jeudi 18 décembre 2014

Origole 2014

Nuit du Samedi 6 au Dimanche 7 Décembre
Vallée de Chevreuse (78) - 84km, 2000m D+

3 boucles respectivement de 30, 22 et 32 km autour du Perray en Yvelines, 2 uniques ravitaillements à la fin de chaque boucle, à chacun des retours au gymnase.

Cette épreuve semble s'apparenter à la Sainté-Lyon, mais en réalité seul le concept "de nuit" est commun:
Les chemins de la vallée de Chevreuse sont boueux, la distance et le dénivelé sont plus importants...voila pour l'aspect purement physique.
Côté mental, le nombre de participant étant beaucoup plus faible, la seule lumière reliant à la civilisation est bien souvent celle de sa propre frontale. C'est toujours un challenge de terminer (47% de finishers lors de la dernière édition), et il convient d'aborder cette épreuve avec beaucoup d'humilité.
Côté humain, la convivialité remplace le côté élitiste et spectaculaire de la Sainté-Lyon.

Pour toutes ces raisons, Vincent aime beaucoup cette épreuve, qu'il a déjà terminée à la 10è place.
Il ne lui a pas fallu beaucoup d'énergie pour me convaincre d'y aller avec lui cette année.
Notre planning commun d'épreuves 2015 étant déjà assez précis, celle-ci est censée nous servir de préparation.
De toute façon, notre condition actuelle à tous les deux ne nous permet pas de viser autre chose que de rallier l'arrivée... donc si possible ensemble.

De mon côté, je suis dans mes petits souliers.
La cheville 4 semaines avant le départ, un mollet la semaine suivante, un rhume carabiné la semaine suivante, et surtout, 6 jours avant le départ, un dos qui reste pratiquement bloqué.
J'ai été contraint de tourner au Tétrazépam pendant 2 jours, pour simplement me donner la possibilité de faire les 5 heures de voitures jusque chez Vincent à Orléans. Et 10 étirements par jour pour détendre ces fichus lombaires.
Très peu d'entrainement pendant le dernier mois donc, et des facultés très incertaines...On doit pouvoir résumer en disant que je suis dans un creux de forme plutôt qu'un pic !
Heureusement, Julie a été royale en me permettant de dormir dans la chambre d'amis les 5 dernières nuits...que je passe en mode non-stop plutôt que découpées en 3 ou 4 par Melle Bérénice !

Je fais la route le Vendredi soir (le dos a tenu le coup), nuit chez Vincent, une bonne sieste le samedi après-midi, et nous voila au départ à 22h.
Il fait environ 2°C, la température devrait d'après les prévisions descendre à -1°C.

Une bise à Christophe, alias Cornofulgure, qui à nos grandes surprises, est aussi présent sur la ligne de départ !!!

1ère boucle, de 30km. La première info, c'est que le terrain est exceptionnellement peu boueux.
Bon pour le rendement, par contre on va beaucoup plus courir, donc les chocs seront plus importants.
Cette partie un peu vallonnée se déroule sereinement, en 3h15.
Vincent trouve que mes pieds font beaucoup de bruit...J'ai déjà mal aux genoux...on verra bien.
Christophe, pourtant très affuté et bien parti, est contraint à l'abandon...à cause d'un sérieux problème de frontale.

7 minutes de pause, le temps de prendre nos ravitaillements pour la 2è boucle, habituellement très boueuse...mais qui finalement ne l'est presque pas. 2h45 pour revenir au gymnase.
Je suis inquiet: tout s'est bien passé, mais j'ai très mal partout: genoux, tendons d'Achille, coup de pied.
Pour l'instant, nous avons couru de concert, Vincent m'a attendu un tout petit peu sur la fin, mais je ne sais pas si je vais pouvoir rester avec lui pour les derniers 32km, très vallonnés (une vingtaine de côtes).
Ca va être ma fête !!

Et effectivement, mon allure va diminuer régulièrement en même temps que les douleurs augmentent.
Mauvaise nouvelle: au bout d'un quart d'heure, je sens que le bas de mon dos est mouillé. Ma poche à eau est percée, suffisamment pour que je perde la majeure partie du litre et demi de boisson énergétique qu'elle contenait.
La perte est double: l'eau bien sûr, mais aussi les calories. D'autant plus que j'ai fait une erreur en consommant mes gels pendant les 2 premières boucles, à la place des barres solides qui me restent et que je n'arrive plus à avaler maintenant !
J'arrive encore à courir un peu sur les parties plates pendant la première moitié de la boucle.
Plus je renonce complètement à courir, j'ai vraiment trop mal.
Vincent m'attend continuellement, et heureusement, me donne 1 ou 2 gels et me fait boire dans sa poche à eau.
Nous (je) perdons énormément de temps sur les 15 derniers km, terminant la boucle en 5h30 au lieu d'un possible 3h30-3h45 !
Même la marche m'est pénible sur la fin. J'ai l'impression d'avoir la démarche "texane", et le moindre mètre en descente est un calvaire.
Histoire d'abréger mes souffrances, je me force à recourir sur les 2 derniers km...ouf, fini en 12h, j'ai mon compte !

Le temps de nous changer et de nous refroidir, j'ai du mal à me tenir debout ! je plafonne à 0.5km/h pour rejoindre la voiture, et déjà la fièvre me fait trembler comme une feuille.

Une sieste le dimanche après-midi, puis une choucroute de récupération prise le soir dans une brasserie, une bonne nuit...Vivement la prochaine !

Nicolas