Samedi 7 Mars, le Vigan (Gard)
102 km, 3500 m D+
Cela devient une habitude, mais Vincent et moi serons au départ ensemble !
Par contre, contrairement à l'Origole en Décembre dernier, nous sommes dans une forme ascendante; pas transcendante, mais correcte.
Depuis quelques temps, je passe les nuits dans la chambre d'amis, et Bérénice à ma place, ce qui fait que ses 5 ou 6 têtées nocturnes ne fatiguent que sa Maman. Je suis globalement reposé, et à part cette douleur intercostale qui traine depuis 1 mois mais ne me gêne pas pour courir, je n'ai mal nulle part.
La première partie, 49 km, est assez roulante, et ne comporte que 2 côtes de 500 m de dénivelée chacune. On repasse au Vigan pour débuter la seconde, qui est beaucoup plus vallonnée et difficile. Nous avons donc décidé de prendre notre temps dans la première pour ne pas trop subir dans la seconde.
Ayant la possibilité de récupérer un sac à la fin de la première boucle, nous avons donc soigneusement calculé les quantités de boissons, barres énergétiques, gels à prendre et à répartir.
De même pour les vêtements, les prévisions météorologiques étant au beau fixe et les températures clémentes.
Départ 4h du mat', à la frontale.
Nous courons comme prévu ensemble, sans nous préoccuper des autres concurrents, dont certains, inévitablement, seront partis trop vite.
Nous nous relayons, papotons un peu par-ci par-là, et les kms s'enchaînent agréablement.
Un passage par le fond du cirque de Navacelles au bout de 20-22 km, puis remontée pour 800-900 m en balcon, dans la semi-clarté du jour qui se lève et qui ajoute un peu de mystère à un panorama grandiose.
Arrêt rapide au ravitaillement du km28, juste histoire de s'étirer un peu, et c'est reparti, toujours tranquillement.
Nous sommes sereins, jusqu'au 40è km environ, où Vincent connaît un coup de mou. Sans casser complètement l'allure, il est obligé de faire le dos rond en attendant des moments meilleurs. Je mène donc en levant un peu le pied.
Le ravitaillement du km49 au Vigan tombe à point pour faire passer ce moment délicat.
Nous nous changeons, troquant corsaire et veste contre short et tee-shirt technique.
Une bonne couche de crème anti-frottements sous les pieds, changement de sac, et nous voilà repartis avec le plein de ravitaillement pour la deuxième partie du parcours.
Le dénivelé étant plus important, nous avons aussi pris nos bâtons...Bon choix, parce que les sentiers s'avèreront très techniques et cassants dans cette deuxième partie.
Vincent va mieux, et je me sens moi-même bien léger. J'ai même tendance à me détacher un peu dans les ascensions...En fais-je trop ? Pas flagrant...
Nous hésitons quelques minutes après avoir raté un balisage. Un concurrent nous rattrape alors et nous restons à 3 pour une fin d'ascension, et une descente qu'il attaque en tête. Je le relaie sur 200m, puis Vincent dans une partie plus technique...
Bizarre, cette technicité n'explique pas le fait que je me torde 3 fois consécutivement la même cheville et que je me trouve plutôt mal-agile...
Subitement, Vincent s'arrête, nous demandant depuis combien de temps nous n'avons pas vu de balisage...
Un 4è concurrent arrive...Coup de fil à l'organisation, qui nous confirme qu'il fallait rester sur la crête et non descendre !!
1 bon km à remonter. avec les 2 premières féminines qui sont venues s'ajouter au quatuor d'égarés. En gros 20 minutes perdues.
C'est dans cette remontée "hors parcours", au km65 environ, que je connais mon coup de mou. Quelques papillons devant les yeux me font comprendre pourquoi je me sentais "pataud" dans la descente, et m'indiquent l'urgence de faire remonter mon taux de glucose sanguin. L'équivalent de 5 gels y passe en quelques minutes. Vincent mène en levant le pied pendant que je fais le dos rond, jusqu'au ravitaillement du km76.
Nous prenons notre temps (une bonne dizaine de minutes), et cette pause m'est bénéfique. Le re-démarrage pour une nouvelle ascension est encore un peu difficile, mais au bout de 5 minutes les sensations deviennent meilleures.
Nous sommes maintenant bien fatigués l'un et l'autre mais maintenons un rythme convenable.
Une longue descente, particulièrement technique, jusqu'au dernier ravitaillement au km91, où nous faisons 5 minutes de pause.
Restent 11 km : une montée et une descente puis 6 km relativement plats pour rallier l'arrivée.
Mes 5 gels avalés simulanément me manquent un peu, Vincent m'en donne un pour assurer le coup.
Les articulations grincent, les muscles sont douloureux, j'ai des ampoules aux pieds, mais nous terminons correctement, en 14h43 (16è et 17è),
J'avais des doutes quant à la capacité de mes articulations à tenir 100km, mais tout compte fait elles ont bien tenu le choc.
A confirmer le 8 Mai dans la Drôme...
Nicolas
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire