lundi 14 avril 2014

Ultra montée du Salève 2014


12 Avril 2014
Ultra montée du Salève: n fois 663m D+...

Atypique et exigeante

Le but est de gravir le plus de fois possible le Salève (663m D+, pente à 27% de moyenne) en redescendant par le téléphérique, entre 10h00 et 16h00 !!

C'est donc très simple, mais quelques éléments sont à prendre en considération, qui renforcent le côté insolite de l'épreuve: Le temps de descente est constant (moins de 5 minutes) mais le temps d'attente des bennes est variable car la rotation n'est pas fixe (une benne part quand il y a assez de monde). Et évidemment, il y a des délais pour valider sa dernière montée : départ en bas avant 15h20, et arrivée avant 16h00.
Rater une benne pour quelques secondes contraint donc à attendre la suivante (au-moins 5 minutes). Cela n'a pas d'impact immédiat puisque seules les montées sont chronométrées, mais le cumul peut avoir un impact sur le nombre de montées effectuées.
En réalité, un coureur évoluant une benne derrière peut très bien être devant au classement...

En résumé, chaque montée est un contre-la-montre qu'il faut enchaîner le plus vite possible avec le suivant, en aveugle par rapport à ses concurrents directs.

Je m'entraîne entre midi et 2 dans le Salève, car c'est le massif le plus proche de mon lieu de travail...autant dire que je connais cette montée par coeur. Il faut avoir de la puissance dans la partie plus roulante et les marches du début, de la force dans la partie caillouteuse raide et technique, de nouveau de la puissance dans la partie pentue dans les bois, et relancer sur le roulant de la fin ! Je pourrais aussi poser les pieds et les mains les yeux bandés dans le passage le plus raide.
Mon temps de référence: 34 minutes.
Equation connue donc, mais toujours difficile à résoudre. Surtout qu'il s'agit de monter plusieurs fois. Il faudra donc aussi bien penser à l'alimentation pendant la descente !
Ne pas être trop facile dans les premières montées...mais en garder sous le pied !!!

Je me suis fait un nombre incalculable d'estimations optimistes, pessimistes, réalistes, fantaisistes...et tous les modèles conduisent à la même prévision: 6 montées me sont "acquises", 7 sont faisables sans lambiner, 8 (réalisées par quelques coureurs chaque année) sont impossibles.

10h00, top départ !
Les 800 premiers mètres de plat sont avalés en 3 minutes (à parcourir à chaque fois entre la sortie de la benne et le début de l'ascension, ils sont chronométrés)

Je boucle la première ascension en 32'57.
Je n'ai pas eu l'impression d'en faire trop, mais c'est mon record !! Conclusion, je suis dans un bon jour, mais je suis parti trop vite !!!
J'arrive à accrocher la benne avec les premiers, ce que je ne pensais pas possible...

2è ascension: 35'
C'est évidemment trop vite, mais de toute évidence je suis "entrainé" par les autres concurrents
La benne me part sous le nez...Obligé d'attendre la suivante...

3è ascension: 38'30
Une assez mauvaise montée par rapport aux autres concurrents, qui prouve que j’étais parti un peu vite (mais bon…)

Ensuite une dérive normale dans les temps, et une bonne stabilisation dans les dernières montées :

39'30 à la 4è : La dragonne d'un de mes bâtons lâche...mince, ça va moins bien aller pour pousser dans les suivantes
J'arrive en bas à 13h pile (juste la mi-course), et là je me dis que 8 montées pourraient être jouables si je montais en 40' et si j'avais une chance optimale avec les bennes...
Donc je sais que je n'en ferai pas 8, mais que je n'en serai pas si loin que ça parce que je suis meilleur que mes prévisions les plus optimistes, et surtout que j'ai de la marge pour les 7...pas la peine de s'affoler.

42'30' et 43'30' aux 5è et 6è montées...
mais 2 manques de chance avec les bennes pour les 2 dernières descentes.
Ceci dit, cela n'a plus d'impact sur mon nombre de montées et me permet de me faire masser un peu à chaque fois en attendant (les organisateurs installent 4 ou 5 tables au sommet à partir de la mi-course)...ça fait un bien fou !!

Je suis dans la même benne que les 2 leaders (les stars Thomas Lorblanchet et Ludovic Pommeret) pour la dernière descente. Ils s'arrêtent un peu en bas dans la zone non chronométrée avant de faire leur 8è ascension. Pendant ce temps, je fais la première partie de ma 7è et dernière montée peinard (...si on veut).
Ils me rattrapent à mi-pente et j'arrive à finir pratiquement avec eux (43'59)!!
Les dernières forces jetées « au cas où » dans un sprint à la toute fin malgré les crampes me blessent à un mollet mais me font passer devant mon adversaire direct...qui est quelque part dans une autre rotation.

Au final je réalise donc 7 montées (4640 m D+) en 4h36, 20è au classement.
9 concurrents réalisent 8 montées, dont la première féminine, impressionnante !

La course dans la course, c'est Vincent qui la réalise :-)
Enterrement de vie de garçon oblige, il lui avait été vivement recommandé de s'économiser jusqu'à sa dernière montée, qui aurait lieu à partir de 13h30. Vincent fait 2 montées doucement, ce qui lui permet d'attendre que je lui prenne un tour, il monte sa 3è en même temps que moi la 4è, puis, revêtu pour sa dernière montée d'une perruque rose fluo bien visible dans les sous-bois et surtout d'un sac de victuailles léger d'une bonne quinzaine de kg, il m'encourage à la 6è et me permet à l'arrivée au sommet de disposer d'un banquet très complet !!
C'est toujours sympa d'avoir un sherpa à portée de mains !

Nicolas