dimanche 21 mai 2023

Trail de Haute-Provence

 

20 Mai 2023 - Trail de Haute-Provence – 80km, 3600m D+

Une cheville sensible depuis 2 mois…une entorse assez légère pourtant, à laquelle je n’ai pas fait trop attention, pensant qu’elle se résorberait toute seule.

Elle m’a gêné sur les 2 premiers trails de la saison, qui n’ont pourtant pas été si mauvais que cela. Tout dépend si l’on veut voir le verre à moitié plein ou vide.

Mais là il ne s’agit plus de 45km mais de 80, et avec cette fichue cheville ça va coincer, alors 3 semaines avant l’échéance, je coupe 10 jours avec la course à pieds, ne faisant que du vélo. Et mon « team médical » Ostéo-Kiné travaille dessus (merci à Aurélien/Ophélie et à Johan de me remettre régulièrement d’aplomb). Pas complètement cicatrisé mais ça peut le faire…

Pack grand froid-intempérie imposé par l’organisation au vu des conditions météo prévues, ça me rappelle la météo compliquée d’il y a deux ans…et ma foi ça n’est pas pour me déplaire. Nous sommes quand même plus de 250 au départ !

Tout compte fait, nous n’aurons qu’un peu de pluie en fin de course. Mais avec tout ce qu’il est tombé ces derniers jours, le moins qu’on puisse dire, c’est que le terrain est souple ! C’est Mud Day par moment. Il paraît que c’est bon pour les rhumatismes…

Pour une fois, bien tempéré par la nécessité de ménager ma cheville, je réussis à partir doucement. J’ai dit que ce serait de l’échauffement pendant les 15 premiers km, alors on s’échauffe ! Du coup le live, très suivi à la maison, inquiète : « mais qu’est-ce qu’il fait ? Il est au-moins 60è !! »

Bon…L’échauffement ça va bien un moment…La cheville est OK, mes 2 talons d’Haglund aussi, j’ai la foulée assez légère et sûre, on va pouvoir s’y mettre !

Je trouve un rythme intéressant avant les premières pentes de la montagne de Lure, laquelle je monte plutôt bien. Je passe aussi bien la crête, toute en changements de rythme. Descente, remontée jusqu’à la station de Lure au km 51. Je tiens un bon tempo et gagne des places. Longue descente puis quelques km sinueux jusqu’au ravitaillement du km 61, je suis surpris d’avoir d’aussi bonnes sensations. D’après les spécialistes du Live, il semblerait que je sois remonté à la 19è place !

Oui, mais une remontada, c’est bien quand on arrive à la tenir jusqu’au bout ! Emporté par l’euphorie, j’ai dû en faire un peu trop, et même si je me suis alimenté, il doit en manquer aussi un peu de ce côté-là (solide et liquide). Vers le km 65, subitement tout devient dur, les jambes sont lourdes et les articulations douloureuses. Le souffle est court, je ne me sens pas très bien. Autant dire que je suis en train de coincer sévère…

Je bois, mange ce que je peux, mais je sais ce dont j’ai besoin d’autre…juste avant le ravitaillement du km 70, je sors le téléphone et appelle Julie : « ça va pas »

« Allez ! c’est normal d’avoir mal partout ! Les autres aussi ils ont mal ! Allez, allez »…

Je prends un peu plus à manger au ravito, et repars reboosté, pensant à ses mots jusqu’au bout. Je limite la casse sur les 10 derniers km.

La densité est incroyable : ces quelques kms pénibles ont suffi à me faire repasser au-delà de la 30è place. Je boucle en 35è position, en 10h37, 7è des 40-50 ans.

Nicolas

mardi 7 mars 2023

Trail de la Sainte Baume 2023

 

05 Mars 2023 – Trail de la Sainte Baume – 47km 2700m D+

 

Quelques Sisteronnais ce matin au départ…Je retrouve Stan et Jérôme dans la salle de retrait des dossards, devant le café et sous le radiateur…on papote, on papote, et au final nous sommes à deux doigts d’être en retard pour le départ. Heureusement, il y a du délai aussi du côté de l’organisation.

