupidement, à l'échauffement, sur un chemin parfaitement carrossable !
L'entorse est bénigne, mais bien là...2 semaines sont un minimum pour un rétablissement satisfaisant. Je vais donc passer ce minimum de temps à récupérer, mais surtout je veille, par le biais d'exercices d'assouplissements quotidiens et de quelques entrainements légers en course à pied complétés par du vélo, à ce que la cheville reste souple.
Je suis donc au départ avec une cheville qui semble rétablie. Sera-t-elle assez forte pour tenir 50km de chemins de montagne ?
La dernière nuit étant primordiale, Julie m'a permis de dormir dans la chambre d'amis, et a assuré les réveils intempestifs des deux monstres.
Ma stratégie est simple. Etant donné la fatigue encore présente et une cheville incertaine, je partirai très lentement, pour me donner les chances d'aller tout simplement au bout. Je devrai gérer tout le long de l'épreuve. Tout objectif de performance serait présomptueux.
J'ai l'impression d'être comme un chasseur sur la banquise face à un ours polaire...avec une seule cartouche !
Top départ, l'ours charge !
Je ne m'affole pas et monte très nettement en dessous de mon rythme. Je passe la première difficulté au-moins en 35è position. La descente sur Praz-de-Lys se passe bien, la cheville tient le coup. J'ai quelques retenues mais les pieds sont dans l'ensemble assez agiles.
La partie suivante, jusqu'à Sommand pour clore la première boucle, est casse-pattes, et je commence à reprendre ceux qui sont clairement partis trop vite. Je ne m'arrête pas aux ravitaillements, enchaîne avec l'ascension suivante, puis une nouvelle descente roulante qui nous amène à un peu plus de la mi-course. Je suis remonté jusqu'à la 25è place.
Je prend un peu plus de risques dans la première partie de la montée sur le sommet de Chalune. L'ours est en joue.
La deuxième partie est raide et en aller-retour, je peux donc me rendre compte des écarts avec les coureurs me précédant. Je monte à un bon rythme, m'alimente bien à proximité du sommet, et décide de faire une descente plus risquée. C'est la plus longue du parcours (900m D-) donc il est possible de combler des écarts.
Le coup de feu est parti, j'espère ne pas avoir visé à côté.
Je fais une petite erreur de parcours qui me force à effectuer une traversée d'alpage formidable pour tester ma cheville et très utile pour perdre 2 ou 3 minutes !
J'ai tout de même repris plusieurs concurrents sur cette montée-descente de Chalune.
Restent 15 km, avec 3 montées et autant de descentes, plus courtes. Mon manque de condition va me faire marquer le pas, j'ai les articulations et les pieds qui commencent à me faire souffrir. Je rattrape un dernier concurrent, le lâche. Il revient sur moi au pied de l'avant dernière montée et nous restons ensemble, partageant nos impressions et nous confiant l'un à l'autre notre état de fatigue.
C'est là que la météo, clémente depuis le départ (à part un petit orage), va se déchaîner.
Un orage carabiné nous tombe dessus, nous sommes trempés en quelques secondes, des ruisseaux dévalent le chemin.
L'ours a bien été touché, mais il a poursuivi sa course...
Nous arrivons au dernier point de ravitaillement, de nouveau à Praz-de-Lys, il reste alors 6 km.
Quelques secondes de pause avec mon acolyte pour boire, et nous repartons, toujours sous l'orage.
"Au moins, l'eau n'est pas froide", lui dis-je en rigolant.
Je suis toujours en manches courtes, mais la pluie battante qui se change en grêle frappante 2 minutes après être repartis du ravitaillement me fait changer d'avis...
Nous nous abritons 5 bonnes minutes sous des sapins, je mets mon coupe-vent.
Cette pause m'ayant refroidi, mes articulations se sont réveillées et le redémarrage est difficile. Mon compère me lâche dans la descente. Avantage de courir dans des ruisseaux de grêle fondue, mes pieds sont à moitié insensibles et je ne crains plus mes ampoules !
