dimanche 3 octobre 2010

Course de la saint Bruno

11km, 260m D+
C'est de la course à pied, bien sûr

Les 2 derniers jours, j'ai fait de belles sorties à vélo pour profiter des dernières journées ensoleillées et des températures clémentes. J'ai un peu "tapé dedans", donc je risque d'avoir les jambes un peu lourdes.
Mais surtout, le repas d'hier soir a été très copieux et très arrosé...;-))

Ce matin au départ, je ne suis donc pas tout à fait dans mes baskets !
Je suis fatigué, je sue avant même de courir...et un reflux gastro-oesophagien très acide me brûle continuellement
Je n'aurais jamais pensé avoir autant envie de manger du Rennie ;-)))

Je me fais donc une raison : la course sera pour moi une simple occasion d'éliminer un peu les excès de la veille au soir
Je vais courir tranquillement, donc je me place en dernière ligne au départ

Quelques dizaines de mètres en côte, des escaliers et un passage un par un dans l'ouverture d'un mur en pierre...je marche dans les escaliers, et j'attends mon tour pour passer le mur.
Je suis donc parfaitement conforme à mes objectifs, et pas loin des derniers (une soixantaine de participants)

Je commence à courir et double tout de suite des concurrents
Mis à part les brûlures oesophagiennes, je n'ai pas des sensations si mauvaises que cela : je ne force pas mais ça avance quand même !

Au bout d'1 km, les bifurcations du parcours et la vue suffisamment dégagée font que j'aperçois tous les concurrents qui me précèdent...c'est plus fort que moi, je compte
1, 2, 3, 4-5-6, 7-8...10, 20...Je suis 30è

Je cours alors sans me préoccuper de personne, et rapidement l'esprit de compétition revient, car je double du monde...je suis même rapidement 15è
Je gère dans les côtes, qui sont raides au point que l'on n'est pas loin de la marche, et je mise sur mon point fort sur le plat et en descente, ma longue foulée, que j'ai fort heureusement travaillé cette semaine
Cela me permet d'ailleurs de ménager mon souffle, qui fut parfois meilleur ;-)))
14è
13-12
11-10
9
8
7
6
5
4è au gré d'un faux plat descendant
Le 3è est 50m devant moi !!!
Dernière côte, il a des supporters qui lui expliquent qu'après le sommet il reste un peu de plat et surtout de la descente...j'écoute aussi !
Je reviens doucement dans la côte, me porte à sa hauteur et entends à son souffle qu'il est dans le rouge...A 10m du sommet, je place une bonne accélération qui le laisse à 15m, histoire qu'il ne puisse pas essayer de s'accrocher sur le plat...il doit rester en gros 2,5km
J'allonge la foulée, il ne reviendra pas...Je descends même suffisamment vite pour apercevoir le 2è à l'approche de l'arrivée !! Trop tard, la ligne est là.

Je finis à mon grand étonnement 3è, en 45 minutes !!!! Je suis sur le podium !!
La bonne blague ;-))))
C'était plus qu'improbable au départ et même pendant une bonne partie de la course, mais je dois bel et bien attendre la remise des récompenses : une coupe...et une bouteille de vin, évidemment
L'oesophage me brûle toujours ;-))

Nico

dimanche 26 septembre 2010

Grimpée du pays rochois (course à pied)

Course de côte de 10km pour 950m de D+
59min

Cette course est précédée par une randonnée pédestre qui part 1H30 avant nous, ce qui fait que les spectateurs sont nombreux à nous encourager dans le dernier km, et que l'aspect convivial à l'arrivée est très agréable

J'ai repris la course à pied depuis trop peu de temps pour avoir récupéré des sensations agréables, et ma forme est déjà moins bonne qu'au début du mois en raison d'une diminution importante de la charge d'entrainement :
peu de vélo et pas trop de course à pied pour permettre à l'organisme (les tendons, les os, la peau des pieds) de s'accomoder à ce sport beaucoup plus traumatisant que le vélo
Sachant que ce type de course est un effort très spécifique (même à vélo j'y suis peu préparé), je n'ai d'autre ambition que de m'en servir comme d'un très bon entrainement

Le départ confirme les prévisions : je n'ai pas de rebond sur le bitume.
La première partie, essentiellement bitumée avec quelques passages raides, me voit tout de même m'installer en 20è position environ (sur les 172 partants)

La deuxième partie est plus raide et essentiellement sur chemin caillouteux et détrempé. Le foncier du vélo et les quelques entrainements pratiqués sur des terrains semblables dans le Salève vont alors me voir reprendre 2 concurrents.
En réalité, je refais mon retard dans les parties les plus raides parce que j'arrive encore à courir (même si c'est une toute petite foulée) alors que mes adversaires directs marchent !

Je reviens de la même manière sur un 3è concurrent à 500m de la ligne
Je lui place une attaque, il résiste
Réflexe issu du vélo, je le laisse passer devant : je me trouve davantage maître de la situation comme cela, d'autant qu'on s'achemine vers un sprint

A 100m de le ligne c'est lui qui attaque
J'accélère un peu mais ne peux pas suivre...mais les 5 ou 6m qu'il m'a pris n'augmentent plus...
...mais ne diminuent pas non plus
Je vois bien qu'il est à fond, mais moi aussi, c'est donc un désossage mutuel !

Il reste 10m à faire et il a toujours 5m d'avance...

C'est cuit ?

Quand on est sous l'eau et que les poumons brûlent, avez-vous remarqué qu'on a toujours l'énergie de faire encore 2 ou 3 brasses sous l'eau pour aller taper le mur ??

J'avais remarqué que c'est aussi vrai pour le vélo, pour un effort bien sûr très court, et je peux maintenant assurer que c'est valable pour la course à pied !!!

Je lance toutes mes forces dans ces 10 derniers mètres. Mes oreilles qui bourdonnent entendent à peine les cris des spectateurs qui comme toujours appécient quand il y a un sprint (donc du suspense)
Je dépasse mon adversaire en coup de vent 2m avant la ligne !!!
Je dois être 17è, en 59 minutes

Sitôt après l'arrivée, deux rangées de barrières nous délimitent un chemin étroit à emprunter pour que les organisateurs enregistrent bien notre arrivée en nous enlevant le dossard : je n'aurais pas pu le dégrapher moi-même, je suis littéralement acroché aux barrières avec les jambes qui flageolent, les poumons au supplice et des étoiles devant les yeux
Après avoir fait une dizaine de mètres supplémentaires, je vais mettre au moins 1 ou 2 minutes, les mains appuyées sur les genoux, pour reprendre suffisamment mon équilibre et assez de souffle pour pouvoir simplement parler

Mon adversaire, lui, n'est pas mieux que moi, puisque c'est avec un membre de la croix-rouge sous chaque aisselle qu'il ira passer 5 minutes sous la tente !
Je vais le voir...ce n'était plus du désossage, mais carrément du dépiautage, alors ça mérite bien une bonne poignée de main ;-))

Moi qui voulais un entrainement, je suis servi !

Nico

lundi 13 septembre 2010

Raid du Bugey 2010

Raid du Bugey 2010
140km
4h32

Le parcours emprunte les mêmes routes qu'en 2009, mais les cols étant grimpés par des versants différents et dans un ordre différent, la difficulté est significativement plus importante...les arrivées groupées sont peu probables

J'ai repéré Nicolas Fritsch sur la ligne de départ...c'est sans conteste le grandissime favori. Je ne veux pas m'avouer vaincu d'avance, mais il faut savoir être un peu réaliste : il a suffisamment de marge pour l'emporter quelles que soient les circonstances de course.
"Fais gaffe, j'ai une poignée de clous dans la poche", lui dis-je pendant les premiers km de plat
"On te voit dans tous les classements", me dit Sebastien Gissinger...sympa !
Sauf que je l'entends en discuter avec un autre concurrent...c'est sympa mais j'ai l'impression de ne plus être tout à fait ici incognito

Bref, le premier col est gravi avec Nicolas Fritsch en tête. Je vois bien qu'il veut que nous nous retrouvions en petit groupe au sommet, alors je me colle dans sa roue pendant toute l'ascension
Et nous ne sommes plus qu'une douzaine au sommet

Les côtes suivantes seront gravies à peu près suivant le même scénario. Nicolas Fritsch devant, avec une impression de facilité à couper toute vélléité offensive à quiconque, moi scotché dans sa roue. Nous lui prenons quand même de temps en temps un relai, et le groupe réduit...10, 8, 7...
A l'occasion d'une petite côte, Nicolas Fritsch teste un peu nos organismes...le groupe s'étire alors je place un petite accélération au sommet, avec la relance qui va bien ensuite...Nous ne sommes plus que 5

"Tu avais l'air facile" me dira Nicolas Fritsch à l'arrivée
Compliment très sympa, par contre je lui avouerai à mon tour que je n'étais pas si facile que cela
"Oui, rajoute-t-il, quand ensuite je t'ai entendu respirer, je me suis dit que tu n'étais pas si facile que ça !!"
;-)))

Le col suivant verra Mr Fritsch nous placer une attaque qui l'enverra seul devant...jusqu'à l'arrivée. Nous sommes au km 90 environ
Nous restons à 4 jusqu'au pied de la dernière et plus difficile ascencion : le col de Portes (10km à 7%)
La sélectivité de ce col fait que le verdict est sans appel : le futur 2è est plus fort que nous, le futur 3è est un tout petit peu plus frais que moi, et le futur 5è commence à prendre des crampes
Ben voila, nous franchissons la ligne un par un, je suis donc 4è !

Cette jolie place vient en point d'orgue des 7è, 20è et 8è places obtenues dans les 3 courses précédentes, et vient conclure ma plus belle saison !!

Petite période de transition maintenant, avec une semaine en Dordogne et un régime sur le thème du canard, puis une diminution progressive du vélo au profit de la course à pied (goudron et trail)
Au programme un 10000m en Novembre, et probablement un trail en Février
Plus calme donc

Nico

NB : Malgré le canard, le Monbazillac et Pécharmant de la semaine péigourdine, je viens quand même de monter le Salève en 42'30...je bats donc mon record de plus de 2 minutes !!!

mardi 31 août 2010

Le Grand Raid des Pyrénées

Le temps est venu de bousculer un peu ce blog de « sportifs » assis, ces pseudo golgoths persuadés que le port d’une peau de chamois fait d’eux des animaux des montagnes !
Et oui, il existe d’autres droles de personnages parcourant les montagnes sur un mode sportif dans des épreuves en lignes, portant le nom barbare de traileurs.
Mon cher frère-aux-pieds-palmés ayant commencé à parler de mon trail du WE dernier, j’entreprend donc d’en faire un petit compte-rendu.
Cette course, comptant 160 km et quasiment 10000 m de D+, sur des terrains globalement difficiles, représente un défi pour moi. Elle a la réputation d’être splendide, mais d’être aussi la plus difficile des épreuves chronométrées hexagonales. Je ne peux donc avoir a priori d’autre objectif que de tenter de la terminer et il convient que je programme ma saison pour me mettre en situation d’en être capable.
Pour ça, je choisis une démarche loin d’être majoritaire, mais semblant convenir à merveille à mon mode de fonctionnement : un volume d’entraînement moyen plutôt faible (40 à 50 km hebdo en moyenne depuis le début d’année) mais condensé sur des périodes restreintes. En gros, empiler de grosses charges sur un ou plusieurs jours - rien de tel que le surentrainement en quelques sortes - suivies de la période de repos nécessaire à une bonne récupération et à l’obtention du phénomène de surcompensation (réparation des dommages musculaire et renforcement des fibres). De Mars à Août, ça donne une course de 80 km, un stage de 5 jours (3 de vélo, 2 de trail), un « week-end choc » avec 4500 m D+ en deux jours, une deuxième course de 100 km et 6400 m D+ dans le Verdon, et un dernier « Week-end choc » avec 100 km et 6000 m D+ en 3j 5 semaines avant la course. Le reste du temps : beaucoup de récup’ et assez peu d’entrainement.
Ma préparation terminée, j’arrive dans les pyrénées frais et avec une motivation au top. Un voyage depuis Paris en train de nuit, une journée relax au camping, et enfin, voilà le départ attendu depuis des mois. Il est 5h ce Vendredi matin, la météo s’annonce bonne pour la durée de la course, et nous nous encourageons entre traileurs avant d’affronter ce monument de la course à pied. Le départ à la lampe frontale me semble extrêmement rapide et je choisis de ne suivre que ma propre allure, qui pour l’instant est celle de jambes réveillées depuis à peine plus d’une heure ! Je cherche de toute façon à éviter à tout prix un démarrage à une vitesse excessive, les premières heures étant déterminantes pour la réussite de la course : peu de temps à gagner, mais tout à perdre ! Finalement, des soucis gastriques précoces et les nausées en découlant me limitent à aller plutôt doucement, mais c’est la manière la plus raisonnable qui soit. J’en profite donc pour discuter un peu avec les quelques coureurs autour de moi et pour admirer les paysages. Et là, je comprend pourquoi je suis venu. Après le col de Portet, c’est l’entrée dans l’univers pyrénéen rêvé : un monde minéral et sauvage, une succession de lacs de montagnes à perte de vue, et la journée à s’en mettre plein les yeux. La course se poursuit donc avec enthousiasme. Un grande descente au milieu des lacs, suivi d’une longue montée et nous arrivons au pic du midi de Bigorre, point culminant de la course.
Nous en sommes au 40è km (3600 m D+) et la course vient à peine de commencer. Ca tombe bien, je me sens encore en pleine possession de mes moyens. Je profite d’un ravitaillement pour manger un morceau, retartiner les pieds de crème antifrottements, et refaire le plein du camelback avant une portion longue en plein soleil que la lecture du road book m’a fait redouter. J’ai été plus que prudent jusque là, et cette stratégie commence à payer. J’enchaîne facilement la succession de montées et descentes et je commence ma remontée au classement. J’étais 51è, et me voila remonté progressivement jusqu’à la 26è place à la base-vie de Villelongue au 73è km. Une base-vie, c’est un endroit fabuleux, on sort de 12 h d’efforts en montagne et on se retrouve dans une salle chauffée avec des tas de bénévoles au petits soins qui apportent des plats de pâtes, de la charcuterie et de la soupe aux vermicelles ! C’est formidable, mais il ne faut pas trop s’y attarder : après un quart d’heure, il est temps de repartir.
J’avais considéré qu’à ce stade de la course, j’aurais de quoi être fixé sur la possibilité d’aller au bout. En repartant, je me sens au top et le moral est au beau fixe. Bien mieux, en entamant la montée de 1700 m de D+ sur le col de Contente, on est quasiment à la moitié et j’ai l’impression d’avoir mes meilleures jambes depuis le départ ! Je me méfie un peu au début et commence même à m’inquiéter quand je remonte comme un avion sur deux autres traileurs que je laisse sur place, mais la chose se confirme dans la suite de l’ascension que je poursuis à environ 1000m de D+ à l’heure : au bout de plus de 12 h de course, c’est incroyable, je réalise la montée dans les mêmes temps que les premiers. C’est donc ça qu’on appelle l’état de grâce !
Je rattrape alors un coureur avec qui je passerai mes dix prochaines heures de course. Nous sympatisons immédiatement et ce sera un allier précieux pour passer la nuit. Nous rattrapons ensemble dans la descente un autre traileur visiblement dans le dur, l’encourageons, le dépassons, le laissons loin … et le voyons finalement un quart d’heure plus tard ressortir devant nous dans un lacet du sentier !!! Nous le redépassons, le relaissons sur place … et le retrouvons devant nous quelques hectomètres plus loin. Il connait visiblement le coin comme sa poche et coupe dès qu’il le peut et parvient à gagner énormément de temps, qu’il perd par ailleurs à la course. Nous ne sommes pas particulièrement focalisés sur le résultat, mais finissons quand même un peu écoeuré par ce qu’il convient d’appeler un tricheur (j’imagine bien sur une cyclo l’effet que ferait un gugusse prenant des raccourcis !!!) et lui expliquons ce que nous en pensons en le reprenant une énième fois. Ce sera heureusement le seul gros naze rencontré pendant l’épreuve, la solidarité et le fair play étant ce qui prédomine chez les autres !
Je continue de conserve avec mon nouveau pote, une grosse montée, une descente apocalyptique hors entier avec des devers de folie et des chutes à répétition, et enfin, la deuxième base-vie à Luz-Saint-Sauveur, 120è km. Je sais alors que la partie est gagnée. Je sais maintenant que je finirai, quoi qu’il arrive. Mes montées de folie m’ont amené à la 13è place et je comprend aussi que quelque chose d’énorme est en cours. Mais c’est néanmoins le début de la portion la plus difficile. Nous sommes au milieu de la nuit, il fait froid, la fatigue et les douleurs sont maintenant bien là et il reste 8 ou 9 heures avant l’arrivée ! Nous ressortons dans l’obscurité et c’est reparti. L’état d’esprit n’est plus le même qu’aux heures ensoleillées, la nuit est quelque chose que nous devons affronter et chaque kilomètre parcouru est une conquête. Nous poursuivons néanmoins avec obstination et atteignons le ravitaillement suivant. En repartant, je m’arrête brièvement pour m’habiller un peu plus et mon compagnon part devant, me sachant plus à l’aise en montée. Sauf que quand je redémarre, je n’y suis plus, je suis épuisé et la progression me devient extrèmement pénible. Ca fait 24 h que j’avance, dont 8 h de nuit, il reste 1h30 avant le prochain lever de soleil, et le mental flanche en même temps que le reste. Un concurrent me double, m’encourage et me donne ce qu’il faut pour les coups de mou me dit-il, à savoir un peu de coca qu’il a dans une bouteille ! Ca me remonte un peu le moral et je m’accroche, bien décidé à me battre jusqu’au bout.
Enfin, le jour se lève et l’arrivée se profile à 20 km. Les mucles sont douloureux, les ampoules aux pieds me lancent à chaque pas, mais je ne vais pas rendre les armes maintenant et je cours dès que le terrain me le permet. Après des pierriers interminables, j’atteinds le dernier ravitaillement, j’attaque la dernière montée ou je mets un point d’honneur à montrer à des randonneurs essayant de lutter qu’un traileur, même en bout de course, ça avance quand même trop vite et c’est la dernière descente. 12 km et 1400 m de D- et j’ai mal partout. Je sais par contre qu’il m’est encore possible de faire moins de 30 h et je n’ai aucune envie de perdre la moindre place maintenant et je me lance à fond. Je vais aussi vite qu’il m’est possible, j’essaie de n’écouter ni mes cuisses ni mes pieds et la distance me séparant de la ligne se réduit. La ville d’arrivée apparaît au loin et les chemins deviennent roulants. L’euphorie l’emporte désormais et courir vite ne pose plus de problème, et c’est ce que je fais jusqu’à l’arrivée.
La banderolle est franchie, je réponds au speaker et je savoure pleinement le résultat : je finis 11è en 29h45, jamais je n’aurais espéré un tel résultat !
L’épreuve aura tenu toutes ses promesses, magnifique et très difficile. Le nouveau parcours a surpris par sa difficulté – ça se gagne en 4 h de plus que l’an dernier – et les abandons sont nombreux : plus de 300 sur 650 partants. Pour ma part, le défi est réussi et je profite quelques temps de l’aura que mon résultat me confère parmi le petit monde l’ultra : une fois n’est pas coûtume !
Maintenant, il me reste à rentrer à la maison en une journée de train, et à reprendre les Kcalories dépensées pendant l’épreuve, ce qui rique de prendre plus de temps ! Et oui, c’est aussi ce que j’aime dans l’ultratrail, c’est qu’après, un poulet, ça fait même pas pour un, ou alors à condition de l’accompagner par autre chose !

Vincent

dimanche 29 août 2010

Vercors-Drôme 2010

Romans-sur-Isère
175km, 3400m D+
5h28 (31,9km/h)

A mon avis une des plus belles cyclosportives de France, tant les paysages du sud-Vercors peuvent être grandioses !
Une des plus intéressantes aussi, de part la difficulté du parcours
Et une des plus intéressantes pour Julie également, en raison de la présence de Marque Avenue et de ses nombreux magasins d'usine
Sans parler des ravioles et des pognes !

Depuis la veille au soir il fait chaud et lourd, est-ce pour cela que mon coeur est très haut sur la ligne de départ (près de 100bpm debout à l'arrêt !)
La pression que je me suis mise tout seul est responsable également : je veux bien figurer, et je suis anormalement fébrile !

1000 participants au départ, les 3 parcours confondus (80, 140 et 175km)
Le 80km bifurque après le premier col, le 140 au bout de 110km
Conclusion, le rythme est rapide car plus le parcours est court, moins il est nécessaire de gérer
Et il faut bien suivre car il n'est pas possible de savoir qui fait quoi...et pas question de laisser filer des concurrents du 175 sans moi

Je me sens bien, quoique mes sensations ne sont pas excellentes, et je me fais violence pour rester dans le groupe de tête, qui réduit de km en km...De 40 au sommet du premier col, nous sommes une quinzaine au km 110, au moment où le parcours de 140km nous quitte
Pour en arriver là, il a fallu que je me désosse plusieurs fois, en côte pour suivre ou revenir après un passage plus difficile, sur le plat pour revenir après une descente mouillée...bref, souvent mon coeur flirte avec mon seuil anaérobie (178bpm)
Signe de ma bonne forme et que le niveau est relevé, Jean-Pascal Roux, valeur référence, est à la peine également, et capitule même avant moi

Au km 110 donc, nous nous retrouvons subitement à 8...un 9è concurrent, seul devant depuis un bon nombre de km (costaud le bougre !) a peut-êre bifurqué sur le 140...peut-être
Parcourir les plateux du Vercors à 50km/h me fait mal aux pattes...je pensais qu'entre chaque côte on pouvait espérer récupérer un peu, mais Genthon, Gilly, Phanon, Merle et Chavanon en ont décidé autrement

Alors lorsque dans une descente il me faut pédaler à fond à plus de 70km/h pour rester au contact, c'en est trop : rien de technique, c'est tout simplement que je n'ai pas de pignon assez petit !!!
Nous sommes 3 dans cette situation
Tout est à peu près clair : (1) puis 5 puis nous 3

Je suis usé et je laisse ensuite partir mes 2 compagnons dans le dernier col (dont Sébastien Malfait, qui avait terminé 6è de la Bourgui...et moi 7è...la logique est respectée de manière presque mathématique !!!)
J'accuse 1'15 de retard sur eux au sommet

Il ne reste "que" 30km de descente puis de faux-plat montant puis descendant, et pourtant je passerai la ligne près de 5 minutes arès eux, en raison du vent violent de face qui transforme cette fin de course facile sur le papier en véritable enfer !

9è donc, peut-être 8è, et 7è d'après les organisateurs, qui ont dû oublier qq'un en route ;-))
A moi les ravioles, je les ai bien méritées !!!
Le mois d'Août se passe bien. Après une 7è place à le Bourgui, 20è au tour de l'Ain, une nouvelle place dans les 10 premiers ici !
Reste le Raid du Bugey la semaine prochaine pour finir la saison (de vélo) en beauté !

Un week-end bien réussi pour les frères Jandard d'ailleurs, car Vincent est allé faire le Grand raid des pyrénées (c'est pas du vélo c'est du Trail):
Il s'agit de l'équivalent pyrénéen de l'Ultra-Trail du Mont Blanc, probablement en plus dur car les chemins sont plus cassants : 160km pour près de 10000 m D+ !!!!!
Vincent, dixit "Guy Roux", y est allé "pour participer"
Bilan : il réalise l'exploit de terminer en 29h45 à la 11è place (à seulement 3h du vainqueur) !!!!
Imaginer le nombre de calories dépensées me laisse rêveur ;-))

Nicolas

dimanche 15 août 2010

Compte-rendu du tour de l'Ain (étape 4)

4è étape du tour de l'Ain : 128 km, 1200m D+

Le tour de l'Ain se déroule sur 4 jours. Les cyclosportifs empruntent les mêmes parcours que les professionnels, quelques heures plus tôt
Il est possible de ne participer qu'à une partie des étapes. Les 3 premières ne m'intéressant que modérément (la première est par exemple toute plate) et n'ayant pas l'intention de m'aligner pour le classement général, je ne participe donc qu'à la dernière étape, qui est la plus difficile.

Le parcours est relativement plat pendant les 65 premiers km, puis 2 petites côtes servent de contreforts au col du Grand Colombier (13km avec des passages à 14%). le sommet est situé au km 91; restent alors la descente vertigineuse et technique, puis une vingtaine de km de plat.

"Stratégies" possibles :
- J'attend le pied du Grand Colombier, puis je fais du mieux possible, sachant que je ne pourrai pas suivre les meilleurs...un peu attentiste
- Je prends de l'avance avant le pied du col, sans trop forcer si possible...beaucoup plus aléatoire mais amusant à tenter !

Le départ est donné à Culoz. Le peloton part sur un rythme élevé, et tout de suite les attaques fusent, sans être très productives. Je reste aux avant-postes sans me découvrir, car à tout moment l'une d'entre elles peut faire mouche, et j'ai très envie d'en faire partie !!

Km 20, à la faveur d'une petite côte sur une route étroite, nous sommes 12 coureurs à nous dégager. Parmi nous, Jean-François Pessey et Nicolas Fritsch, 2 très grosses pointures.
Le rythme sera élevé jusqu'au km 65, pied du premier contrefort du Colombier (près de 39km/h de moyenne !)...Moi qui ne voulais pas trop forcer, c'est raté ;-)
Pessey et Fritsch s'envolent alors, tandis qu'un groupe de 25 coureurs nous rejoint.

J'accuse le coup, ayant du mal à suivre dans les 2 "contreforts", puis dès que les premières rampes du Grand Colombier arrivent, je me mets à mon rythme...inférieur à celui des autres
Je reprends ensuite quelues concurrents et passe le sommet en 20-25è position environ.

Descente : c'est pentu, bosselé et très technique...Je me fais doubler par un certain nombre !!
Rien à faire, j'ai fait des progrès en descente, certes, mais là j'ai atteint mes limites !!!

Dans les premiers km de plat, je mets les mains en bas du guidon à 45km/h et je reprends les un après les autres 3 groupes de 3 ou 4 coureurs, les mêmes qui m'ont largué dans la descente.
Il y a là Sylvain Oskwarek et Martial Babytcheff (les mêmes qu'à la Bourgui) ainsi que Sébastien Gissinger notamment...La preuve que je suis à ma place et que je m'en sors bien, étant donnés les efforts fournis en début de course...

...La preuve aussi que cette course est très relevée, car nous arrivons à 10-12 pour la 18è place "seulement".
Pour une fois je fais le sprint et le termine en 3è position, devant Oskwarek mais derrière Babytcheff.
20è au scratch donc, à 15 minutes environ des 2 premiers, Pessey et Fritsch, qui non seulement ne se sont pas fait reprendre, mais ont creusé les écarts jusqu'au bout !

Pour en revenir aux 2 premiers :
3h37 pour le vainqueur, Jean-François Pessey, qui arrive 3 minutes avant Nicolas Fritsch...
3h15 pour le vainqueur chez les professionnels, qui ont roulé en peloton pendant les 65 premiers km, se sont tirés la bourre dans le Grand Colombier, ont eu la route ouverte dans la descente et étaient en groupe pour les 20 derniers km.
Pessey et Fritsch, eux, ont roulé dans un groupe de 12 seulement (dont moi, et maintenant je comprends pourquoi ça me faisait mal aux pattes !), puis seuls, ce qui les place à mon avis au même niveau que les pros !!! Sacrée performance !

Prochaine épreuve au programme : La Vercors-Drôme le 28 Août !

Nicolas

lundi 2 août 2010

Compte-rendu de "La Bourgui" 2010

La Bourgui, 1er Août 2010
123km, 3250m D+
Les Ménuires (73)

Cette cyclosportive est bel et bien alpine, comme son nom ne l'indique pas...puisqu'il vient du nom de l'ancien coureur professionnel Thierry Bourguignon
Le départ est donné aux Ménuires, en descente jusqu'à Moutiers, puis le parcours comporte 3 difficultés : montée sur Naves (13km), montée sur Doucy (Valmorel, 12km), puis retour aux Ménuires (23km)
La vallée de la Tarentaise donc, avec des montées vers des grandes station, mais néanmoins de nombreuses très belles petites routes secondaires empruntées, pour un très beau et difficile parcours !

Indices sur mon état de forme :
La Marmotte m'a été très bénéfique (dommage pour elle)
J'ai eu cette semaine une impression de facilité que je n'avais encore jamais connue en côte

Descendre à 70-80km/h avec quelqu'un à côté de moi n'étant vraiment pas ma tasse de thé, je suis distancé du groupe de tête dès la première descente sur Moutiers... Tout compte fait, le côté habituel de cette situation me fait sourire, car cela m'arrange presque : je ferai la première ascension à mon rythme et non en sur-régime, et la minute perdue ici ne pèsera plus rien à l'arrivée !