Nous cherchons du regard d’autres visages connus, en vain, et évoquons quelques noms, que nous verrons peut-être plus tard, aux ravitaillements, à l’arrivée…Finalement, je ne verrai personne d’autre.

 

Que dire de ma course…pas catastrophique, mais pas bonne non plus. Quelconque. Prévisible :

Ma dernière sortie, tranquille, jeudi, fut trop tranquille, au point qu’une cheville en a fait les frais. Rien de bien méchant à priori, mais c’est sensible 3 jours après. Je ne suis d’ailleurs pas certain qu’elle tiendra le coup pendant toute la course.

 

J’ai déjà un peu dans la tête que ça va être difficile sur ces terrains très caillouteux et techniques, qui justement martyrisent les chevilles, alors je pars gentiment, et malgré tout, la première ascension se passe assez bien : Je monte sans essoufflement particulier et à un rythme très correct, ce qui valide un peu les entrainements de cet hiver et le ski de rando des vacances de Février.

C’est ensuite que ça se corse : la cheville est verrouillée, certes, mais le reste a suivi le mouvement. Je suis raide comme un pince-lacet et malhabile comme un débutant dans la première descente. En conséquence, l’amortissement se fait aussi très mal.

Face à cela, je me contenterai jusqu’au bout de gérer les montées avec des muscles maltraités dans les descentes, et de subir les descentes comme jamais…tant que j’y suis, à force de descendre comme une pierre, je me refais l’autre cheville à 6-7km de l’arrivée, c’est plus symétrique.

 

Avec un temps de 6h45 sur la ligne, étonnamment pas si minable mais largement perfectible. Mal partout, mais pas épuisé, dommage.

Du coup, une fois n’est pas coutume, j’ai faim à l’arrivée et je passe par le ravitaillement. Allez savoir pourquoi, lorsque le bénévole me demande ce qui me ferait plaisir, je réponds du tac au tac : une poire-Belle-Hélène…Finalement je me rabattrai sur les Haribo.

 

Nicolas

dimanche 27 novembre 2022

Trail de Manosque

 

Trail des collines de Giono (Manosque) – 24 km, 1100 m D+

 

Un trail court pour finir la saison autrement que sur le fiasco du trail de Jouques…

 

…Pour lequel l’explication pathologique a été identifiée, et porte le nom d’Haglund.

J’ai pour ainsi dire 2 nouveaux amis, deux jumeaux, collés à moi à raison d’1 par talon.

En synthèse de tous les éléments cliniques et non cliniques à sa disposition, le médecin du sport a écarté une piste chirurgicale trop hasardeuse, et m’a orienté vers la constitution d’une équipe constituée d’un podologue, d’un kinésithérapeute et d’un ostéopathe…

Il faudra aussi que je signe un partenariat avec Salomon, car leurs S-lab ultra 3 sont pour l’instant les seules chaussures (que je connaisse) au talon suffisamment souple pour me permettre de courir correctement.

 

Bref, il y a quelques signes d’amélioration, mais l’ensemble des solutions correctives n’étant pas encore en place, on peut dire que je manque de souplesse et de légèreté dans la foulée : sans être du tout hors de condition, je ne suis clairement pas en haut d’un pic de forme. Je peux tenir un bon rythme, mais je manque de jump. Conclusion, je vais gérer de la manière la plus linéaire possible…

 

Départ 9h, 2°C, soleil, pas de vent : les conditions me vont.

Je me positionne tout de suite en 19-20è place, le profil de la course permettant de trouver sa place assez rapidement.

La plupart des difficultés se trouve dans les 13-14 premiers kilomètres : à la fois le dénivelé positif et les descentes les plus techniques. Deux acolytes avec moi : je suis un petit peu plus rapide qu’eux en montée, ce qui me permet de gérer en vue des descentes, dans lesquelles ma souplesse en berne m’oblige à me contenter de les suivre.

