lundi 17 août 2015

Trail des Hauts Forts

Morzine - 16 Août 2015 - 43km - 3200m D+

Les chaleurs du mois de Juillet, associées à la fatigue générée par le trail de Samoens, m'ont fait passer une période difficile. Heureusement, la température a baissé, et ma forme est acsendante. Chaque sortie, à vélo ou à pieds, me voit retrouver des sensations meilleures.
Pour la première fois depuis un bon moment, je me sens même léger pendant les 3 entrainements passés dans la caillasse de Chamrousse.
Par contre, j'espère que ces 3 séances de mardi, mercredi et jeudi, ne vont pas peser dans mes jambes pour la course de dimanche !

Bonne nouvelle pour moi au départ, il fait moins de 10°C, et les températures ne sont pas sensées monter beaucoup ! Il pleut à seaux. Pluie, brouillard, froid...Ca me va !
J'ai calculé ce dont j'aurai besoin en ravitaillement solide et liquide, et ai fait en sorte d'être complètement autonome. J'aurai un sac un peu lourd au début (encore que je n'ai pas rempli les poches à eau complètement), mais je prémédite de ne m'arrêter à aucun ravitaillement.

Le départ est donné au centre de Morzine, et la première ascension, de 600m D+, commence tout de suite. Le rythme est infernal ! Je me retrouve illlico 16 ou 17è, en étant pourtant parti un peu vite et en ayant (ouf) des bonnes jambes !
Je passe le sommet en 16è place, et reste 16è après la descente rapide et peu technique.
Pas d'arrêt au ravitaillement.

S'ensuit une partie de plusieurs km en faux-plat montant, idéale pour laisser des plumes. Je me limite donc à un rythme assez lent, il y a peu à gagner (à condition de courir, quand même).
Et ça m'arrange, parce que comme à Samoens, je subis le contre-coup de la première montée-descente. Je ne suis pas à l'aise, et me demande si le départ un peu rapide ne va pas m'être préjudiciable pour le reste de l'épreuve.
Les autres concurrents mettent plus de braquet que moi, et je me fais doubler...que dis-je, enrhumer, par plus de 10 trailers, me retrouvant 28è !

Je reconnais parmi eux Luca Papi, 5è cette année de l'ultra du bout de Drôme, vainqueur de la Montagn'hard, donc une sacrée pointure. Il est réputé partir lentement, puis remonter ensuite inexorablement. En voila donc un que je ne reverrai pas avant l'arrivée !
En me doublant, me voyant plus lent que tout le monde, il me chambre: "C'est fini l'échauffement, maintenant !"
Sa remarque, amicale et certainement pas moqueuse, me fait sourire un peu. A un autre j'aurais répondu que la course, elle, n'était pas finie, mais ne me sentant pas bien, je n'en suis pas si sûr, et puis, à un cador comme ça, on répond "oui, Monsieur" ou on se tait.

Une deuxième ascension de 600m, suivie d'une descente peu raide et peu technique, et j'arrive au ravitaillement du km 19, qui précède la difficulté principale du jour, une ascension de 1000m. Comme prévu, je ne m'arrête pas au ravitaillement, ce qui me permet de doubler quelques concurrents "dans les stands". C'est bien ce qui me semblait, le long faux-plat n'a pas permis de creuser des écarts considérables...et pour la fatigue, c'est à partir de maintenant qu'on va compter les points.

Je monte correctement, le coup de mou semble être passé. Non seulement je ne reperds plus de place, mais j'en regagne 2. Je dois être revenu aux environs de la 20è place quand commence la descente.

Qu'est-ce qu'on se sent bien avec un peu de fraicheur et d'humidité !

Celle-là, je l'avais repérée sur le profil, prévoyant de l'aborder relativement frais: elle est très très longue, pas très raide, donc il est possible de faire des écarts par rapports à des concurrents émoussés. A ce que je vois, les organismes sont déjà atteints, et j'espère que ma gestion de ce fameux faux-plat va me donner un avantage sur la fraicheur...
J'ai habituellement un peu de mal aux changements de rythme, c'est-à-dire aux débuts des montées et au début des descentes. Celle-là ne fait pas exception, et les premières minutes sont un peu laborieuses.
Mais, ces quelques minutes écoulées, un déclic, presque soudainement.
Je me sens léger, incroyablement souple sur mes jambes, mes pieds sont d'une agilité diabolique. Des sensations extraordinaires que je ne me rappelle pas avoir connu en trail.
Je n'ai aucune douleur nulle part, mes pieds se posent où il faut, comme il faut, j'ai l'impression de voltiger au-dessus des cailloux.
A ce rythme, je reprends 5 ou 6 concurrents dans cette seule descente.

En bas le dernier ravitaillement avant l'ultime ascension vers l'arrivée à Avoriaz (650m D+)...Je ne m'arrête pas et double un autre concurrent, qui lui, repart.
Comme d'hab', les premières minutes sont un peu difficiles, ce qui est bien normal cette fois-ci, vu la descente que je viens de faire.
Il reste au contact, mais mes sensations reviennent (très honnêtement, j'ai bien mal aux pattes) et je me mets en mode "course de côte" avec l'énergie qui me reste.
Je fais une super montée, revenant à quelques secondes seulement de Didier Chaffard, qui avait terminé près d'1 heure devant moi à Samoens !

Mr Luca Papi n'a passé la ligne que depuis 5 minutes !
Nous discutons un moment près de l'arrivée...Personnage incroyable de simplicité et d'humilité, lui qui fait un trail par semaine, celui-ci étant le plus court de sa saison !!!

Je suis annoncé 11è par le speaker, mais je suis en réalité 13è, en 5h25. C'est la bonne surprise de ce trail !

Mauvaise surprise: bien qu'ayant été annoncé, interviewé, mon temps n'est pas comptabilisé et je n'apparait pas pour l'instant dans le classement...régularisation à venir, j'espère.

Une mauvaise surprise pour le repas, qui n'est pas compris...Il fallait payer plus cher à l'inscription. C'est la première fois que je vois cela, donc j'ai raté ce détail au moment de m'inscrire...
Le repas est dans un restaurant d'Avoriaz, et je comprends que le restaurateur ne soit pas philanthrope, mais j'ai déjà vu souvent un arrangement gagnant-gagnant évident avec l'organisateur : quitte à augmenter le tarif d'inscription de 2 ou 3 euros, les participants ne paient pas le repas, sachant qu'ils amènent des couverts supplémentaires via leur famille, leurs accompagnateurs...

Nous sommes une table de 8, dont seulement 3 participants. Le restaurateur (restaurant La Falaise) y gagne donc 5 repas, mais refuse toute concession pour une simple assiette de pâtes pour moi...alors je reste le ventre vide ! Je trouve ça mesquin.
Je viens de retourner sur le site web d'inscription, le surcoût pour le repas participant était de 12€ !! 12€ pour des pâtes après un trail !!! Je suis furieux !
Suis-je bête ! L'organisateur est l'office du tourisme...Je comprends mieux son arrangement avec le restaurateur !!! C'est plutôt une combine, la vache à lait étant le traileur ! Je suis vraiment furieux !
En terre de tourisme, quand il y a un petit profit en vue, on préfère mettre toute convivialité de côté !

Je n'y remettrai pas les pieds, et j'espère ne pas être le seul !

Nicolas