Trail de Jouques - 14 Octobre 2018
35km - 1200m D+
Une distance que je trouve difficile à gérer : trop long pour se permettre de partir trop vite, mais trop court pour se permettre de gérer au départ.
La problématique est donc de partir juste en dessous de la limite accordée par son état de forme du jour...Compte tenu des nuits perturbées en ce moment par Apolline, cet état de forme est très fluctuant; je vais donc jouer la sécurité.
Top départ ! Je pars en tête, et laisse tout de suite 10 concurrents me passer. J'ai bien dit sécurité !
Mais ma foi, les jambes ont l'air bonnes, alors même si j'essaie de lever le pied, je ne concède pas beaucoup de terrain, et ne reperds pas de place sur les faux plats qui mènent à la première ascension de la Vautubière.
J'en regagne même une rapidement dans la montée...j'en garde sous le pied, mais malgré tout le rythme est bon, le régime cardio-vasculaire ne s'affole pas, et je me sens léger...
Serais-je dans un bon jour ?
J'ai déjà remarqué qu'il me fallait 20-25 minutes pour être fixé de manière certaine, et là, tous les signaux sont au vert, alors laissons un peu la sécurité de côté...
Je bascule en 10è position, au km 5. Juste derrière moi, je vois un maillot bleu et un maillot rouge, à moins d'une minute.
L'écart augmente dans la descente, d'abord large et peu technique, puis étroite et sinueuse.
J'affectionne ce terrain, pas forcément très technique, mais qui demande de la souplesse et de l'agilité.
Et justement, aujourd'hui, ce type de terrain va être prédominant. Un parcours comportant beaucoup de petit singles sinueux pour pieds agiles, peu de pente à la descente comme à la montée, mais beaucoup de relances et de changements de rythme. Un parcours très agréable, roulant mais néanmoins pas très rapide.
L'écart avec mes deux poursuivant se réduit lors de la montée suivante, puis augmente dans la descente...et ainsi de suite pendant 20 km. Je suis tout seul avec de temps en temps un maillot rouge et un maillot bleu en visu moins d'une minute derrière moi. J'ai vraiment l'impression aujourd'hui de jouer le rôle du gibier !
Seulement...la deuxième ascension de Vautubière se fait par paliers, entrecoupés de petites descentes certes, mais avec une prédominance de côtes. L'écart se réduit, jusqu'à nous voir nous retrouver côte à côte aux alentours du 26è
Je me suis alimenté convenablement, mais - les nuits difficiles auraient-elles une part de responsabilité - je ne trouve pas vraiment de deuxième souffle, et je dois laisser partir Mr10 rouge et Mr11 bleu...
Un single bien sinueux et technique, puis un passage raide dans les rochers près du sommet de Vautubière...et oh surprise, je repasse Mr Bleu ! Il me semble avoir aperçu Mr rouge un peu plus loin sur le sommet. Je calcule un écart, il y a presque 2 minutes.
J'ai droit juste avant de basculer à quelques encouragements fort bienvenus de David"Coach"TheKid, qui me convainquent de jouer mon va-tout dans la dernière descente.
La descente est bien sinueuse, plus technique, alors j'attaque et Mr bleu derrière moi décroche...mais revient en partie sur un palier...et ainsi de suite jusqu'en bas. Il n'arrive pas à suivre dans les parties techniques, je l'entends se faire violence...et se faire des frayeurs, mais je ne fais pas assez le trou.
Arrivés en bas, je me retrouve 30s derrière Mr rouge 10è, Loïc Meyniel, et 15s devant Mr bleu 12è, Vincent Toucas, qui a tôt fait de me reprendre...
Nous nous encourageons mutuellement pour les 3-4 derniers kms, à peu près plats sur un chemin plutôt rectiligne et large, mais je vois bien que mes batteries sont autant à plat que celles de mon GPS, qui justement a commencé à me lâcher en même temps que mes forces au 26è km.
