mardi 12 mars 2013

Reconversion possible en 2013

Ultra-trail de Vulcain (63) – 3 Mars 2013 – 81km (50miles), 3000mD+


Depuis plus d’un an a germé l’idée d’une « reconversion » sportive : le passage du cyclosport, que je pratique depuis une douzaine d’années, au trail, que m’a fait découvrir Vincent.
J’ai déjà pu y goûter ces deux derniers hivers, en substitution au vélo pour des questions essentiellement météorologiques, mais, depuis, l’idée d’un nouveau challenge a fait son chemin et a même fini par prendre le dessus.
Avant de me lancer réellement dans ce nouveau sport, je dois cependant résoudre une énigme tendino-ligamentaire lié au manque d’habitude de mon organisme à ce nouveau type de sollicitations…ou plutôt d’agressions pour l’instant.
En cause, non pas les muscles, mais le reste de la « câblerie » permettant de les faire travailler, et en particulier ce foutu genou gauche, qui m’a contraint à la marche au bout de 50km du dernier trail de Vulcain.

Je n’ai pas eu l’occasion de mieux cerner le problème à la fin de la saison de vélo l’an dernier, une tendinite sous le pied droit m’ayant empêché en Septembre de participer au trail de Sommand (74).
Quel est le paramètre le plus critique : la durée, la vitesse moyenne, le dénivelé, le type de terrain ?
Cet ultra-trail de Vulcain va me permettre de répondre à ces questions.

Le parcours a été rallongé, pour passer de 74km à un véritable 50miles (81km). Le dénivelé est augmenté légèrement et atteint 3000mD+ (et 3000mD-).

C’est un parcours assez « roulant » (on court la plupart du temps), mais un élément supplémentaire est à prendre en considération : la neige est très abondante.
Conséquence, la vitesse moyenne sera réduite et la durée sensiblement rallongée, la dépense physique sera décuplée. Ce n’est d’ailleurs pas pour me déplaire, puisque ce n’est pas la composante « dépense physique » qui m’inquiète. En plus, la neige amortira les chocs…

Conclusions après 81km : aucune douleur « anormale », en particulier aucune dans les genoux. Bon pour le service ! La saison 2013 sera une saison de trail !

Pour la forme, les éléments marquants :

La neige !! Sur 81km, plus de 60 ont été parcourus dans la neige ! Une neige souvent poudreuse et brassée, surtout dans la première moitié de l’épreuve, qui rend la course épuisante. Même la marche est fatigante sur le plat.
Aucune décontraction possible tellement un appui est différent du précédent.
Les chocs sont certes amortis, mais les genoux, et surtout les pieds et chevilles sont soumis à des torsions inhabituelles.

Les délais de passage n’ont pas été rallongés :
Des conditions particulièrement difficiles, d’après même les plus expérimentés : bilan, sur 350 inscrits, nous sommes seulement 1/3 dans les délais, 1/3 est hors délais, et 1/3 a abandonné, ce qui laisse un taux de « déchets » particulièrement élevé pour ce type d’épreuve (ne s’inscrivent que des concurrents qui savent pouvoir tenir 81km…).
Dans ces conditions, malgré des sensations physiques mitigées en début d’épreuve, je savoure ma 28è place !!

Hypo …
11h10 d’efforts, avec, c’est le comble, un quasi « coude à coude avec 3 autres concurrents sur les 10 derniers km ! Je les distance légèrement. Et pour assurer le coup, je saute le dernier ravitaillement, qui n’est qu’à 2 km de l’arrivée…
Sauf que je n’ai rien avalé depuis le dernier, donc depuis 10km, que mon sac est vide, qu’on est en début de saison (donc moins affûtés), que cela fait plus de 10h qu’on gambade, et que la dépense énergétique, déjà majorée par la neige, l’a été aussi par le froid (températures négatives pendant 4 ou 5 heures puis assez fraiches). Dans les 400 derniers mètres, dans les rues de Volvic, j'ai des papillons devant les yeux, des fourmis qui remontent du bout des doigts jusque dans les avant-bras, une sensation de fébrilité bien étrange...bref, tous les symptômes de l'hypoglycémie sont là...Ouf, juste après l’arrivée se trouve une table avec des gobelets de café chaud, et surtout des petits sucres que j’ai encore la lucidité d’enlever de leur papier.
2 organisateurs se demandent si ma pâleur est bien normale…

Verglas et poudreuse : Yaktrax ou pas ?
Les chaînes à neige sont un réel avantage sur neige verglacée, mais inefficaces dans la poudreuse.
Etant donnée les conditions de terrain en Haute-Savoie, j’ai donc pris le parti de les chausser dès le 3èkm.
Mais ici la neige est, à ma surprise, non seulement non verglacée, mais carrément poudreuse (juste brassée par quelques passages), les Yaktrax sont donc inefficaces. Nous sommes donc assez peu nombreux à les avoir, mais je les garde au cas où…de toute façon elles ne sont pas gênantes.
Elles ne me seront d’aucune utilité pendant les 60km de neige…
...Sauf dans le Puy de Dôme (km31 à 36), monté et descendu sur neige dure et verglacée par endroit ; ce qui va me permettre de m’économiser à la montée, et surtout de me lâcher comme jamais dans la descente : alors que la plupart fait attention aux glissades, j’envoie tout ce que je peux. Les concurrents qui montent (la descente reprend l’itinéraire de montée) s’écartent, ceux que je double sont enrhumés…je mets 5 minutes et quelques secondes pour descendre les 2km !!!
J’en suis hors d’haleine en arrivant au ravito. Je ne me suis certainement pas économisé, mais pour le coup je me suis vraiment éclaté !

Arrivé à la maison, Ariane fait la course avec moi…et me met un vent avec ses petites jambes, sous les hourras de sa Maman, néanmoins fière de Papa, ce qui fait oublier la fatigue !

Epuisé mais satisfait, il va maintenant falloir récupérer ; c’est assez rapide musculairement (encore que 11h d’efforts au mois de Mars laissent des traces) mais il va falloir surtout écouter les articulations et les laisser se refaire.

RdV possible le 6 Avril au trail des Glaisins (Annecy-le-Vieux, 29km)
Prochain Ultra possible : 6666 Occitane (Héraut), avec 118km, entre frangins…

Nicolas