Nous sommes un groupe d'une vingtaine au pied de la montée sur Naves, groupe qui se morcelle très vite. Je suis en gros au milieu, je sens le vélo "léger" entre mes mains, le coup de pédale est facile, et pourtant je n'ai pas l'impression de monter vite malgré l'essouflement et le coeur plus haut (175-179bpm) que ce que je voulais (170)...
Toujours est-il que je remonte les concurrents petit à petit, d'abord tous ceux de mon groupe, puis, bonne surprise, quelques autres du groupe de tête, dont Martial Babytcheff, Thierry Bourguignon et Didier Miranda ! Si je les ai repris, c'est donc que je suis monté assez vite, finalement !
"Tu nous as fait mal à la gueule dans les 2 derniers km" me dira même Didier après l'arrivée
Nous sommes alors une bonne dizaine au sommet, derrière ce qui reste du groupe de tête

Descente sinueuse, étroite et très cabossée...je concède une vingtaine de secondes à mon groupe, que je reprends sur le plat assez rapidement...j'espère que ces efforts ne vont pas peser dans la balance

Montée sur Valmorel : Rapidement le groupe explose, Martial est lâché, Thierry Bourguignon aussi. Je suis quelques dizaines de mètres derrière 3 concurrents. Seul Sylvain Oskwarek (ancien excellent coureur 1ère catégorie, agé maintenant de presque 50 ans !!!) s'est envolé. Il commence à faire chaud et je ne suis pas serein dans la roue de Didier...
Mais personne n'est serein en fait. Didier profite d'un passage moins raide pour accélérer afin de rejoindre les 3...j'ai mal mais je tiens et lorsqu'il baisse le pied, j'arrive même à caser une deuxième accélération sur le 39x17 pour recoller
Mince, Didier n'a pas suivi...
Je tiens dans la roue des 3 quelques km, puis contre-coup des accélérations je suis lâché
Je perds peu, tout au plus 100m, et je reviens en passant en mode puissance sur le gros plateau dans un replat
Puis je suis lâché alors que c'est plus raide
Puis je reviens, sur le gros plateau, sur le replat proche du sommet
Non mais !!
Dommage pour Didier, il nous a en ligne de mire

Descente, même pas lâché !

Et c'est parti pour les 23 km d'ascension jusqu'aux Ménuires
Lâché dès les premiers km par les 3, je suis encore 13è !
Je ne m'affole pas, la montée est longue...encore une fois je n'ai pas l'impression de monter vite...mais les écarts augmentent peu et les pourcentages ne sont pas...anodins
Photo de Madame Edith Miranda
De l'eau, je m'arrose pour refroidir le moteur
Je commence à accélérer...
Je gère les passages raides et j'y vais plus franchement quand ça monte moins, je passe le grand plateau sur les replats (la montée est assez irrégulière)
A ce rythme, je reprends les 3, ainsi que plusieurs autres de l'ex-groupe de tête !
La fin est plus roulante, je termine à fond, distançant de 2 minutes en 4 km le dernier concurrent repris

4h 33 !!!
7è !!!

Julie est sur la ligne d'arrivée, et n'y croit pas non plus ! J'avais prévu d'arriver en 5h !
Et c'est la première fois que je termine dans les 10 premiers une cyclosportive alpine !
Seulement 20 minutes après le vainqueur, et avec devant moi des noms comme Ougier, Périllat, Ostian, Oskwarek !
Didier confirme, ça vaut largement moins de 7 heures à la Marmotte
Alors...A l'année prochaine, toi la Marmotte tu ne perds rien pour attendre

Nico

dimanche 4 juillet 2010

Compte-rendu de la Marmotte

The Marmotte
172 km, 5000D+

Bourg d'Oisans - Col du Glandon - St Michel de Maurienne - Col du Télégraphe - Col du Galibier - Bourd'Oisans - Alpe d'Huez

15 jours superbes à l'île Maurice en voyage de noces coupent cette saison 2010 en deux
J'ai initialement prévu de ne pas participer à la Marmotte parce que je n'ai que 3 semaine entre le retour du voyage et la course

Mais au fond de moi-même, je garde le secret et vain espoir d'être au point !!!
Alors j'utilise ces 3 semaines à fond, en me levant notamment à 5h20 du mat' pour aller m'entrainer, et en retournant m'entrainer le soir !!
Le temps calamiteux pendant 1 semaine complète semble faire tout ce qu'il peut pour me mettre des bâtons dans les roues : Qu'à cela ne tienne, je me contente du Salève, monté 10 fois dans la semaine, dont 9 sous des trombes d'eau !!!
Le rhume des foins s'y met aussi, diminuant mes capacités ventilatoires assez séreusement certains jours

Un coup de chapeau à Mme, qui pendant cette semaine-là, à supporté mon humeur quelque peu orageuse

Je suis donc, contrairement à ce que j'avais annoncé mais comme tout le monde s'y attendait, au départ. Je suis un peu juste, il faudrait un miracle pour que je passe sous les 7h, mais je tente le miracle

Après les 5 premiers km du Glandon montés vite (fc entre 175 et 181 pour un seuil anaérobie à 178), je suis dans le groupe de tête !!!
C'est la preuve que je suis dans un bon jour et que ma fraicheur est bonne
Cependant, je monte le reste du col à 6-10 pulsations sous le seuil anaérobie. J'intègre donc, comme il est raisonnable, le groupe suivant. Les sensations sont excellentes !
Passage au col en 1h35

Descente "décontractée"

Vallée de la Maurienne en groupe
Arrivée à Saint Michel, au pied du Télégraphe, en 2h43

Montée du Télégraphe "au cardio" entre 168 et 172, à un bon train mais sans trop forcer
Je sens un peu de fatigue arriver. Passage du col en 3h28

3h35 à Valloire
Le début du Galibier est bon, j'ai fixé à nouveau le cardio à 168-172
Mais je sens, 4km avant Plan Lachat (qui est à mi-col), que je vais être court
Les 8 derniers km, entre Plan Lachat et le Col, sont raides et à plus de 2000m
J'ai le souffle court, le coeur ne monte plus (pas plus de 160 !), je ne force donc pas énormément mais je ne peux pas forcer
Passage au col en 4h53
Je sais que c'est cuit pour les 7h, car l'expérience m'a montré qu'il faut que je passe en moins de 4h50...Je sais donc aussi que je vais mettre peu de minutes au delà des 7h !!

