Trail de la Sainte Victoire –
Dimanche 3 Avril 2022 - 58km, 3000mD+
Je
me réveille à 2h du mat’, en pleine forme…sauf que le réveil était à 4h, alors
je me rendors, et me réveille fatigué, évidemment. Je n’ai absolument plus
envie de me lever. Tout le monde dort encore, heureusement pour Julie qui devra
quand même gérer les 3 cyclones un petit peu plus tard.
Je
suis à Rousset à 6h, pour un départ à 7h. Est-ce ce réveil bizarre, mais le
ressenti qui m’habite est bizarre aussi : j’ai envie de faire ce trail, mais
je n’ai pas envie de forcer, pas envie d’aller « taper dedans ». Qu’à
cela ne tienne, voilà qui va me donner une bonne raison de partir cool. L’autre
bonne raison, c’est que les sentiers de la Sainte Victoire sont réputés pour
leur technicité, alors il va falloir gérer !
Et
ça tombe bien, les muscles sont refroidis aussi par les -2°C qui règnent sur la
ligne. 10°C max sont annoncés, alors, même si je suis en short et T-shirt
manches courtes, j’ai rajouté des manchettes, une petite veste, un bandeau et des
gants.
Pas
de problème avec le froid, et mon départ tranquille me va bien. La première
ascension de « la Sainte » est raide, très raide, toute la dernière
partie est du trail avec une petite connotation « escalade ».
J’arrive quand même en haut sans avoir forcé. Grosse densité de participants,
je dois être au-moins 50è.
Un
passage en crête avant de redescendre…et là je me rends compte – est-ce dû à
l’état d’esprit dans lequel j’étais ce matin ? – que ma proprioception
laisse clairement à désirer : le passage est vraiment très
technique, les cailloux sont orientés de manière à ne surtout pas présenter
leur face plane à nos pieds, ce qui fait que ces derniers ne se posent jamais à
plat, et je ne suis pas du tout à l’aise ; mes pieds se posent partout,
sauf là où il faut, mon centre de gravité a dû bouger pendant la nuit…bref, je
suis habituellement plutôt agile sur ce type de terrain , mais alors là, je me
suis changé en dahu ! J’ai carrément honte de moi. Je perds moult places,
au point que je n’ose compter.
Même
scénario dans l’ascension depuis Vauvenargues, le passage en crête qui suit et
la descente : j‘ai rétrogradé au-moins à la 80è place, me faisant doubler
par des wagons entiers de concurrents (1 arrêt pipi = 5 places, la densité est
quand même hallucinante), qui doivent bien se marrer chez eux ce soir en
repensant à ce type aux deux pieds gauches qu’ils ont doublé.
J’ai
quand même mal aux pattes alors qu’on n’est qu’à mi-parcours…Ca sent la journée
sans…Si je continue comme cela, c’est le fiasco assuré.
Au
col des Portes, je fais une petite pause avec David « Thekid », qui
est venu voir passer la course. Quelques mots sympas, je repars sur un terrain
plus roulant et tout semble aller mieux : moins besoin d’une technique qui
me fait défaut aujourd’hui, je vais pouvoir utiliser davantage la puissance
travaillée ces derniers temps à vélo et qui a l’air disponible.
Jusqu’au
bout, le terrain sera ainsi moins technique, hormis quelques passages tout de
même comme dans la descente du refuge Baudino dont l’ascension est la dernière
difficulté du jour, après la montée sur l’oratoire. Mes pieds se posent un peu
mieux, ceux des autres concurrents un peu moins bien, globalement le parcours
est plus roulant…je récupère pas mal de places pour finir 62è, 7è de ma catégorie
d’âge.
Un
chiffre élevé pour un classement, qui aurait pu être un peu meilleur dans un
bon jour, mais tout compte fait pas tant que cela : une première partie de
course pas aux attentes, mais une deuxième sous forme de petite remontada qui
sauve la journée. Presque à ma place donc, au vu des noms de certains
concurrents qui finissent derrière moi.
Nicolas