A postériori, déjà à ce moment-là, les prémices de ce qui sera le fil rouge de toute la saison : les raideurs lombaires…
La préparation continue, et me permet d’aborder en bonne condition le Grand
Raid du Ventoux, fin Avril : 100km / 5000mD+
Suivons le fil rouge ; depuis quelques semaines, les tensions
apparaissent et disparaissent : lombaires, fessiers, ischios, psoas, tout
y passe dans la zone de transition entre le bas et le haut du corps, contenu
par beaucoup d’assouplissements, mais jamais totalement éradiqué.Sur la ligne de départ, je ne suis pas souple, et pas serein. Les très bonnes jambes que j’ai ce jour-là vont me permettre de tenir le coup jusqu’à mi-course, mais je suis contraint à l’abandon au Chalet Reynard, complètement verrouillé au niveau du bassin et du bas du dos.
On se rassure comme on peut, avec la semaine suivante une 20è place à
la course nature de Meyrargues : un sprint de 11km, avec des traces de la
semaine précédente, mais qui confirme ma bonne condition musculaire et
cardio-vasculaire ;
Et fin Mai, après avoir bien récupéré, tout de même une 8è place au trail
des Mourres (16km / 500mD+). Mon fil rouge n’a pas d’impact sur de si courtes
distances.
Le 2è objectif de la saison, le trail de l’Oisans (20 Juillet, 85km /
5000mD+) s’annonce donc bien, d’autant qu’il interviendra après 2 semaines de
vacances, c’est-à-dire 2 semaines d’interruption des deux causes qu’il me
semble avoir identifiées : la tension nerveuse au travail et les 1h30 quotidiennes
en voiture.
Diagnostic erroné, puisque mon problème réapparaît dès le début des
vacances, ne fait qu’empirer pendant 2 semaines malgré force assouplissements
et repos, jusqu’à pouvoir être considéré comme un véritable lumbago le mercredi
avant l’épreuve du Samedi. Je ne comprends plus…S’ajoutent les bains chauds puis les moyens chimiques (Bi-profénid), l’osthéopathe à Grenoble le vendredi, pour arriver le vendredi soir à des progrès miraculeux : je marche normalement après dix minutes d’assouplissements, à renouveler après dix minutes d’arrêt…
Lever 1h30 du matin, départ en voiture à 2h de Chamrousse pour un
départ à 3h d’Oz-en-Oisans.
Je n’ai pas pu me résoudre à ne pas y aller, mais arrivé devant la
salle de retrait des dossards, avec en prime les intestins en vrac à cause du
Bi-Profénid, je suis littéralement balancé d’un côté puis de l’autre : la
raison me fait rebrousser chemin, mais une force mystérieuse me fait y
retourner. Je fais demi-tour 3 fois, la 4è j’entre enfin.J’explique mon problème à l’organisateur, lui demande à quelle heure sont acheminés nos sacs de délestage à l’autre bout du circuit. 6h ? Départ course 3h, cela veut dire qu’avant 1h30 de course, je devrai avoir un avis tranché : demi-tour pour récupérer mon sac avant qu’il parte, ou pas.
Je prends le départ.
Pas de surprise, les jambes tournent bien. Bonne surprise : pas de douleur non plus.
Je suis parti lentement pour y aller en douceur, mais suis quand même calé en 10-15è place. 1ère descente, pas souple mais ça passe. Remontée, je pousse sur les bâtons, économise les lombaires, ça passe encore.
Au bout de 45 minutes, je fais un test : arrêt Pipi, volontairement un peu long. Au moment de repartir, une petite pointe de douleur, pas très importante, mais plus que rien du tout…A nouveau, tergiversations, allers-retours dans le noir du sentier, mais cette fois-ci c’est le demi-tour. En croisant toutes les frontales des autres concurrents, qui eux n’ont pas mal au dos…Retour salle des dossards 4h30, je récupère mon sac de délestage, retour Chamrousse avant 5h30.
C’est une première : trajets compris, je suis revenu d’une épreuve avant le lever du jour !!
Cette fois-ci, plan d’actions obligatoire : identification du problème/actions
correctives/actions préventives. Et j’ai besoin d’avis d’experts…
Mon médecin traitant m’envoie chez le médecin du sport qu’il faut, à Aix-en-Provence,
bon diagnostiqueur. Questions, réponses, tests sur la table d‘auscultation. Pas
très bavard, mais l’hypothèse émise sur son ordonnance me met sur la voie :
« ratio F/E ? »Le test isocinétique qu’il me prescrit se fait sur Marseille, je n’irai pas, on va avancer sans.
Basées sur cette hypothèse Ratio F/E, réflexions sur le comment/quand/pourquoi, discussion avec l’infirmier sur mon lieu de travail,
et tout semble s’éclairer : j’ai, depuis toujours, fait beaucoup travaillé les lombaires, les Fléchisseurs ; pendant les années vélo, mon style « gros braquet en danseuse » les a renforcés. Tous les exercices de gainage et d’assouplissement que je fais visent à renforcer et assouplir les Fléchisseurs. Ce sont eux qui travaillent, donc eux qui ont été mis sur la sellette. Rien pour ces pauvres oubliés d’Extenseurs, au contraire : les remèdes utilisés n’ont fait qu’accroître le problème, un déséquilibre Fléchisseurs/Extenseurs. C’était tellement simple…
Les trajets en voiture n’ont été qu’un élément déclencheur. Solution
corrective : siège ergonomique livré en 48h (siège « Adjust »,
avec coussin d’air au niveau des lombaires pour favoriser une bascule du
bassin).
Solution préventive court/long terme: exercice de bascule du
bassin avec étirement des extenseurs, 5 minutes sur le tapis du salon tous les
matinsSolution préventive long terme : gainage Extenseurs et abdos (+ Fléchisseurs !), 5 minutes sur le tapis du salon 3 ou 4 fois par semaine.
Au bout de 3 jours (3 jours !!), je n’ai plus le même ressenti au
niveau de mon dos. La course est plus légère, que ce soit en montée, descente
et sur le plat. Voila des mois que je n’avais pas eu ces sensations !
13 Octobre – Trail de Jouques, 31km / 1600mD+
Idéal pour une revue d’efficacité des mesures prises3h26, 6è au scratch, 3è dans la catégorie « V1 »
Sans commentaire.
Le « Vieux 1 » se porte bien.
Nicolas