Les 8-10 derniers kilomètres sont plus roulants, sans vraiment besoin de technique de pieds. Je peux allonger en verrouillant les chevilles et termine assez bien, de quoi grapiller un peu et terminer 16è, en 2h18 (10.4 de moyenne).

Je m’en sors tout compte fait pas mal, merci à ma team 😊…disons qu’avec encore un peu de travail avec elle je pourrai prétendre à quelques places en moins, avec au passage le podium de la catégorie M2, qui ne se trouve que 3 minutes devant !

 

Suite en 2023,

Nicolas

 

 

lundi 1 août 2022

Trail de l'Etendard 2022

 

Trail de l’Etendard – 31 Juillet 2022

65km, 3900m D+

Ce trail revêt une dimension affective pour moi, c’est le lieu de mes premières randos de gosse, avec le ramassage des myrtilles dans le col de la Croix de Fer, de mes premiers cols à vélo, de mes leçons de ski, de mes premières sorties de ski de rando, avec justement l’ascension du pic de l’Etendard.

Ed, tu feras suivre mes remerciements à Audrey, kinésiologue et formatrice, qui m’a convaincu du bénéfice de cette technique sur la performance sportive. Malgré les aléas, les douleurs, la fatigue, j’ai pu vivre ce trail pleinement, sereinement…comme dit la chanson, en apesanteur.

Les aléas, justement, c’est cette douleur tenace au talon gauche, sensible au simple contact avec la chaussure. Dès le départ je la ressens, elle me fait mal en montée, en conséquence rigidifie le pied et la cheville, m’empêche de descendre correctement.

Je crois avoir trouvé une parade en ne serrant pas beaucoup mes chaussures (mes nouvelles Dynafit me tiennent justement très bien l’avant-pied et permettent un serrage moindre), mais le terrain est très technique et c’est la cheville qui partira plusieurs fois en entorse.

 

Je retrouve Ludovic Valentin au départ, le responsable de la société de chronométrage LVO, que je connais des épreuves cyclosportives auxquelles j’ai participé et dont il assurait déjà le chronométrage…il y a plus de 10 ans. Petite discussion sympa de 2 vieux qui se retrouvent et se rappellent le bon vieux temps 😊

Et une pensée pour « Coach » qui a commencé une longue ré-éducation après sa rencontre inopinée en vélo avec une voiture !

Départ 6h, le temps est idéal, même si la chaleur risque de peser lourd. L’organisation, du reste absolument parfaite, a rajouté des points d’eau, dont nous nous servirons amplement !

Le parcours : intégralement dans le massif des grandes Rousses

D’abord 2000m de dénivelée positive d’une traite jusqu’au col du Couard à 2700m, juste sous le pic du lac blanc (km 21), puis une traversée très technique le long des 10 ou 12 lacs, avant de redescendre en hors sentier à 1600m au lac de Grand-Maison (km33).

Nous sommes 6 ou 7 à intervertir nos positions au gré des différences de gestion entre les uns et les autres. A cause de ce talon, je n’ai pas le pied agile, je me contente de gérer la descente, compliquée, avec les autres. Frustrant parce que j’en ai physiquement sous le pied.

C’est au km 30 que la cheville part une première fois. Chute. Je me fais très peur parce que je me relève en boitant et que la douleur persiste plusieurs minutes. Je change ma stratégie en resserrant les chaussures, mais cette grosse alerte m’a un peu tétanisé : le temps de retrouver mes marques, la cheville repartira 4 fois, moins fort parce que je me méfie, mais suffisamment pour que la douleur persiste ensuite.

J’ai perdu un peu de temps, ce qui a permis à la première féminine de pratiquement revenir sur moi. Je l’entends crier un peu au-dessus de moi…elle vient elle aussi de tomber et s’est apparemment fait mal, elle boîte. Je m’arrête et remonte un peu pour voir si elle a besoin d’aide. Elle vient aussi de se refaire la cheville, mais ce n’est tout compte fait pas grave, et c’est le cadet de ses soucis. Plus embêtant, elle s’est tapée au niveau des côtes, un peu comme ce qui m’était arrivé un jour de Trail de la Sainte Beaume : cela peut-être un muscle intercostal, une fêlure à une côte…Le résultat est que les chocs sont rapidement insoutenables, il devient quasiment impossible de courir et de descendre, même en marchant. La malheureuse Christine Denis-Billet sera contrainte à l’abandon un peu plus loin, au col de la croix de fer.

Je réalise une assez bonne traversée le long du lac de Grand-maison (pas du tout plat), puis une bonne remontée sur le col de la Croix de Fer, qui nous voit arriver à 6 groupés. J’adore ce col, le panorama sur les aiguilles d’Arves et la Meije d’un côté, sur la chaîne de Belledonne de l’autre, est à couper le souffle.

Montée très longue jusqu’à 2700m, au pied du majestueux glacier du pic de l’Etendard, avec une longue partie hors sentier dans les éboulis. L’allure est lente, parce que c’est technique mais aussi parce que la fatigue est là, et que les effets de l’altitude finissent par peser (nous avons passé presque toute la course à plus de 1800-2000m). Malgré la douleur à la cheville, je savoure néanmoins chaque mètre parcouru.

Je suis apparemment un peu plus frais que les autres car je pars devant, creusant des écarts qui ne seront ensuite pas comblés. Je suis 12è et le resterait jusqu’à l’arrivée.

La descente depuis le glacier (2700m) jusqu’à Saint-Sorlin d’Arves (1500m), d’abord le long des lacs de l’Etendard jusqu’au refuge, puis sur le col de la croix de fer pour la 2è fois du jour (yes !) puis jusqu’à St-Sorlin, est assez technique. Je m’aide de mes bâtons pour soulager les appuis sur le pied gauche, et je m’en sors potablement, même si j’ai le regret de ne pas être en capacité de descendre plus vite.

L’arrivée est proche, mais je me rends compte qu’il manque une dernière chose pour bien remplir la journée : j’y remédie en trouvant le moyen de faire une petite erreur de parcours dans Saint-Sorlin même, à 300m de la ligne ! Pourtant, le balisage était là, mais la lucidité un peu moins, apparemment.

Bref, j’arrive à trouver la ligne, et geste sympa, je suis accueilli par Ludovic lui-même. Re-discussion, mais beaucoup plus atypique : un qui parle, l’autre qui essaie de répondre, plié sur ses bâtons en essayant de retrouver son souffle. Journée riche en fatigues et en émotions !

Mention spéciale à l’organisation et aux bénévoles : ce trail est splendide, difficile à souhait (il vaut largement d’autres trails d’un kilométrage supérieur), rien ne manque, ni les balisages (d’autant plus difficiles à mettre en place hors sentier), ni les ravitaillements, tenus par des bénévoles aux petits soins, qui vous accueillent avec le sourire et ne manquent jamais de vous encourager.

Nicolas

dimanche 1 mai 2022

Perce Roche 2022

 

Perce Roche – 01/05/2022

25km-1600m D+

Voici un nouveau trail court pour cette saison, dans les montagnes de la Baume et de Gache, au-dessus de Sisteron. A part un petit morceau derrière la montagne de Gache, je connais ces sentiers par cœur, puisque ce sont ceux de mes entrainements quotidiens !

Le briefing de la veille au soir à la maison a eu lieu : on est dimanche, alors aucun marsupial n’est obligé de se lever avant 8h du matin, la bamboula n’est pas obligatoire non plus !

Je croise quelques visages connus, à la fois chez les participants et chez les bénévoles, ce qui, aussi étonnant que cela puisse paraître, me permet de gagner en sérénité avant le départ.

Départ 8h, il fait frais, mais la météo s’annonce idéale, et l’adrénaline du départ aidant, la sensation de froid disparaît bien vite.

Une petite boucle de 3km en préambule, histoire de monter les 258 marches de la citadelle, et de tournicoter à la redescente par les « traboules » de Sisteron.

On traverse le pont de la Baume, et on attaque la première vraie difficulté du jour, la montée de la Baume par la grotte du trou d’argent. Je suis aux alentours de la vingtième place, et j’essaie de gérer cette montée exigeante de manière à ne pas y laisser trop de plumes…tout en ayant un rythme convenable pour une course de ce format. Je reprends 2 places.

Près du sommet, les grottes du trou d’argent. Le bénévole qui est à l’entrée a mis de la musique, j’entre dans la grotte au son du « Jump » de Van Halen. Top !

L’avantage de bien connaître : je sais où le plafond est moins bas (même si aujourd’hui c’est éclairé), je n’hésite pas à courir à 4 pattes plutôt que rester courbé dans les 2 ou 3 passages les plus exigus. Sommet en 38 minutes sans être au taquet, c’est à plusieurs minutes de mon record mais c’est bon signe.

Descente sur le col de Mézien et on rattaque sans transition avec la remontée sur Gache. Montée en palier compliquée à gérer de manière optimale. J’ai 2 concurrents dans le viseur, mais les 3 qui me collent aux basques depuis le pont de la Baume se sont rapprochés aussi. Nous sommes 6 à nous tenir en 30 secondes au début de la ligne de crêtes, qu’on suit sur un petit km avant de descendre franchement sur le défilé de Pierre Ecrite.

De nouveau de la musique : cette fois, c’est « The final countdown » d’Europe ! Alors là, en plus d’un parcours superbe, on a de la musique parfaitement à propos ! J’adore !

Un passage très technique et très lent, puis quelques éboulis à descendre en mode dérapage comme dans la neige poudreuse…et nous voici quasiment groupés !

Dernière montée, plus courte, moins raide et mois technique que les précédente. Il faut y mettre la puissance qui nous reste : la fatigue est bien présente et aucun de nous n’arrive à mettre beaucoup de fréquence. Par contre, le travail à vélo paie et je parviens à mettre plus de force, plus de « braquet ». Il n’en reste qu’un devant moi, qui a descendu les éboulis comme un chamois.

Il ne reste presque plus que de la descente jusqu’à l’arrivée, et c’est plus roulant. Alors je mets du braquet. « Bien joué », me souffle-t-il quand je le passe à longues enjambées qu’il n’arrive plus à enrouler. Je l’encourage autant que je m’encourage moi-même, alors que je sens les crampes arriver : « Allez viens, c’est pas fini, on peut se tenter la barrière des 3h ! ». Mais je vais un peu plus vite que lui, c’est irrémédiable.

Arrivée au col de Mézien, il ne reste qu’à descendre sur Sisteron. A force d’allonger, je suis sur les talons d’un autre concurrent…Il me voit, ça lui met un coup de boost alors il se défend ! Je reviens à 20m, mais je suis obligé de m’arrêter 5-6 secondes pour étirer un mollet qui crampouille…

Puis je reviens à 20m, re-crampouille, 5-6 secondes, je reviens à 20m à la sortie du pont de la Baume…Jérôme et Stan ont beau essayer de me persuader que je n’ai pas mal, je re-crampouille en bas des escaliers. Nous sommes quasiment revenus sur un autre concurrent, mais cette fois je suis trop court, j’ai maintenant 400m à travers le parc du plan d’eau avant l’arrivée pour reprendre 50 ou 60m. Tant pis : je jette un coup d’œil derrière pour être certain de pouvoir me relever, je ne vois personne et tant mieux ;

Je franchis la ligne en 3h02, à la 13è place, 2è de ma catégorie, un classement quasiment optimal finalement !

J’enlève mes chaussures pour enlever les petits cailloux qui me piquent depuis la descente dans les éboulis et rafraichir mes pieds qui, le laçage s’étant un peu desserré, ont bougé et se sont sérieusement échauffés. Je papote un peu, il se passe quelques minutes, puis me retrouvant tout seul, je décide de remettre mes chaussures pour aller boire une bière. Le réconfort après l’effort…mais je fais une erreur stratégique : j’essaie de remettre mes chaussures tout seul depuis une position debout !