Les éléments sont encore déchaînés, je sens le souffle de l'ours sur moi.
Je dois traverser un torrent...un gué normalement très simple...mais plus maintenant !!! Je le traverse en me servant des bâtons comme de perches, pas forcément très rassuré par ces gros bouillons boueux. Les cours d'eau grossissant encore, je me fais la réflexion que quelques minutes plus tard, la traversée aurait été impossible !!
Dans la dernière montée, je vois mon compagnon 1'30 devant moi. Il essaie de résister, mais j'ai flairé le gibier et il est fatigué, lui aussi.
Je le reprends au sommet, passe devant pour la descente finale, et reste une vingtaine de mètres devant lui jusqu'à l'arrivée, qu'il ne me dispute pas vraiment.
L'ours a fini par s'écrouler.
Je suis 20ème, en 7h28, et...avant-dernier classé, car nous apprenons que face à ces conditions météo, l'organisation a stoppé net tous les participants qui nous suivaient. A 2 minutes près, nous aurions été arrêtés au dernier point de ravitaillement. In extremis !
La gueule de l'ours s'est arrêtée au ras de mes chaussures ! Mais je l'ai eu !
Nicolas
Avec la naissance de Bérénice, les nuits sont, comme prévu, hachées par les tétées, Ariane en rajoutant régulièrement une couche. La fatigue est donc omniprésente, et lever le pied au niveau des activités physiques a donc été nécessaire. Je n'ai donc participé à aucun trail depuis mi-Mai, gardant toutefois 3 entrainements par semaine.
Le creux de la vague a été atteint en Juillet, où, épuisé, j'ai par 2 fois été contraint de rebrousser chemin en pleine ascension du Môle. Mais maintenant, les nuits sont globalement un peu plus paisibles et la forme revient progressivement, en même temps que la fatigue s'atténue.
Je me suis donc inscrit à cette épreuve, que je qualifierai de difficile et conviviale.
Comble de malchance, je trouve le moyen de me tordre une cheville 2 semaines avant le jour J, stupidement, à l'échauffement, sur un chemin parfaitement carrossable !
L'entorse est bénigne, mais bien là...2 semaines sont un minimum pour un rétablissement satisfaisant. Je vais donc passer ce minimum de temps à récupérer, mais surtout je veille, par le biais d'exercices d'assouplissements quotidiens et de quelques entrainements légers en course à pied complétés par du vélo, à ce que la cheville reste souple.
Je suis donc au départ avec une cheville qui semble rétablie. Sera-t-elle assez forte pour tenir 50km de chemins de montagne ?
La dernière nuit étant primordiale, Julie m'a permis de dormir dans la chambre d'amis, et a assuré les réveils intempestifs des deux monstres.
Ma stratégie est simple. Etant donné la fatigue encore présente et une cheville incertaine, je partirai très lentement, pour me donner les chances d'aller tout simplement au bout. Je devrai gérer tout le long de l'épreuve. Tout objectif de performance serait présomptueux.
J'ai l'impression d'être comme un chasseur sur la banquise face à un ours polaire...avec une seule cartouche !
Top départ, l'ours charge !
Je ne m'affole pas et monte très nettement en dessous de mon rythme. Je passe la première difficulté au-moins en 35è position. La descente sur Praz-de-Lys se passe bien, la cheville tient le coup. J'ai quelques retenues mais les pieds sont dans l'ensemble assez agiles.
La partie suivante, jusqu'à Sommand pour clore la première boucle, est casse-pattes, et je commence à reprendre ceux qui sont clairement partis trop vite. Je ne m'arrête pas aux ravitaillements, enchaîne avec l'ascension suivante, puis une nouvelle descente roulante qui nous amène à un peu plus de la mi-course. Je suis remonté jusqu'à la 25è place.
Je prend un peu plus de risques dans la première partie de la montée sur le sommet de Chalune. L'ours est en joue.