Descente jusqu'à Bourg d'Oisans en 1h04, je suis au pied de l'Alpe d'Huez en 5h57

Il faudrait que je monte en moins d'1h03, je tente le coup mais, signe d'une préparation insuffisante, le coeur plafonne à seulement 155-160 et, même si je ne me sens pas si fatigué que cela, je ne parviens pas à m'arracher
Je passe le panneau des 10km de l'arrivée en 6h15...c'est sûr, compte-renu de mon rythme, c'est mort
Alors je termine sans forcer davantage : peu importe du moment que je suis au delà des 7h00
Ce sera donc 7h04, 80è place sur un peu moins de 7000 participants

Pour la petite histoire, je finis avec Thierry Moiroux, l'un de nos adversaires des 24h de l'INSA 2008 !

Allez, c'est quand même une bonne perf
Je me préparerai mieux la prochaine fois...
En attendant, il reste la deuxième partie de la saison !!!

Nico

mercredi 12 mai 2010

Entrainement incognito!

Depuis le temps que je roule avec mon vélo CYFAC avec mon maillot du Team Cyfac, je ne peux plus trop prendre la poudre d'escampette incognito dans les cyclosportives!

Alors ce we, entrainement en cote incognito dans les rues de Lyon!

Qu'en pensez vous ? ;-)
J'arrive même à lâcher le guidon...

Un peu d'handicap histoire d'être plus costaud dans les cols sur les prochaines cyclosportives...
Un peu de travail en force avec mes nouvelles chaussures Nordica.
... rendez vous dans quelques semaines après une petite trêve au soleil!

dimanche 2 mai 2010

Compte-rendu de "la route des Cathares"

La route des Cathares
Samedi 1er Mai 2010, Tuchan (Aude)
150km, 2000m D+
4h20 (34,2 km/h)

Le parcours de cette cyclosportive est de toute beauté !
Je prends le départ avec la ferme intention de ne pas me rater car je veux absolument concrétiser mon état de forme actuel !
J'occupe donc très rapidement les avant-postes, chose aisée car les premiers kms sont relativement lents
La première côte, la plus difficile du parcours, arrive au km 20. C'est là que la course commence réellement...et qu'elle va se jouer : Au sommet, nous ne sommes plus que 9, la messe est dite pour tous les autres !!!
La descente se fait sur route mouillée, donc rien de surprenant à ce que je perde quelques dizaines de mètres !!! Mais en bas, les 8 autres roulent forts...surtout ne pas faire comme à la Bisou...il faut absolument que je revienne...Je vais mettre 5 ou 6 km pour revenir, en me dépouillant littéralement !!
Quel effort aussi tôt dans la course !
Mais bien m'en prend, car ce groupe est le bon !
La suite de la course est extrêmement simple : j'acquitte à peu près ma part du travail (plutôt moins que plus), mais la combinaison du rythme constamment soutenu et probablement de ce désossage de début de course font que je vais passer tout mon temps à m'accrocher !!
Dès que ça monte je suis à la limite du décrochage, bataillant ferme pour ne rien concéder
La chance est même avec moi lorsque la voiture suiveuse de l'organisation nous donne, à moi et à un autre concurrent, un petit coup de pouce pour combler dans une descente les 10s que nous avons perdues dans la montée précédente...Nous serions probablement revenus, mais c'est toujours un peu d'énergie d'économisée, même si ce n'est pas très fair-play pour les 7 autres !

Nous sommes donc 2 à nous accrocher, mais au fil des km je me rends compte que ce nombre augmente...jusqu'à 7
Et à 20km de l'arrivée, les 2 plus costauds du jour finissent par nous fausser compagnie à la faveur d'une petit côte !
Nous faisons un peu de résistance, mais finalement cela arrange tout le monde de relâcher un peu l'effort, alors les derniers kms sont parcourus beaucoup plus calmement...les plus faciles de toute la course !!!
Nous arrivons donc pour la 3è place, au sprint, que ni moi ni le 2è concurrent "aidé" par la voiture ne disputons

8è place pour moi ! Et ben en voila une dans les 10 premiers, mission réussie !
Le groupe suivant arrive près de 14 minutes après nous !!!

Je suis même 2è de ma catégorie d'âge, donc sur le podium...je suis vert, le 3è a droit à une bouteille de Fitou alors que moi j'ai un petit trophée...Franchement j'aurais préféré le contraire ;-))

Nico

mardi 20 avril 2010

Compte-rendu des "Monts du Vaucluse"

« Les Monts du Vaucluse »
Dimanche 18 Avril 2010
Apt (84)
140km, 2500m D+
4h24’

Suite à la Bisou, je sais que mes jambes tournent à peu près rond, et pourtant j’ai un mal fou à rester dans le groupe de tête dans la première ascension, qui a lieu du km 0 au km 6 (départ en côte)…Ceci dit, nous ne sommes déjà plus qu’une vingtaine tellement l’allure était rapide (enfin…je trouve) !!!
Dans la descente technique menée tambour battant, je reste tout juste au contact !
Et on aborde directement la 2è côte…je suis déjà à 170bpm avant même de monter, et ça repart au sprint…bon ok, continuez sans moi puisque vous êtes pressés ;-))

Je me retrouve donc seul pour la 2è ascension et petit à petit se forme un groupe de 9…puis 8, 6, puis 9, puis 6…plus que 5 au sommet de la 6è et dernière « véritable » ascension, au gré des concurrents repris et/ou lâchés.
Je suis en fait le seul élément commun à ce groupe depuis le début, mais il a fallu pour cela que je me désosse plusieurs fois aux sommets pour ne pas être lâché. Etonnant d’ailleurs ce turn-over : quelqu’un à l’aise dans une côte n’est pas bien dans une autre, et vice versa.
Et plus le compteur tourne, plus je suis à l’initiative, ce qui est bon signe, mais ne laisse pas de m’étonner ! Vite, un morceau de Powerbar !