Je plafonne à 11-12 à l'heure, et l'écart augmente. Le gibier s'est fait avoir, il est même déjà cuit et désossé !
A la faveur d'une bonne ligne droite, je me retourne, et ne voyant personne, je prends le parti de terminer tranquillement les 3 derniers kms.
J'ai terminé mes réserves d'eau, et je commence à être bien sec, je suis donc assez content de voir que les bénévoles postés à l'un des derniers carrefours (2km du but !) ont installé une petite table.
Yes, je vais pouvoir m'arrêter pour boire un peu !
Ah tiens, pas de gobelet, juste deux verres et une bouteille...de rouge.
Evidemment, ce n'est pas un ravitaillement, c'est juste leur matériel perso :-)
Ils ont quand même une bouteille d'eau que, et je m'en excuse auprès d'eux, j'utilise de manière assez autoritaire ! A posteriori...merci pour le coup à boire !
J'observe de loin l'arrivée pratiquement au sprint du 10 rouge puis du 11 bleu. Je franchis la ligne 2 bonnes minutes derrière, 12 jaune, et à ma surprise 2è de ma catégorie (V1, c'est à dire "Vétéran 1"...allez savoir pourquoi, je préfère la dénomination "Master 1" qui nous est donnée sur certaines course !).
Le "Vieux 1" tout de même escorté par son fan club, avec à gauche Ariane, à droite Bérénice, qui viennent de faire le petit parcours de 5km avec ma mère, Julie étant restée coincée à la maison avec Apolline.
J'ai même droit au bouquet, encore plus beau que celui du vainqueur !
Nicolas
samedi 20 octobre 2018
lundi 13 août 2018
Trail de l'Etendard 2018
29 Juillet 2018
65km, 3900m D+, 3100m D-
Le départ a lieu à Bourg-d'oisans, le parcours nous fait monter jusqu'au dessus du lac Blanc, par Villard-Reculas et l'Alpe d'Huez. Puis une longue descente vers le barrage de Grandmaison, une remontée vers le col de la Croix de Fer, puis une boucle jusqu'au pied du glacier de Saint-Sorlin, et enfin la redescente vers St Sorlin d'Arves où sera située l'arrivée. 65km de panoramas splendides, avec une organisation impeccable !
2 difficultés (en plus de la distance et du dénivelé):
- Un parcours quasi constamment au delà de 1500m d'altitude, avec 2 sommets à 2700-2800m. L'altitude sera donc un facteur important. Je n'y suis pas habitué pandant l'année, mais notre arrivée à Chamrousse 1750, quelques jours avant, va me permettre de m'accoutumer et de ne ressentir les effets qu'aux abords des sommets.
- Les sentiers sont quasi exclusivement des monotraces très techniques...lorsqu'ils existent. Je me suis beaucoup entrainé dans les montées-descentes les plus raides et rocailleuses du Concors, je me sens agile et le pied sûr, mais aujourd'hui la difficulté technique revêt une toute autre dimension.
Une chose est sûre, ce trail est une épreuve difficile, très peu roulante, cassante même, pour montagnards, qui nécessite plus qu'un minimum de condition. J'en veux pour preuve le faible nombre que nous sommes au départ (moins de 80 !).
Boucler les 65km en 10h me paraît réalisable, mais les temps peuvent vite s'allonger considérablement.
4h30, je laisse toute la petite famille à Chamrousse (dont 3 cyclones...finalement ce sera peut-être une journée reposante pour moi)
6h, le départ est donné.
D'abord 5 km de plat sur un chemin large pour s'échauffer et aller chercher le début de la première ascension. Profitons-en, c'est la seule partie roulante. L'occasion de me rendre compte que les sensations sont bonnes : je suis calé autour de la 20è place, sans effort à 13-14 km/h.
Et la montée commence. Le chemin rétrécit pour devenir un sentier, pas trop technique finalement jusqu'au sommet. Je trouve mon rythme sans tenir compte des autres participants. 2000m à gravir, d'une traite, avec néanmoins un palier au niveau de l'Alpe d'Huez.
Fidèle à mes habitudes, je rajoute 5 minutes hors parcours, après avoir suivi 3 participants qui ont eux-même suivi les mauvaises rubalises...un passage sympa à travers pré pour corriger le tir, et les pieds trempés avant même le premier franchissement de torrent !
Le sommet arrive, au dessus du lac Blanc (km22) et là les difficultés techniques commencent vraiment.
Très sinueux, très caillouteux, parfois à peine marqué, le sentier nous fait redescendre jusqu'au barrage de Grandmaison (km33), soit pas loin de 1300m de dénivelée négative. Plusieurs torrents à franchir au fond de ravins cassent un peu plus le rythme. Heureusement que je ne suis pas dans un mauvais jour, parce que des pieds malhabiles finiraient par rendre cette descente interminable et épuisante.
La débauche d'énergie est cependant importante, ce que je vais payer un peu dans la partie suivante : on longe le lac de Grandmaison puis on remonte gentiment jusqu'au col de la Croix de Fer (km42). Une pente peu importante, de quoi redonner un peu de rythme, mais j'ai un coup de moins bien et suis obligé de gérer ce mauvais passage.
Une mauvaise nouvelle : je n'arrive plus à m'alimenter depuis le bord du lac. Seule l'eau pétillante des ravitaillements arrive à passer, et ce sera tout ce que je prendrai jusqu'à l'arrivée, ça et 4 gels énergétiques...C'est embêtant, et il va falloir que je trouve d'où ça vient, parce que voila deux fois de suite que plus rien ne passe après 4 ou 5h de course...la piste de ma boisson énergétique est à suivre: c'est pourtant la même depuis toujours, mais j'ai l'impression que je ne la tolère plus de la même façon...
Montée jusqu'au pied du glacier de l'Etendard (1000m D+, km 51) via le refuge, un sentier étroit, sinueux, technique, bref peu rapide. Je suis bien fatigué, mais le rythme est encore bon et le coup de mou est passé. Je reprends un ou deux concurrents, et gère en fonction de celui qui, 1 minute derrière moi, me rattrape, et qui ne me reprendra cette minute qu'au pied du glacier. J'arrive encore à trottiner le long des 3 lacs dès que c'est techniquement possible, et je me rafraichis les jambes et la tête avec la neige des 4 ou 5 névés à franchir.
Voila un petit moment que je me dis que les 10h ne seront pas tenus, et mon opinion est confirmée lorsque je vois dans quoi nous allons passer pour redescendre au refuge : un gros passage hors sentier, dans les rochers, éboulis...globalement en descente mais avec toujours un truc à enjamber, éviter, escalader. Une allure d'escargot pour une descente ! Et heureusement, mon travail technique est payant !
On retrouve enfin un sentier aux abords du dernier lac, un peu avant le retour sur le refuge (km56). Mon acolyte a pris un peu d'avance, je le vois encore 2 ou 3 minutes devant, qui semble être dans un bon passage.
Reste la dernière descente, jusqu'à St Sorlin d'Arves. Toujours technique au début, puis plus roulante après le dernier ravitaillement du col de la Croix de Fer (km60). En regardant le chrono, je me dis que j'ai sûrement été pessimiste depuis un moment : je ne suis pas si loin des 10h, et en forçant un peu, il y a peut-être de quoi y arriver...
Je me fais violence dans les parties techniques, et arrive dans les parties plus roulantes à mettre en oeuvre ce qui a le moins servi de puis le départ, à savoir allonger la foulée. Les bâtons ne me servent plus uniquement dans les montées, mais partout, soit pour alléger, soit pour pousser.
Je finis suffisamment bien pour quasiment récupérer l'autre concurrent, qui garde 20 secondes sur la ligne (pas très important du reste), mais suffisant pour, à l'arrachée, terminer 19è en 9h58'45" !
Cassé, lessivé, mais content de moi.
Un peu d'eau pétillante pour fêter ça !
Nico
65km, 3900m D+, 3100m D-
Le départ a lieu à Bourg-d'oisans, le parcours nous fait monter jusqu'au dessus du lac Blanc, par Villard-Reculas et l'Alpe d'Huez. Puis une longue descente vers le barrage de Grandmaison, une remontée vers le col de la Croix de Fer, puis une boucle jusqu'au pied du glacier de Saint-Sorlin, et enfin la redescente vers St Sorlin d'Arves où sera située l'arrivée. 65km de panoramas splendides, avec une organisation impeccable !
2 difficultés (en plus de la distance et du dénivelé):
- Un parcours quasi constamment au delà de 1500m d'altitude, avec 2 sommets à 2700-2800m. L'altitude sera donc un facteur important. Je n'y suis pas habitué pandant l'année, mais notre arrivée à Chamrousse 1750, quelques jours avant, va me permettre de m'accoutumer et de ne ressentir les effets qu'aux abords des sommets.
- Les sentiers sont quasi exclusivement des monotraces très techniques...lorsqu'ils existent. Je me suis beaucoup entrainé dans les montées-descentes les plus raides et rocailleuses du Concors, je me sens agile et le pied sûr, mais aujourd'hui la difficulté technique revêt une toute autre dimension.
Une chose est sûre, ce trail est une épreuve difficile, très peu roulante, cassante même, pour montagnards, qui nécessite plus qu'un minimum de condition. J'en veux pour preuve le faible nombre que nous sommes au départ (moins de 80 !).
Boucler les 65km en 10h me paraît réalisable, mais les temps peuvent vite s'allonger considérablement.
4h30, je laisse toute la petite famille à Chamrousse (dont 3 cyclones...finalement ce sera peut-être une journée reposante pour moi)
6h, le départ est donné.
D'abord 5 km de plat sur un chemin large pour s'échauffer et aller chercher le début de la première ascension. Profitons-en, c'est la seule partie roulante. L'occasion de me rendre compte que les sensations sont bonnes : je suis calé autour de la 20è place, sans effort à 13-14 km/h.
Et la montée commence. Le chemin rétrécit pour devenir un sentier, pas trop technique finalement jusqu'au sommet. Je trouve mon rythme sans tenir compte des autres participants. 2000m à gravir, d'une traite, avec néanmoins un palier au niveau de l'Alpe d'Huez.
Fidèle à mes habitudes, je rajoute 5 minutes hors parcours, après avoir suivi 3 participants qui ont eux-même suivi les mauvaises rubalises...un passage sympa à travers pré pour corriger le tir, et les pieds trempés avant même le premier franchissement de torrent !
Le sommet arrive, au dessus du lac Blanc (km22) et là les difficultés techniques commencent vraiment.
Très sinueux, très caillouteux, parfois à peine marqué, le sentier nous fait redescendre jusqu'au barrage de Grandmaison (km33), soit pas loin de 1300m de dénivelée négative. Plusieurs torrents à franchir au fond de ravins cassent un peu plus le rythme. Heureusement que je ne suis pas dans un mauvais jour, parce que des pieds malhabiles finiraient par rendre cette descente interminable et épuisante.
La débauche d'énergie est cependant importante, ce que je vais payer un peu dans la partie suivante : on longe le lac de Grandmaison puis on remonte gentiment jusqu'au col de la Croix de Fer (km42). Une pente peu importante, de quoi redonner un peu de rythme, mais j'ai un coup de moins bien et suis obligé de gérer ce mauvais passage.
Une mauvaise nouvelle : je n'arrive plus à m'alimenter depuis le bord du lac. Seule l'eau pétillante des ravitaillements arrive à passer, et ce sera tout ce que je prendrai jusqu'à l'arrivée, ça et 4 gels énergétiques...C'est embêtant, et il va falloir que je trouve d'où ça vient, parce que voila deux fois de suite que plus rien ne passe après 4 ou 5h de course...la piste de ma boisson énergétique est à suivre: c'est pourtant la même depuis toujours, mais j'ai l'impression que je ne la tolère plus de la même façon...
Montée jusqu'au pied du glacier de l'Etendard (1000m D+, km 51) via le refuge, un sentier étroit, sinueux, technique, bref peu rapide. Je suis bien fatigué, mais le rythme est encore bon et le coup de mou est passé. Je reprends un ou deux concurrents, et gère en fonction de celui qui, 1 minute derrière moi, me rattrape, et qui ne me reprendra cette minute qu'au pied du glacier. J'arrive encore à trottiner le long des 3 lacs dès que c'est techniquement possible, et je me rafraichis les jambes et la tête avec la neige des 4 ou 5 névés à franchir.
Voila un petit moment que je me dis que les 10h ne seront pas tenus, et mon opinion est confirmée lorsque je vois dans quoi nous allons passer pour redescendre au refuge : un gros passage hors sentier, dans les rochers, éboulis...globalement en descente mais avec toujours un truc à enjamber, éviter, escalader. Une allure d'escargot pour une descente ! Et heureusement, mon travail technique est payant !
On retrouve enfin un sentier aux abords du dernier lac, un peu avant le retour sur le refuge (km56). Mon acolyte a pris un peu d'avance, je le vois encore 2 ou 3 minutes devant, qui semble être dans un bon passage.
Reste la dernière descente, jusqu'à St Sorlin d'Arves. Toujours technique au début, puis plus roulante après le dernier ravitaillement du col de la Croix de Fer (km60). En regardant le chrono, je me dis que j'ai sûrement été pessimiste depuis un moment : je ne suis pas si loin des 10h, et en forçant un peu, il y a peut-être de quoi y arriver...
Je me fais violence dans les parties techniques, et arrive dans les parties plus roulantes à mettre en oeuvre ce qui a le moins servi de puis le départ, à savoir allonger la foulée. Les bâtons ne me servent plus uniquement dans les montées, mais partout, soit pour alléger, soit pour pousser.
Je finis suffisamment bien pour quasiment récupérer l'autre concurrent, qui garde 20 secondes sur la ligne (pas très important du reste), mais suffisant pour, à l'arrachée, terminer 19è en 9h58'45" !
Cassé, lessivé, mais content de moi.
Un peu d'eau pétillante pour fêter ça !
Nico
samedi 19 mai 2018
THP 2018
Ultra de Lure 2018
12 Mai 2018
77km - 3600m D+ - 3600m D-
Profil de l'épreuve:
La montagne de Lure, cousine du Ventoux : elle en est assez rapprochée et lui ressemble beaucoup, avec notamment le même paysage lunaire au sommet. Paysages magnifiques en perspective, tout au long d'un parcours prometteur.
Côté forme du jour, je suis inquiet: l'entrainement a été efficace, j'ai un bon rythme, mais cette bronchite que je traine depuis près d'un mois a bien diminué ma VO2max. Les 2 petits trails récents de 13 et 11km semblent montrer que tout est en train de rentrer dans l'ordre progressivement, alors espérons que les 6 jours entre le dernier des deux et cet ultra auront été suffisants pour récupérer toutes mes capacités d'oxygénation. Côté fatigue, ce ne sera pas parfait: j'en veux pour preuve cette régulière sensation de sommeil en début d'après-midi, qui me conduit à faire une sieste la veille du départ.
Quoiqu'il en soit, Julie va gérer toute seule la tribu des 3 gremlins, alors j'aime autant vous dire que je ne vais pas faire le déplacement pour rien. Abandon interdit.
Départ à 5h à la frontale. Je suis en tête de la course pendant les 150 premiers mètres, puis je cède la place bien volontiers aux concurrents qui souhaitent passer...J'aperçois Julien Chorier (double vainqueur de la diagonale des fous, de la Hard Rock dans le Colorado, etc, etc, bref, professionnel de toute première classe mondiale), alors il est assez facile et évident de céder.