La deuxième partie est raide et en aller-retour, je peux donc me rendre compte des écarts avec les coureurs me précédant. Je monte à un bon rythme, m'alimente bien à proximité du sommet, et décide de faire une descente plus risquée. C'est la plus longue du parcours (900m D-) donc il est possible de combler des écarts.
Le coup de feu est parti, j'espère ne pas avoir visé à côté.
Je fais une petite erreur de parcours qui me force à effectuer une traversée d'alpage formidable pour tester ma cheville et très utile pour perdre 2 ou 3 minutes !
J'ai tout de même repris plusieurs concurrents sur cette montée-descente de Chalune.
Restent 15 km, avec 3 montées et autant de descentes, plus courtes. Mon manque de condition va me faire marquer le pas, j'ai les articulations et les pieds qui commencent à me faire souffrir. Je rattrape un dernier concurrent, le lâche. Il revient sur moi au pied de l'avant dernière montée et nous restons ensemble, partageant nos impressions et nous confiant l'un à l'autre notre état de fatigue.
C'est là que la météo, clémente depuis le départ (à part un petit orage), va se déchaîner.
Un orage carabiné nous tombe dessus, nous sommes trempés en quelques secondes, des ruisseaux dévalent le chemin.
L'ours a bien été touché, mais il a poursuivi sa course...
Nous arrivons au dernier point de ravitaillement, de nouveau à Praz-de-Lys, il reste alors 6 km.
Quelques secondes de pause avec mon acolyte pour boire, et nous repartons, toujours sous l'orage.
"Au moins, l'eau n'est pas froide", lui dis-je en rigolant.
Je suis toujours en manches courtes, mais la pluie battante qui se change en grêle frappante 2 minutes après être repartis du ravitaillement me fait changer d'avis...
Nous nous abritons 5 bonnes minutes sous des sapins, je mets mon coupe-vent.
Cette pause m'ayant refroidi, mes articulations se sont réveillées et le redémarrage est difficile. Mon compère me lâche dans la descente. Avantage de courir dans des ruisseaux de grêle fondue, mes pieds sont à moitié insensibles et je ne crains plus mes ampoules !
Les éléments sont encore déchaînés, je sens le souffle de l'ours sur moi.
Je dois traverser un torrent...un gué normalement très simple...mais plus maintenant !!! Je le traverse en me servant des bâtons comme de perches, pas forcément très rassuré par ces gros bouillons boueux. Les cours d'eau grossissant encore, je me fais la réflexion que quelques minutes plus tard, la traversée aurait été impossible !!
Dans la dernière montée, je vois mon compagnon 1'30 devant moi. Il essaie de résister, mais j'ai flairé le gibier et il est fatigué, lui aussi.
Je le reprends au sommet, passe devant pour la descente finale, et reste une vingtaine de mètres devant lui jusqu'à l'arrivée, qu'il ne me dispute pas vraiment.
L'ours a fini par s'écrouler.
Je suis 20ème, en 7h28, et...avant-dernier classé, car nous apprenons que face à ces conditions météo, l'organisation a stoppé net tous les participants qui nous suivaient. A 2 minutes près, nous aurions été arrêtés au dernier point de ravitaillement. In extremis !
La gueule de l'ours s'est arrêtée au ras de mes chaussures ! Mais je l'ai eu !
Nicolas
lundi 12 mai 2014
Trail du Salève
Trail du Salève
37km
1900m D+, 2200m D-
Apparemment c’est la règle du 1 sur 2 : 1 réussi pour 1 foiré !!
Donc hier c’était le jour du foirage !
Mais cette fois, je n’ai pas été surpris : fatigué vendredi, puis 2 nuits pas top…la conséquence en trail est imparable.
En regardant d'un peu plus près, quand on remonte à début 2013, c’est 1 trail sur 2 que j’aborde fatigué…c’est con parce que les autres, je ne les foire pas.
Dès l’échauffement, je suis fixé quant à mes capacités du jour…
Perdu pour perdu, je fais comme si de rien n’était…15è en haut de la 1ère côte.
