lundi 7 septembre 2009

Compte-rendu du "Raid du Bugey" 2009

Dimanche 6 Septembre 2009
140km
2500m D+
4h20, soit 32.3km/h

Il fait frais sur la ligne de départ (8°C), mais il fait beau, et le vent est faible.
J'ai bien récupéré de la Vercors-Drôme, il n'y a donc pas de raison que ça se passe mal...

J'ai retrouvé mon pote Igor sur la ligne de départ : "Non, tu fais pas chier" prévient-il...Il aime bien quand ça part tranquillement !!
Il fait frais, autant s'échauffer gentiment...ok je n'attaquerai pas ;-)

Les 10 premiers km sont effectués à une allure assez lente, à peine 35 à l'heure sur le plat. Après tout ce n'est pas plus mal comme ça...

Le premier col se présente (le calvaire de Portes). L'ascension n'est pas très raide, mais est longue de 12km environ.
Le rythme est soutenu, mais pas trop rapide (20-21km/h). Je reste facilement dans les 5-10 premiers du peloton, à 170-172 bpm (= seuil-7).
A mi-col, la pente s'accentue pendant 2 km. L'écrémage avait déjà commencé, nous n'étions déjà plus qu'une trentaine, mais ce passage plus difficile va nous réduire à un groupe de 12, puis 10, 9, 8, 7 !
Il faut dire que celui qui mène s'appelle Cédric Pineau, professionnel chez AG2R !!
Autant dire que personne ne moufte derrière lui !!! Je suis juste, le coeur est passé à 182bpm, s'il accélère je lâche...
Ouf, la pente se radoucit !
Rebelote dans le dernier km...je résiste, lâche 10m...c'est le sommet ! C'est bon, j'ai tenu, même si je suis passé 7è/7 (en comptant le pro).

Dans la descente, quelques concurrents reviennent sur nous, ce qui nous fait aborder à 12 la 2è difficulté du jour. Plus courte (6 ou 8km quand même), cette ascension ne lâche personne. Le pro nous a laissé faire, alors on ne se met pas dans le rouge !
C'est au sommet qu'il repasse devant : la descente n'est pas immédiate, il y a plusieurs km en dents de scie, qu'il va effectuer en tête sur un rythme assez soutenu.
Je suis calé dans sa roue, en 2è position, et je m'applique pour ne pas perdre le moindre cm et économiser le plus possible mes forces. Derrière moi, pareil, à tel point que notre groupe va perdre 2 ou 3 éléments sur cette portion pourtant peu propice à l'écrémage !!! Ils reviendront plus loin, mais cette partie laissera des traces.

La descente est assez peu pentue, il faut pédaler pour pouvoir gagner de la vitesse.
Sauf qu'à partir de 70km/h, nos braquets nous font pédaler beaucoup trop vite ! C'est à ce moment là que notre pro s'échappe, en roulant à plus de 70 dans la descente ! Il n'a pas beaucoup d'avance en bas, mais personne ne cherche à le rejoindre : après tout, il peut s'échapper quand il veut...comme ça, c'est fait !

Une période de plat s'ensuit (la seule véritable du parcours), pendant laquelle notre groupe se reforme. Nous sommes 11.
Un des concurrents, Felissimo de Oliveira, prend, sans le chercher, quelques longueurs d'avance...un croisement, donc un virage serré...je relance de toutes mes forces, comme aux 24h de l'INSA..."Allez, on y va, Felissimo" lui crie-je juste avant de le dépasser.
Et c'est parti pour 2km à plus de 50km/h ! Mais le groupe n'a apparemment pas du tout envie de nous voir partir, et voyant que l'écart se réduit, nous nous relevons...Tentative manquée !

