20 Mai 2023 - Trail de Haute-Provence – 80km, 3600m D+
Une cheville sensible depuis 2 mois…une entorse assez légère
pourtant, à laquelle je n’ai pas fait trop attention, pensant qu’elle se résorberait
toute seule.
Elle m’a gêné sur les 2 premiers trails de la saison, qui n’ont
pourtant pas été si mauvais que cela. Tout dépend si l’on veut voir le verre à
moitié plein ou vide.
Mais là il ne s’agit plus de 45km mais de 80, et avec cette
fichue cheville ça va coincer, alors 3 semaines avant l’échéance, je coupe 10
jours avec la course à pieds, ne faisant que du vélo. Et mon « team médical »
Ostéo-Kiné travaille dessus (merci à Aurélien/Ophélie et à Johan de me remettre
régulièrement d’aplomb). Pas complètement cicatrisé mais ça peut le faire…
Pack grand froid-intempérie imposé par l’organisation au vu
des conditions météo prévues, ça me rappelle la météo compliquée d’il y a deux
ans…et ma foi ça n’est pas pour me déplaire. Nous sommes quand même plus de 250
au départ !
Tout compte fait, nous n’aurons qu’un peu de pluie en fin de
course. Mais avec tout ce qu’il est tombé ces derniers jours, le moins qu’on
puisse dire, c’est que le terrain est souple ! C’est Mud Day par moment.
Il paraît que c’est bon pour les rhumatismes…
Pour une fois, bien tempéré par la nécessité de ménager ma
cheville, je réussis à partir doucement. J’ai dit que ce serait de l’échauffement
pendant les 15 premiers km, alors on s’échauffe ! Du coup le live, très
suivi à la maison, inquiète : « mais qu’est-ce qu’il fait ? Il
est au-moins 60è !! »
Bon…L’échauffement ça va bien un moment…La cheville est OK, mes
2 talons d’Haglund aussi, j’ai la foulée assez légère et sûre, on va pouvoir s’y
mettre !
Je trouve un rythme intéressant avant les premières pentes
de la montagne de Lure, laquelle je monte plutôt bien. Je passe aussi bien la
crête, toute en changements de rythme. Descente, remontée jusqu’à la station de
Lure au km 51. Je tiens un bon tempo et gagne des places. Longue descente puis
quelques km sinueux jusqu’au ravitaillement du km 61, je suis surpris d’avoir d’aussi
bonnes sensations. D’après les spécialistes du Live, il semblerait que je sois
remonté à la 19è place !
Oui, mais une remontada, c’est bien quand on arrive à la
tenir jusqu’au bout ! Emporté par l’euphorie, j’ai dû en faire un peu
trop, et même si je me suis alimenté, il doit en manquer aussi un peu de ce
côté-là (solide et liquide). Vers le km 65, subitement tout devient dur, les
jambes sont lourdes et les articulations douloureuses. Le souffle est court, je
ne me sens pas très bien. Autant dire que je suis en train de coincer sévère…
Je bois, mange ce que je peux, mais je sais ce dont j’ai
besoin d’autre…juste avant le ravitaillement du km 70, je sors le téléphone et
appelle Julie : « ça va pas »
« Allez ! c’est normal d’avoir mal partout ! Les
autres aussi ils ont mal ! Allez, allez »…
Je prends un peu plus à manger au ravito, et repars reboosté,
pensant à ses mots jusqu’au bout. Je limite la casse sur les 10 derniers km.
La densité est incroyable : ces quelques kms pénibles ont
suffi à me faire repasser au-delà de la 30è place. Je boucle en 35è position,
en 10h37, 7è des 40-50 ans.
Nicolas
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