Sur 1 côte ça passe…mais l’arrivée n'était pas au sommet :-)).
Le cœur est monté…et ne redescendra plus.
S’ensuit une grande partie roulante sur les crêtes (près de 15km sans véritable montée) : là, sur ces plats / faux-plats, je relance dans le dur plusieurs fois, je me mets des coups de pied au cul pour garder un rythme suffisant pour limiter la casse, et je suis encore dans les 25 au pied de la 2é côte, au km19...
J'essaie d'avoir un point de vue extérieur, en occultant mes sensations : je suis ainsi en théorie prêt à produire mon effort dans une deuxième partie de course, plus montagneuse, qui devrait m'être plus favorable...
Le problème est que j’ai déjà produit tout l'effort dont j'étais capable aujourd'hui, pour simplement en être là où je pensais arriver sans effort.
J'ai laissé absolument toutes mes plumes derrière moi.
Pas besoin d'écouter beaucoup mes sensations pour savoir que la casse va être énorme à partir de maintenant !
Il reste 18km de casse !!
Mort pour mort, je fais des économies à partir de ce moment-là en ne mangeant plus mes gels :-)
N’ayant pas faim (trop fatigué), je fais faire des économies à l’organisation aussi :-)
C’est pas malin, mais j’ai même pas envie de m’arrêter aux ravitos
Je tourne donc à la boisson énergétique seule pendant pratiquement les 3 dernières heures.
Très mauvaise 2è montée…enfin…quand c’est raide ça passe, mais dès qu’il faut relancer c’est l’horreur.
Descente calamiteuse (quand ça va plus, c’est même en descente que c’est le plus pire). Des morceaux de plats pendant lesquels j’use les semelles tellement elles raclent le sol, d’autant plus que le psoas et le fachia lata refont parler d’eux.
Je perds un temps considérable.
La 3è ascension, raide, montée au mental, histoire d’avoir réussi à rehausser le niveau pendant 40 minutes, pas si mauvaise que ça mais qui finit de m’épuiser.
Une connaissance : « ouh là…t’as pas la tête des bons jours »
Un véritable physionomiste pour m’avoir reconnu, livide, à 2µg/L de glucose dans le sang !
Je fais une pause pour papoter...mes muscles tremblent tellement les crampes menacent.
Et la dernière descente (l’ultra-montée du Salève prise en descente) plutôt technique…que je connais par cœur pour la parcourir plus que régulièrement à l’entrainement…est un calvaire !
4h25, 58è à l’arrivée.
Nicolas
37km
1900m D+, 2200m D-
Apparemment c’est la règle du 1 sur 2 : 1 réussi pour 1 foiré !!
Donc hier c’était le jour du foirage !
Mais cette fois, je n’ai pas été surpris : fatigué vendredi, puis 2 nuits pas top…la conséquence en trail est imparable.
En regardant d'un peu plus près, quand on remonte à début 2013, c’est 1 trail sur 2 que j’aborde fatigué…c’est con parce que les autres, je ne les foire pas.
Dès l’échauffement, je suis fixé quant à mes capacités du jour…
Perdu pour perdu, je fais comme si de rien n’était…15è en haut de la 1ère côte.
Sur 1 côte ça passe…mais l’arrivée n'était pas au sommet :-)).
Le cœur est monté…et ne redescendra plus.
S’ensuit une grande partie roulante sur les crêtes (près de 15km sans véritable montée) : là, sur ces plats / faux-plats, je relance dans le dur plusieurs fois, je me mets des coups de pied au cul pour garder un rythme suffisant pour limiter la casse, et je suis encore dans les 25 au pied de la 2é côte, au km19...
J'essaie d'avoir un point de vue extérieur, en occultant mes sensations : je suis ainsi en théorie prêt à produire mon effort dans une deuxième partie de course, plus montagneuse, qui devrait m'être plus favorable...
Le problème est que j’ai déjà produit tout l'effort dont j'étais capable aujourd'hui, pour simplement en être là où je pensais arriver sans effort.
J'ai laissé absolument toutes mes plumes derrière moi.
Pas besoin d'écouter beaucoup mes sensations pour savoir que la casse va être énorme à partir de maintenant !
Il reste 18km de casse !!
Mort pour mort, je fais des économies à partir de ce moment-là en ne mangeant plus mes gels :-)
N’ayant pas faim (trop fatigué), je fais faire des économies à l’organisation aussi :-)
C’est pas malin, mais j’ai même pas envie de m’arrêter aux ravitos
Je tourne donc à la boisson énergétique seule pendant pratiquement les 3 dernières heures.
Très mauvaise 2è montée…enfin…quand c’est raide ça passe, mais dès qu’il faut relancer c’est l’horreur.
Descente calamiteuse (quand ça va plus, c’est même en descente que c’est le plus pire). Des morceaux de plats pendant lesquels j’use les semelles tellement elles raclent le sol, d’autant plus que le psoas et le fachia lata refont parler d’eux.
Je perds un temps considérable.
La 3è ascension, raide, montée au mental, histoire d’avoir réussi à rehausser le niveau pendant 40 minutes, pas si mauvaise que ça mais qui finit de m’épuiser.
Une connaissance : « ouh là…t’as pas la tête des bons jours »
Un véritable physionomiste pour m’avoir reconnu, livide, à 2µg/L de glucose dans le sang !
Je fais une pause pour papoter...mes muscles tremblent tellement les crampes menacent.
Et la dernière descente (l’ultra-montée du Salève prise en descente) plutôt technique…que je connais par cœur pour la parcourir plus que régulièrement à l’entrainement…est un calvaire !
4h25, 58è à l’arrivée.
Nicolas
lundi 14 avril 2014
Ultra montée du Salève 2014
12 Avril 2014
Ultra montée du Salève: n fois 663m D+...
Atypique et exigeante
Le but est de gravir le plus de fois possible le Salève (663m D+, pente à 27% de moyenne) en redescendant par le téléphérique, entre 10h00 et 16h00 !!
C'est donc très simple, mais quelques éléments sont à prendre en considération, qui renforcent le côté insolite de l'épreuve: Le temps de descente est constant (moins de 5 minutes) mais le temps d'attente des bennes est variable car la rotation n'est pas fixe (une benne part quand il y a assez de monde). Et évidemment, il y a des délais pour valider sa dernière montée : départ en bas avant 15h20, et arrivée avant 16h00.
Rater une benne pour quelques secondes contraint donc à attendre la suivante (au-moins 5 minutes). Cela n'a pas d'impact immédiat puisque seules les montées sont chronométrées, mais le cumul peut avoir un impact sur le nombre de montées effectuées.
En réalité, un coureur évoluant une benne derrière peut très bien être devant au classement...
En résumé, chaque montée est un contre-la-montre qu'il faut enchaîner le plus vite possible avec le suivant, en aveugle par rapport à ses concurrents directs.
Je m'entraîne entre midi et 2 dans le Salève, car c'est le massif le plus proche de mon lieu de travail...autant dire que je connais cette montée par coeur. Il faut avoir de la puissance dans la partie plus roulante et les marches du début, de la force dans la partie caillouteuse raide et technique, de nouveau de la puissance dans la partie pentue dans les bois, et relancer sur le roulant de la fin ! Je pourrais aussi poser les pieds et les mains les yeux bandés dans le passage le plus raide.
Mon temps de référence: 34 minutes.
Equation connue donc, mais toujours difficile à résoudre. Surtout qu'il s'agit de monter plusieurs fois. Il faudra donc aussi bien penser à l'alimentation pendant la descente !
Ne pas être trop facile dans les premières montées...mais en garder sous le pied !!!