3è difficulté majeure : 10km, pas plus raides que les autres ascensions
Sauf que cette fois, nous n'allons pas monter au train !
Les attaques vont se succéder, donnant un rythme hâché et éprouvant : Nicolas Fine, Denis Courtalhiac, Felissimo plusieurs fois, vont secouer le groupe, qui perd encore 2 ou 3 unités.
Suite à une de ses attaques, Felissimo me dit : "ouh là, j'ai mal aux pattes !"
"Pas moi", lui réponds-je ;-))) Info ou intox ?? La vache, j'ai les cannes qui brûlent !!!
A 1 km du sommet, Nicolas Fine remet ça. Je suis dans sa roue, et je contre dès qu'il se relève ! Tout le monde est attentif et personne ne veut me voir partir !!
Mais je ne me relève pas tout de suite, je garde un rythme soutenu, histoire de ne pas faire mal qu'à mes jambes.
Nous sommes 8 au sommet.
Comme pour le col précédent, la vraie descente n'arrive pas tout de suite. Je place alors un 2è démarrage, et cette fois, je fais un petit trou...la réaction n'a pas été immédiate, mais elle arrive...je fais 4 ou 5 km seul devant, mais je finis par me faire reprendre...tentative manquée !

A nouveau quelques escarmouches

Puis la dernière côte, de 3 km
Une attaque dès le pied : je réponds du tac au tac, puis je me retourne, toise mes adversaires, au bluff...en ne grimaçant que lorsque je leur tourne le dos, parce que s'il y en a un qui bouge, je craque ;-))
Comme tout le monde en a plein les bottes, ce petit coup d'esbrouffe fonctionne : personne ne bouge une oreille jusqu'au sommet !
Ouf
Dans l'affaire, on a quand même perdu 2 unités, dont Denis Courtalhiac, qui me semblait le plus fort sur le plat, donc potentiellement au sprint (2 fois vainqueur et une fois 3è de "La Bisou" !)
Nous sommes donc 6 pour la victoire (si on enlève le pro, qui va gagner en solitaire, bien évidemment)

Ma tactique est maintenant établie : Il reste la descente, et un peu de plat : donc il est trop tard pour attaquer.
Je suis nul au sprint, donc il faut que le lance en premier, j'aurai au moins l'avantage de l'initiative !

Je me cale en 6è et dernière position
Pour le moment, tout va bien

Felissio prend 50-80m d'avance
Je peste dans ma tête contre le 2 du groupe : "non, ne laisse pas de trou !"

Je patiente un peu, mais l'écart ne se réduit pas...autant y aller tout de suite, j'essaierai de me remettre en dernière position plus tard
Je rebouche un peu le trou, mais il reste 30m quand arrive la fin de la descente

J'ai super mal aux jambes et n'arrive pas à revenir, Felissimo est au sprint !
Tout le monde me passe, au sprint !

Ben oui, en fait on est à 500m de la ligne ! Beaucoup plus près de l'arrivée que je le pensais !
Alors là, j'ai tout fait à l'envers !!!

Felissimo gagne ! Bien joué ! (si on enlève le pro, qui est déjà arrivé depuis quelques minutes, bien sûr)
Je regagne une place in extremis...5è place !!!

Un peu déçu de mon arrivée, mais je pense que c'est une place méritée : je n'étais, contrairement à ce que me dira Denis Courtalhiac après l'arrivée, pas le plus fort.
C'est juste que je ne donne pas toujours l'impression de forcer (on me l'a déjà dit), alors avec un peu de bluff en plus, ça fait illusion ;-))

C'est tout de même une de mes plus belles places, la meilleure de la saison, pour ma dernière cyclosportive en 2009 !!!
Et cela conclue une jolie saison, avec sur 11 cyclosportives + 1 course de côte : 3 places dans les 10 premiers, 3 dans les 15, une belle "Arvan-Villards", une Marmotte en (presque) 7h, des performances honorables (Chiappucci, Morzine).
Peu de déchet donc : Une "Bisou" de début de saison "préparatoire, et une Madeleine "bronchiteuse
Et ma Chérie est fière de moi, c'est ce qui compte ;-)

Rendez-vous dans 2 semaines pour le Trail de Sommand (celui-là-même des plaies plantaires de l'an dernier)...sans préparation ou si peu, mais apparemment je suis en forme !

Nico