J'essaie justement de ne tenir compte que de mon allure, que je veux absolument en dedans, et non de me faire embarquer dans un rythme qui ne serait pas le mien et qui m'entrainerait à la catastrophe.
Je remarque simplement qu'une bonne trentaine de concurrents m'ont dépassé, ce qui me fait me dire que la densité du plateau du jour doit être particulièrement élevée !
Je parcours les 15 premiers km avec des sensations assez légère, ce qui est bon signe. Je suis avec un petit groupe de 4 ou 5, que je lâche dans la descente juste avant le ravitaillement du Rocher d'Ongles, descente en souplesse, autre bon signe pour la suite.
Je ne m'arrête pas vraiment à ce ravitaillement, juste le temps de boire un verre cul-sec, et je continue tranquillement (35è position).
Peut-être un peu trop tranquillement, parce que je dois rêvasser pour rater les rubalises qui envoient dans un petit sentier à gauche...J'arrive rapidement dans une cour de ferme, cherche les rubalises...ok, demi-tour...5 minutes de perdues tout à fait bêtement. Mon petit groupe est devant moi maintenant.
Je gère très tranquillement le tronçon suivant jusqu'au ravitaillement de Lardiers (km23): de longs faux-plats usants, dans lesquels j'alterne course et marche. Je perds logiquement quelques places.
Juste un verre au ravitaillement, et c'est parti pour la très longue ascension jusqu'au sommet du Contras, le premier sommet de la montagne de Lure. 8 km qui vont crescendo.
Le début n'est qu'un gros faux-plat, et je perds encore quelques places (avec celles que j'ai perdues, des concurrents me doublent encore sur un rythme plus que correct...je ne suis clairement pas dans un mauvais jour, alors l'hypothèse d'un niveau global très élevé se confirme).
Puis, la pente s'accentuant, je ne perds plus rien, et regagne même une ou 2 places à l'approche du sommet (km31), que je ne passe qu'à la 56 ou 57è place !
Le prochain tronçon permet d'arriver jusqu'à l'autre extrémité du sommet de Lure (les Antennes, km46). 15km en dents de scie, sur des sentiers plus techniques et plus raides, aussi bien sur les parties montantes que descendantes. On ne suit pas la ligne de crêtes, et l'air de rien cette partie représente 1000m de D+. Je suis plutôt à l'aise, toujours relativement souple, je traverse une bonne période, et regagne pas mal de places, puisque je franchis le sommet en 45-46è position. Les jambes commencent quand même à être dures dans les montées, suite à quelques petites crampes ressenties dès l'ascension du Contras.
Une alerte cependant, puisqu'aux alentours du km 42 je dois m'arrêter dans les fourrés, exigence de mes intestins. Ca, c'est un signe de fatigue, mais qui arrive bien tôt ! Une manifestation de cette fatigue d'avant-course pas totalement éliminée. J'ai aussi du mal à m'alimenter en solide...
La descente qui suit fait près de 7 km, jusqu'au ravitaillement du km53 (Pierrefeu). Un chemin large et caillouteux dans son ensemble, que je trouve facile, mais apparemment pas au goût de tout le monde, puisque je regagne 10 places ! Sans vraiment attaquer, mais sur un rythme soutenu.
Revers de la médaille, mes jambes sont maintenant vraiment dures. Je prends de nouveau un ravitaillement express, plutôt liquide parce que le solide ne passe plus, hormis quelques carrés de chocolat qui fondent avec une gorgée. Je repars 35è.
Quelques montées et descentes peu raides et peu techniques jusqu'au ravitaillement du km 64 à St Etienne les Orgues. Un tronçon assez soft. Mes jambes sont raides, mais je me fais violence et garde un rythme correct et légèrement plus rapide que les concurrents qui m'entourent...lorsque je ne suis pas dans les fourrés à les regarder repasser. 3 arrêts "intestinaux" sur ces 11km, font qu'au global je reperds une bonne partie des places chèrement gagnées, et que je commence à me sentir...vidé.
Je bois beaucoup au ravitaillement, embarque avec moi des carrés de chocolat (il n'y a plus que cela qui passe, même s'il me faut un moment pour avaler un carré), et effectue les 13 derniers km assez lentement, quoique pas plus lentement que les autres concurrents parce que je trottine encore régulièrement quand ça ne monte pas, et parce que je reste plus rapide en descente, même si j'ai maintenant 2 jambes de bois.
Un ultime arrêt "fourré" me fait encore perdre 3 places d'un coup (incroyable qu'à ce moment de la course, un arrêt de 3min me fasse perdre 3 places !!).
Le miracle pour effectuer les 4 derniers km : un gel énergétique tombé au sol, échappé par un concurrent précédent, non entamé ! Je le récupère et l'avale.
Je franchis la ligne 50è, mais dans un temps très correct de 10h47', qui pour comparaison (et pour me rassurer) m'aurait placé 15è l'an dernier. Incroyable densité de concurrents, peut-être due à un parcours superbe et une organisation sans faille : manquait juste un haut-parleur pour m'empêcher de me gourer !
Nicolas
12 Mai 2018
77km - 3600m D+ - 3600m D-
Profil de l'épreuve:
La montagne de Lure, cousine du Ventoux : elle en est assez rapprochée et lui ressemble beaucoup, avec notamment le même paysage lunaire au sommet. Paysages magnifiques en perspective, tout au long d'un parcours prometteur.
Côté forme du jour, je suis inquiet: l'entrainement a été efficace, j'ai un bon rythme, mais cette bronchite que je traine depuis près d'un mois a bien diminué ma VO2max. Les 2 petits trails récents de 13 et 11km semblent montrer que tout est en train de rentrer dans l'ordre progressivement, alors espérons que les 6 jours entre le dernier des deux et cet ultra auront été suffisants pour récupérer toutes mes capacités d'oxygénation. Côté fatigue, ce ne sera pas parfait: j'en veux pour preuve cette régulière sensation de sommeil en début d'après-midi, qui me conduit à faire une sieste la veille du départ.
Quoiqu'il en soit, Julie va gérer toute seule la tribu des 3 gremlins, alors j'aime autant vous dire que je ne vais pas faire le déplacement pour rien. Abandon interdit.
Départ à 5h à la frontale. Je suis en tête de la course pendant les 150 premiers mètres, puis je cède la place bien volontiers aux concurrents qui souhaitent passer...J'aperçois Julien Chorier (double vainqueur de la diagonale des fous, de la Hard Rock dans le Colorado, etc, etc, bref, professionnel de toute première classe mondiale), alors il est assez facile et évident de céder.
J'essaie justement de ne tenir compte que de mon allure, que je veux absolument en dedans, et non de me faire embarquer dans un rythme qui ne serait pas le mien et qui m'entrainerait à la catastrophe.
Je remarque simplement qu'une bonne trentaine de concurrents m'ont dépassé, ce qui me fait me dire que la densité du plateau du jour doit être particulièrement élevée !
Je parcours les 15 premiers km avec des sensations assez légère, ce qui est bon signe. Je suis avec un petit groupe de 4 ou 5, que je lâche dans la descente juste avant le ravitaillement du Rocher d'Ongles, descente en souplesse, autre bon signe pour la suite.
Je ne m'arrête pas vraiment à ce ravitaillement, juste le temps de boire un verre cul-sec, et je continue tranquillement (35è position).
Peut-être un peu trop tranquillement, parce que je dois rêvasser pour rater les rubalises qui envoient dans un petit sentier à gauche...J'arrive rapidement dans une cour de ferme, cherche les rubalises...ok, demi-tour...5 minutes de perdues tout à fait bêtement. Mon petit groupe est devant moi maintenant.
Je gère très tranquillement le tronçon suivant jusqu'au ravitaillement de Lardiers (km23): de longs faux-plats usants, dans lesquels j'alterne course et marche. Je perds logiquement quelques places.
Juste un verre au ravitaillement, et c'est parti pour la très longue ascension jusqu'au sommet du Contras, le premier sommet de la montagne de Lure. 8 km qui vont crescendo.
Le début n'est qu'un gros faux-plat, et je perds encore quelques places (avec celles que j'ai perdues, des concurrents me doublent encore sur un rythme plus que correct...je ne suis clairement pas dans un mauvais jour, alors l'hypothèse d'un niveau global très élevé se confirme).
Puis, la pente s'accentuant, je ne perds plus rien, et regagne même une ou 2 places à l'approche du sommet (km31), que je ne passe qu'à la 56 ou 57è place !
Le prochain tronçon permet d'arriver jusqu'à l'autre extrémité du sommet de Lure (les Antennes, km46). 15km en dents de scie, sur des sentiers plus techniques et plus raides, aussi bien sur les parties montantes que descendantes. On ne suit pas la ligne de crêtes, et l'air de rien cette partie représente 1000m de D+. Je suis plutôt à l'aise, toujours relativement souple, je traverse une bonne période, et regagne pas mal de places, puisque je franchis le sommet en 45-46è position. Les jambes commencent quand même à être dures dans les montées, suite à quelques petites crampes ressenties dès l'ascension du Contras.
Une alerte cependant, puisqu'aux alentours du km 42 je dois m'arrêter dans les fourrés, exigence de mes intestins. Ca, c'est un signe de fatigue, mais qui arrive bien tôt ! Une manifestation de cette fatigue d'avant-course pas totalement éliminée. J'ai aussi du mal à m'alimenter en solide...
La descente qui suit fait près de 7 km, jusqu'au ravitaillement du km53 (Pierrefeu). Un chemin large et caillouteux dans son ensemble, que je trouve facile, mais apparemment pas au goût de tout le monde, puisque je regagne 10 places ! Sans vraiment attaquer, mais sur un rythme soutenu.
Revers de la médaille, mes jambes sont maintenant vraiment dures. Je prends de nouveau un ravitaillement express, plutôt liquide parce que le solide ne passe plus, hormis quelques carrés de chocolat qui fondent avec une gorgée. Je repars 35è.
Quelques montées et descentes peu raides et peu techniques jusqu'au ravitaillement du km 64 à St Etienne les Orgues. Un tronçon assez soft. Mes jambes sont raides, mais je me fais violence et garde un rythme correct et légèrement plus rapide que les concurrents qui m'entourent...lorsque je ne suis pas dans les fourrés à les regarder repasser. 3 arrêts "intestinaux" sur ces 11km, font qu'au global je reperds une bonne partie des places chèrement gagnées, et que je commence à me sentir...vidé.
Je bois beaucoup au ravitaillement, embarque avec moi des carrés de chocolat (il n'y a plus que cela qui passe, même s'il me faut un moment pour avaler un carré), et effectue les 13 derniers km assez lentement, quoique pas plus lentement que les autres concurrents parce que je trottine encore régulièrement quand ça ne monte pas, et parce que je reste plus rapide en descente, même si j'ai maintenant 2 jambes de bois.
Un ultime arrêt "fourré" me fait encore perdre 3 places d'un coup (incroyable qu'à ce moment de la course, un arrêt de 3min me fasse perdre 3 places !!).
Le miracle pour effectuer les 4 derniers km : un gel énergétique tombé au sol, échappé par un concurrent précédent, non entamé ! Je le récupère et l'avale.
Je franchis la ligne 50è, mais dans un temps très correct de 10h47', qui pour comparaison (et pour me rassurer) m'aurait placé 15è l'an dernier. Incroyable densité de concurrents, peut-être due à un parcours superbe et une organisation sans faille : manquait juste un haut-parleur pour m'empêcher de me gourer !
Nicolas
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