Je me suis fait un nombre incalculable d'estimations optimistes, pessimistes, réalistes, fantaisistes...et tous les modèles conduisent à la même prévision: 6 montées me sont "acquises", 7 sont faisables sans lambiner, 8 (réalisées par quelques coureurs chaque année) sont impossibles.
10h00, top départ !
Les 800 premiers mètres de plat sont avalés en 3 minutes (à parcourir à chaque fois entre la sortie de la benne et le début de l'ascension, ils sont chronométrés)
Je boucle la première ascension en 32'57.
Je n'ai pas eu l'impression d'en faire trop, mais c'est mon record !! Conclusion, je suis dans un bon jour, mais je suis parti trop vite !!!
J'arrive à accrocher la benne avec les premiers, ce que je ne pensais pas possible...
2è ascension: 35'
C'est évidemment trop vite, mais de toute évidence je suis "entrainé" par les autres concurrents
La benne me part sous le nez...Obligé d'attendre la suivante...
3è ascension: 38'30
Une assez mauvaise montée par rapport aux autres concurrents, qui prouve que j’étais parti un peu vite (mais bon…)
Ensuite une dérive normale dans les temps, et une bonne stabilisation dans les dernières montées :
39'30 à la 4è : La dragonne d'un de mes bâtons lâche...mince, ça va moins bien aller pour pousser dans les suivantes
J'arrive en bas à 13h pile (juste la mi-course), et là je me dis que 8 montées pourraient être jouables si je montais en 40' et si j'avais une chance optimale avec les bennes...
Donc je sais que je n'en ferai pas 8, mais que je n'en serai pas si loin que ça parce que je suis meilleur que mes prévisions les plus optimistes, et surtout que j'ai de la marge pour les 7...pas la peine de s'affoler.
42'30' et 43'30' aux 5è et 6è montées...
mais 2 manques de chance avec les bennes pour les 2 dernières descentes.
Ceci dit, cela n'a plus d'impact sur mon nombre de montées et me permet de me faire masser un peu à chaque fois en attendant (les organisateurs installent 4 ou 5 tables au sommet à partir de la mi-course)...ça fait un bien fou !!
Je suis dans la même benne que les 2 leaders (les stars Thomas Lorblanchet et Ludovic Pommeret) pour la dernière descente. Ils s'arrêtent un peu en bas dans la zone non chronométrée avant de faire leur 8è ascension. Pendant ce temps, je fais la première partie de ma 7è et dernière montée peinard (...si on veut).
Ils me rattrapent à mi-pente et j'arrive à finir pratiquement avec eux (43'59)!!
Les dernières forces jetées « au cas où » dans un sprint à la toute fin malgré les crampes me blessent à un mollet mais me font passer devant mon adversaire direct...qui est quelque part dans une autre rotation.
Au final je réalise donc 7 montées (4640 m D+) en 4h36, 20è au classement.
9 concurrents réalisent 8 montées, dont la première féminine, impressionnante !
La course dans la course, c'est Vincent qui la réalise :-)
Enterrement de vie de garçon oblige, il lui avait été vivement recommandé de s'économiser jusqu'à sa dernière montée, qui aurait lieu à partir de 13h30. Vincent fait 2 montées doucement, ce qui lui permet d'attendre que je lui prenne un tour, il monte sa 3è en même temps que moi la 4è, puis, revêtu pour sa dernière montée d'une perruque rose fluo bien visible dans les sous-bois et surtout d'un sac de victuailles léger d'une bonne quinzaine de kg, il m'encourage à la 6è et me permet à l'arrivée au sommet de disposer d'un banquet très complet !!
C'est toujours sympa d'avoir un sherpa à portée de mains !
Nicolas
vendredi 7 mars 2014
Ultra Vulcain 2014
Dimanche 2 Mars, Ultra-Trail de Vulcain (81 km, 3000m D+)
C’est le premier rendez-vous de la saison, et nous allons une fois de plus nous retrouver entre frangins.