La crampe me foudroie littéralement sur place. Impossible à faire passer seul cette fois-ci, je me tortille par terre, entre deux grimaces je fais signe à un concurrent de l’autre parcours qui s’arque-boute sur mon pied pendant au-moins 3 minutes tellement le mollet est dur comme du bois. Merci à mon sauveur, je peux aller prendre ma bière !!

 

Nicolas

lundi 4 avril 2022

Trail de la Sainte Victoire 2022

 

Trail de la Sainte Victoire – Dimanche 3 Avril 2022 - 58km, 3000mD+

Je me réveille à 2h du mat’, en pleine forme…sauf que le réveil était à 4h, alors je me rendors, et me réveille fatigué, évidemment. Je n’ai absolument plus envie de me lever. Tout le monde dort encore, heureusement pour Julie qui devra quand même gérer les 3 cyclones un petit peu plus tard.

Je suis à Rousset à 6h, pour un départ à 7h. Est-ce ce réveil bizarre, mais le ressenti qui m’habite est bizarre aussi : j’ai envie de faire ce trail, mais je n’ai pas envie de forcer, pas envie d’aller « taper dedans ». Qu’à cela ne tienne, voilà qui va me donner une bonne raison de partir cool. L’autre bonne raison, c’est que les sentiers de la Sainte Victoire sont réputés pour leur technicité, alors il va falloir gérer !

Et ça tombe bien, les muscles sont refroidis aussi par les -2°C qui règnent sur la ligne. 10°C max sont annoncés, alors, même si je suis en short et T-shirt manches courtes, j’ai rajouté des manchettes, une petite veste, un bandeau et des gants.

Pas de problème avec le froid, et mon départ tranquille me va bien. La première ascension de « la Sainte » est raide, très raide, toute la dernière partie est du trail avec une petite connotation « escalade ». J’arrive quand même en haut sans avoir forcé. Grosse densité de participants, je dois être au-moins 50è.

Un passage en crête avant de redescendre…et là je me rends compte – est-ce dû à l’état d’esprit dans lequel j’étais ce matin ? – que ma proprioception laisse clairement à désirer :  le passage est vraiment très technique, les cailloux sont orientés de manière à ne surtout pas présenter leur face plane à nos pieds, ce qui fait que ces derniers ne se posent jamais à plat, et je ne suis pas du tout à l’aise ; mes pieds se posent partout, sauf là où il faut, mon centre de gravité a dû bouger pendant la nuit…bref, je suis habituellement plutôt agile sur ce type de terrain , mais alors là, je me suis changé en dahu ! J’ai carrément honte de moi. Je perds moult places, au point que je n’ose compter.

Même scénario dans l’ascension depuis Vauvenargues, le passage en crête qui suit et la descente : j‘ai rétrogradé au-moins à la 80è place, me faisant doubler par des wagons entiers de concurrents (1 arrêt pipi = 5 places, la densité est quand même hallucinante), qui doivent bien se marrer chez eux ce soir en repensant à ce type aux deux pieds gauches qu’ils ont doublé.

J’ai quand même mal aux pattes alors qu’on n’est qu’à mi-parcours…Ca sent la journée sans…Si je continue comme cela, c’est le fiasco assuré.

Au col des Portes, je fais une petite pause avec David « Thekid », qui est venu voir passer la course. Quelques mots sympas, je repars sur un terrain plus roulant et tout semble aller mieux : moins besoin d’une technique qui me fait défaut aujourd’hui, je vais pouvoir utiliser davantage la puissance travaillée ces derniers temps à vélo et qui a l’air disponible.

Jusqu’au bout, le terrain sera ainsi moins technique, hormis quelques passages tout de même comme dans la descente du refuge Baudino dont l’ascension est la dernière difficulté du jour, après la montée sur l’oratoire. Mes pieds se posent un peu mieux, ceux des autres concurrents un peu moins bien, globalement le parcours est plus roulant…je récupère pas mal de places pour finir 62è, 7è de ma catégorie d’âge.