Il reste 30km et nous sommes 5, dont notamment Jean-Pascal Roux (encore un signe que je suis en bonne condition). Je vais même le lâcher dans une petite côte de 2km, et il reviendra sur le plat peu après. Comme quoi, c’est vraiment chacun son tour !
A 25km du but, nous avons 4 concurrents en ligne de mire, à la faveur d’une longue ligne droite en faux-plat montant…il doit y avoir 1’30 d’écart environ
Nous pourrions les rejoindre avant l’arrivée, à condition de rouler, mais l’un d’eux est Raphaël Hilaire, du team Scott…comme Jean-Pascal Roux…
…Pour faire un dessin, si je ne roule pas, on ne reviendra pas, et si je roule je vais me prendre un contre de Mr Roux !!!

Surtout que j’ai peut-être l’air bien, mais je suis franchement entamé ;-)

Je veux les rejoindre…Ne jouant pas perdant d’avance mais ne me sentant pas la force de m’échapper sur ces portions faites pour la puissance de JP, je maintiens le rythme, qui nous fait gagner du terrain, et je me désosse un peu plus à chaque fois qu’il me décoche un taquet !!
Histoire de donner le change, je tire une salve à mon tour, bien heureux que les 2 autres me rejoignent tellement ça brûle : oui les 2 autres, parce que dans tout ce raffut on en a encore paumé 2 en route. En plus, JP veut se débarrasser de celui qui reste car il est dans la même catégorie d’âge que lui…Mr Aubagne-Garlaban ne participe donc plus…
…Enfin en gros je ne suis pas dans la meilleure position stratégique…plutôt dans la merde même ;-))
Notre rythme est très haché: même si les pointes de vitesse sont parfois importantes, la moyenne baisse, à tel point que le dernier lâché revient sur nous et que l’écart avec les 4 devant nous n’est toujours pas résorbé…

Ce qui fait qu’au pied de la côte finale (1.8km à 6%), nous sommes 4 à 50m de la 9è place pour laquelle luttent Raphaël et ses 3 acolytes !!
Mais cette fois je ne peux vraiment plus du tout, et c’est à mon tour de craquer !
Je termine donc 16è, avec la 9è en ligne de mire…c’est d’ailleurs JP qui finit 9è !
C’est bien, mais il m’en manquait si peu !
Jamais dans une course je ne me serai autant accroché, je n’aurai fait autant d’accélérations ou sprints pour lâcher ou ne pas être lâché, en faisant comme si la ligne d’arrivée était à 100m. J’ai mal même aux adducteurs, aux abdos, aux muscles intercostaux…Bref, je suis complètement… désossé !

Mention spéciale tout de même à ma future femme, qui priée de quitter la chambre d'hôtel dès 10h45, aura poireauté près de la ligne d'arrivée pendant 2h30, et aura conduit une bonne partie du trajet de retour à cause de son vieux crouton qui avait mal partout !!!

Nico

NB : « désossé », c’est le mot utilisé par mon frère Vincent et que je reprends à mon compte, qui exprime très bien le fait qu’au bout d’un moment, on est tellement cuit que la viande tombe toute seule ;-)))

Compte-rendu de La Bisou

« La Bisou »
Dimanche 11 Avril 2010
Péronnas (01)
135km, 1900m D+
3h53’

Après un hiver difficile, j’ai réalisé un mois de Mars intéressant, avec près de 1600km dont une petite semaine dans le Verdon.
Même si, comme d’habitude, je suis moins en condition qu’en fin de saison, la forme est quand même meilleure que les autres années à cette période.
Cette cyclosportive est relativement courte et peu sélective. J’y vais sans autre ambition que de participer et travailler le rythme que je n’ai pas pu peaufiner par le biais de courses de fédérations…

…Et puis comme le mariage est prévu le 15 Mai et que le voyage de noces suivra, je serai absent des pelotons de début Mai à Mi-Juin…J’ai donc envie d’en découdre, en mettant si possible à profit l’entrainement du mois de Mars !

Je sais que mes problèmes viendront :
- du placement à l’abord des côtes : j’ai beaucoup de mal à rester placé quand tout le monde veut et peut y être. Conclusions, je bouche des trous, je fais l’élastique… jusqu’à ce qu’il casse
- du rythme, qui sera sûrement trop élevé pour moi en ce début de saison

Je suis mal placé sur la ligne de départ (ça commence mal) mais j’arrive à remonter, j’attaque et parcours les 15 premiers kms avec 2 autres concurrents, que je lâche en abordant la première côte.
Repris par le peloton, je reste aux avant-postes sans difficulté (je suis surpris moi-même) !
Je reste également dans les 10 premiers lors de la 2è côte (encore plus surpris !)
A 100m du sommet, un concurrent attaque. Je laisse faire, passant le sommet en 9è position. Et je fais une descente normale sans prêter attention au fait qu’un écart se creuse entre les 8 premiers et moi …pas grave, tout le monde va se regrouper en bas.
.Mais je n’ai pas prêté attention non plus au fait que derrière moi, la fin de la côte a fait des dégâts. Et au bas de la descente, les premiers s’organisent tout de suite et ils embraient.
J’ai 70m de retard que je ne comblerai jamais. Trop laxiste pour une course ffc !!!
Derrière moi un petit peloton se reconstitue, mais le temps de nous organiser, il est trop tard. Suis-je bête, sur ce type de course, la différence se fait entre les côtes !!
Ces 8-là iront jusqu’au bout.
Je ferai ensuite pas mal de boulot sur le plat avant de me faire lâcher dans une côte. Formant un groupe de 3, nous en reprendrons quelques uns, pour finir à 8 ou 9, pour la 28è place.

Conclusion : jambes bien meilleures que prévu, mais je peux m’en mordre une d’être passé aussi près d’une performance bien meilleure !

Nico