Mais cette fois, nos ambitions sont bien différentes :
Vincent est à court d’entrainement et fatigué par ses débuts à son nouveau poste, son déménagement et les préparatifs de son mariage. Il est clair pour lui que l’objectif principal est de rallier l’arrivée en prenant du plaisir, si possible à une place correcte.
En revanche, après ma saison dernière axée sur l’apprentissage du trail, je cherche maintenant optimiser les performances. Je me suis donné du mal à l’entrainement, ai perdu quelques kilos et suis depuis quelques semaines en très bonne forme. Une place au-delà des 20 premiers me décevrait, et j’espère même secrètement, avec un peu de réussite, une place dans les 15, voire les 10. Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai le couteau entre les dents !
Seule ombre au tableau, cela fait plus d'un mois qu'Ariane nous fait nous lever 1, 2, voire 3 fois par nuit…et c’est vrai qu’en ce moment j’ai sommeil dès la fin de l’après-midi…Je refuse de me l’avouer, mais il y a un risque que je ne sois pas suffisamment reposé pour une course comme celle-là, alors que, et c'est l'enseignement majeur tiré de la saison dernière, c’est primordial…
5h du mat’, froid (-2°C au départ, -5°C un peu plus haut) mais très beau temps.
Les jambes répondent bien dès le starter, je me sens léger, à l’aise.
Comme prévu je pars donc « raisonnablement vite ». Le but est de me donner de la marge et de me positionner, avant de baisser un peu le rythme pour m'économiser. On déterrera la hache de guerre à partir de la mi-course…
Je me retrouve rapidement 10è, accompagné par 3 autres concurrents. La première heure se passe comme sur des roulettes.
Il est temps de lever le pied, je laisse partir mes acolytes et adopte un rythme plus économique. Un concurrent me rattrape, que je laisse prendre un peu d’avance. 30 minutes plus tard, je suis toujours 14è, tout roule.
Et soudain, panne moteur.
Jambes de plomb, envie de dormir, frilosité inhabituelle
La toute petite douleur que je sentais depuis 2-3 semaines au côté droit devient une grosse douleur qui irradie dans le bas du dos et les abdos.
J’arrive au ravito km 20 en ayant limité la casse mais le moral dans les chaussettes.
Je suis fatigué comme si j'avais déjà couru 60km. Je continue jusqu’au km 31, pied du Puy de Dôme, à un rythme lent et entrecoupé de pauses…Je suis au-moins 35è, sans espoir raisonnable de relancer l’allure. Je doute même pouvoir terminer, et de toute façon le résultat sera très loin de mes attentes. Une décision que je n’avais même pas envisagée prend forme.
J’attends Vincent, qui, plus fatigué que prévu, se traine plus qu’il ne s’amuse. J’espère qu’il arrivera à me remotiver pour au moins essayer de terminer avec lui. Surpris de me voir, son visage change, je comprends instantanément quelle est l’issue.
Résignés, nous montons quand même le Puy de Dôme : il fait un temps radieux, nous allons au-moins profiter un peu de la vue !
Le comble : 5 minutes avant d’arriver au sommet, un nuage vient s'empaler dessus et nous plonge dans le brouillard !
Nous redescendons en trottinant, jusqu’au ravitaillement km 36. La navette est sur le parking…
Game over.
Visite chez l’osthéo : le verdict est clair, c'est une tendinite du fascia lata au niveau du bassin (pas au niveau du genou, qui est la fameuse TFL bien connue des coureurs), assortie d'une grosse tension du psoas iliaque…nouvelle visite prévue la semaine prochaine, en espérant une guérison rapide.
Prochain objectif : Ultra-montée du Salève le 12 Avril Je n'ai pas trop de douleur à la montée, d'ici là j'espère donc récupérer, dormir, et faire un peu de dénivelée ! Vincent, lui, ne fera pas une grosse performance, c'est sûr...son enterrement de vie de garçon pourrait bien débuter à ce moment-là...chut !
C’est le premier rendez-vous de la saison, et nous allons une fois de plus nous retrouver entre frangins.
Mais cette fois, nos ambitions sont bien différentes :
Vincent est à court d’entrainement et fatigué par ses débuts à son nouveau poste, son déménagement et les préparatifs de son mariage. Il est clair pour lui que l’objectif principal est de rallier l’arrivée en prenant du plaisir, si possible à une place correcte.
En revanche, après ma saison dernière axée sur l’apprentissage du trail, je cherche maintenant optimiser les performances. Je me suis donné du mal à l’entrainement, ai perdu quelques kilos et suis depuis quelques semaines en très bonne forme. Une place au-delà des 20 premiers me décevrait, et j’espère même secrètement, avec un peu de réussite, une place dans les 15, voire les 10. Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai le couteau entre les dents !
Seule ombre au tableau, cela fait plus d'un mois qu'Ariane nous fait nous lever 1, 2, voire 3 fois par nuit…et c’est vrai qu’en ce moment j’ai sommeil dès la fin de l’après-midi…Je refuse de me l’avouer, mais il y a un risque que je ne sois pas suffisamment reposé pour une course comme celle-là, alors que, et c'est l'enseignement majeur tiré de la saison dernière, c’est primordial…
5h du mat’, froid (-2°C au départ, -5°C un peu plus haut) mais très beau temps.
Les jambes répondent bien dès le starter, je me sens léger, à l’aise.
Comme prévu je pars donc « raisonnablement vite ». Le but est de me donner de la marge et de me positionner, avant de baisser un peu le rythme pour m'économiser. On déterrera la hache de guerre à partir de la mi-course…
Je me retrouve rapidement 10è, accompagné par 3 autres concurrents. La première heure se passe comme sur des roulettes.
Il est temps de lever le pied, je laisse partir mes acolytes et adopte un rythme plus économique. Un concurrent me rattrape, que je laisse prendre un peu d’avance. 30 minutes plus tard, je suis toujours 14è, tout roule.
Et soudain, panne moteur.
Jambes de plomb, envie de dormir, frilosité inhabituelle
La toute petite douleur que je sentais depuis 2-3 semaines au côté droit devient une grosse douleur qui irradie dans le bas du dos et les abdos.
J’arrive au ravito km 20 en ayant limité la casse mais le moral dans les chaussettes.
Je suis fatigué comme si j'avais déjà couru 60km. Je continue jusqu’au km 31, pied du Puy de Dôme, à un rythme lent et entrecoupé de pauses…Je suis au-moins 35è, sans espoir raisonnable de relancer l’allure. Je doute même pouvoir terminer, et de toute façon le résultat sera très loin de mes attentes. Une décision que je n’avais même pas envisagée prend forme.
J’attends Vincent, qui, plus fatigué que prévu, se traine plus qu’il ne s’amuse. J’espère qu’il arrivera à me remotiver pour au moins essayer de terminer avec lui. Surpris de me voir, son visage change, je comprends instantanément quelle est l’issue.
Résignés, nous montons quand même le Puy de Dôme : il fait un temps radieux, nous allons au-moins profiter un peu de la vue !
Le comble : 5 minutes avant d’arriver au sommet, un nuage vient s'empaler dessus et nous plonge dans le brouillard !
Nous redescendons en trottinant, jusqu’au ravitaillement km 36. La navette est sur le parking…
Game over.
Visite chez l’osthéo : le verdict est clair, c'est une tendinite du fascia lata au niveau du bassin (pas au niveau du genou, qui est la fameuse TFL bien connue des coureurs), assortie d'une grosse tension du psoas iliaque…nouvelle visite prévue la semaine prochaine, en espérant une guérison rapide.
Prochain objectif : Ultra-montée du Salève le 12 Avril Je n'ai pas trop de douleur à la montée, d'ici là j'espère donc récupérer, dormir, et faire un peu de dénivelée ! Vincent, lui, ne fera pas une grosse performance, c'est sûr...son enterrement de vie de garçon pourrait bien débuter à ce moment-là...chut !
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