Un chiffre élevé pour un classement, qui aurait pu être un peu meilleur dans un bon jour, mais tout compte fait pas tant que cela : une première partie de course pas aux attentes, mais une deuxième sous forme de petite remontada qui sauve la journée. Presque à ma place donc, au vu des noms de certains concurrents qui finissent derrière moi.

Nicolas

dimanche 27 février 2022

Trail de l'Escalo 2022

Trail de l’Escalo – 29km – 1300m D+

Voila ma course la plus courte depuis 2019…une distance pour laquelle la gestion de l’effort devra se faire à un rythme cardiaque significativement plus élevé que sur mes épreuves précédentes. Il va falloir jouer tout en finesse.

En conséquence, je partirai sur une stratégie qui m’a rarement réussi : partir à bloc et tenir le plus longtemps possible.

 

Pendant que Julie s’amusera avec 3 Mogwaïs (ce trail est de jour, donc pas de risque de leur donner à manger après minuit, donc les Mogwaïs, bien sûr, resteront Mogwaïs), j’irai souffrir dans les collines.

 

-Petite parenthèse, j’écris en « live », il semblerait que ce compte-rendu tende à s’imprégner d’un soupçon d’ironie-

 

Départ 8h30, 1°C, soleil, pas de vent. Pour faire comme tout le monde, j’ai mis un short, mais je me sens un peu frileux aujourd’hui, alors je rajoute des manchettes à mon T-shirt manches courtes. Et des gants longs.

Je suis la stratégie pré-établie à la perfection, mais apparemment les autres ont la même aussi, parce que même si nous sommes groupés sur les premiers kms, je n’arrive pas à me positionner mieux qu’autour de la 15è place, juste derrière Amandine Ferrato, vice-championne du monde de trail (excusez du peu).

Je tiens à peu près son rythme pendant une dizaine de km, pendant lesquels elle me prend quelques longueurs, que j’arrive à peu près à récupérer quand le terrain m’est plus propice (en descente). Je vois bien qu’elle gère davantage que moi, et inéluctablement, comme à chaque fois qu’elle me prend 10m j’en récupère seulement 8, elle part devant, doucement mais sûrement.

 

Un parcours tout en relances, même pendant les montées, qui pèsent lourd dans les jambes du vieux que je suis…

Mais aujourd’hui c’est probablement la fête des vieux sur une course de jeunes, car je récupère, un par un dans la grande descente après la mi-course, 3 autres concurrents, dont 2 autres vieux de mon âge.

 

Nous restons groupés, 1 jeune égaré parmi nous 3, puis l’un d’entre nous lâche progressivement prise…mais le (plus ?) vieux d’entre nous rate une balise et tire tout droit (c’est pas moi, promis !)

On a des problèmes de vue à nos âges, alors qu’à cela ne tienne, nous préférons rester solidaires de lui et formons un joli petit groupe de 3 hors circuit. Pierre, Arnaud et Nicolas, les mirauds de l’Escalo.

 

Bref, on s’en rend compte rapidement, mais on paume 3 minutes dans l’affaire, et le 4è, Addelkader, qui lui y voyait visiblement mieux que nous, est repassé devant…on le voit de temps-en-temps dans les côtes, à 2 bonnes minutes devant ! Quand on regarde le classement, finalement cette erreur de 3 minutes me coûte peut-être bien le podium de ma catégorie (M2M)…Eh oui, il faut aussi courir avec ses yeux !

 

Il reste 7-8km, et tout se joue dans un mouchoir de poche, c’est un peu la bagarre, sauf que c’est moi le plus usé des borgnes…On réduit les écarts avec quelques concurrents devant nous, mais je n’ai plus assez de jus pour faire le jump, ni même pour rattraper qui que ce soit.

Je prends une crampe à chaque mollet, sur le goudron à moins de 500m de la ligne…Je finis dans un style « chaloupé ».

16è, et 5è de caté, pas mieux pour moi…à plus de 10 de moyenne, quand même.

                                              

Nicolas