samedi 23 juillet 2011

Tour du Mont Blanc, 330km, 8500m D+

Dommage !

Conditions dantesques pour ce TMB

Pluie forte non-stop du km 60 (Argentière) jusqu'au km 245 (sommet du petit StBernard) pour moi, puisque c'est le lieu de mon abandon !!!
Je ne pensais pas renoncer devant une descente, mais vu l'enfer que c'était dans les 2 derniers km de l'ascension, je suis arrivé au col frigorifié et ne sentant plus mes mains.
Je me suis arrêté au ravito pour serrer un thé chaud entre mes doigts pour les dégourdir...10 secondes de trop (ou 10s salvatrices)
Impossible de repartir, je me suis mis à trembler de la tête aux pieds, et j'ose le dire, j'ai alors eu peur de ne pas arriver en bas (30km de descente !!!)...il était 16h (11h de course)
Me réchauffer dans la camionnette du ravito n'a servi à rien, c'était rebelote dès que je mettais le nez à la fenêtre...donc pas loin de l'hypothermie (je tremblais encore en sortant d'une voiture chauffée à 20h30 aux Saisies !!)

Ca me fait rager, car à priori je devais être dans les 10 premiers au sommet du Petit StBernard !

Le 4è finissant en 15h04 et le 5è en 15h20, il était même probable que je termine dans les 5 voire dans les 4, parce qu'après les cols des montets et de la forclaz pénibles en raison d'un mal de jambes apparenté à celui de la Marmotte, j'avais trouvé un rythme dans Champex et le grand StBernard, le petit St Bernard étant même celui que j'ai monté le mieux ! Je ne me voyais franchement pas craquer dans le Cormet de roselend ni les Saisies...

- Nuit d'hôtel aux Saisies avec Vincent...Vincent, oui, qui participera sur mon vélo "Look", et dont l'objectif est de terminer ce tour à vélo, avant de passer au tour du Mont Blanc...à pied

- Départ nocturne à 5h sur route quasi sèche aux Saisies...contraire aux prévisions météo !!
Nous fiant à Internet et aux prévisions françaises, suisses, italienne, à la météo dans les StBernard, etc...Vincent comme moi avions donc un maillot manche longue et un ciré étanche, mais un cuissard court, l'intégrale de rechange étant dans chacun des 2 sacs disposés sur le parcours
Mal aux pattes, déjà !!...sauf que là, je vais gérer. Je laisse partir Leblacher, vainqueur de l'année dernière, et 8 concurrents, dans la côte qui mène à Passy, entre StGervais et Chamonix.

-Pluie à partir de la montée du Col des Montets, toujours mal aux pattes, je laisse partir 5-6 concurrents, qui montent un peu vite pour un début de tour, trouvé-je

-Col de la Forclaz...pluie

-Au bas de la descente, ravito et 1er sac de change (km109): changement de maillot, j'avais prévu de remplacer le ciré par un simple coupe-vent sans manche car les prévisions annonçaient une alternance pluie-pseudo éclaircies, et 6-8°C aux sommets !!!! On garde le ciré, au moins jusqu'au prochain sac !
2 bidons neufs + barres énergétiques, le tout en 8 minutes d'arrêt

-Col de Champex...pluie

-Le grand St Bernard...ses 30km d'ascension, ses 2450md'altitude...et ses 6 derniers km, plus raides,  sur une route parcourue de ruissellements d'eau (donc on monte à contre-courant !!), avec des rafales de face qui nous plantent sur place...montés à 9-11km/h pour ne pas trop forcer et en garder pour la suite...je double quand même 2 concurrents !

Un enfer au sommet, mais encore tenable, ce qui me permets de basculer sans m'arrêter, bien que trempé sous le ciré !

Descente de 30km entre 30 et 40km/h (!!!) tellement la route détrempée, les freins inefficaces et les mains engourdies la rendent dangereuse. Je double 2 concurrents dans un état pire que le mien...en bas, crampe à la machoire à force de trembler ;-))

-Déluge dans la vallée d'Aoste, on a parfois l'impression de rouler dans des rivières !

 -2è sac à 5km du pied du "Piccolo San Bernardo" (km216): Changement maillot (toujours manches longues) et sous-maillot...finalement on garde le ciré, ce sera jusqu'au bout car je n'ai plus de sac (2 maxi) !
Je me sens frais lorsque je repars sec après une petite assiette de pâtes qui change du "sucré" !!
2 bidons neufs + barres énergétiques, le tout en 11 minutes d'arrêt
-Montée du petit StBernard, une légère accalmie à mi-col...puis le redoublement de la pluie. Je n'ai pas encore froid, je monte bien, j'ai doublé qq concurrents à la fois sur le vélo et "dans les stands" (seulement 19min d'arrêt au total pour moi, avec 2 changes !)

Comme quoi le temps d'arrêt est important : l'un des concurrents m'a doublé dans Champex, dans le GdStBernard, et me redouble à 2km du sommet...
Par contre la différence de vitesse est minime car depuis le bas (ascension de 23km) je le voyais à moins d'une minute...21km pour reprendre 1 minute, et il coince dans les 2 derniers km. Je le repasse même !
J'ai 10h43 de vélo au sommet, plus 19min d'arrêts, soit 11h02

Bien possible que je sois dans les 10 !

MAIS !...Le vent glacial me transit sur place dans les 2 derniers km...il fait 2°C+vent de face+pluie+ Nico trempé, il neige 200m au dessus du col !!!

245km sur 330, restent Cormet de roselend et Saisies, le tout jouable en 4h-4h15 compte-tenu des descentes au ralenti, mais...

...Mais la suite, vous la connaissez

Vincent a suivi la même stratégie...et a renoncé au pied du Petit-StBernard, bien refroidi par le 1er Bernard dans la descente duquel il a peut-être même eu des conditions encore pire que les miennes (là on est à des niveaux de "dantesque" que je n'avais pas encore connu à vélo)

Qu'aurait-il fallu pour aller au bout ?

Je n'aime pas m'arrêter aux sommets car on se...refroidit !
Exceptionnellement dans ces conditions, il aurait fallu se changer en haut des cols et non en bas, pour attaquer les descentes dans du sec...pour toutes les descentes, mais nous n'avions droit qu'à 2 sacs, et pas de voiture suiveuse

Ou alors que les prévisions météo soient plus fiables ! Notre habillement était en effet beaucoup calqué sur ces prévisions...Prise de risques inutile ?

Cela nous aurait fait emporter des vestes thermiques et des gants longs dans les sacs de ravitaillement ?
Effectivement, mon attente d'une voiture balai au sommet me voit regarder passer des vélos pendant 2h30...de plus en plus habillés de cuissards d'hiver !
Ceux qui avaient des voitures suiveuses étaient donc diablement "avantagés"
Alors mention très spéciale au vainqueur, un Luxembourgeois, qui à priori n'avait pas de voiture suiveuse et qui gagne 35min devant Eric Leblacher !!!
En 12h05, soit comme...Leblacher l'année dernière sous le beau temps

Et mention tout aussi spéciale à Julie et Ariane, que leur Mari et Père a abandonnées 1 journée et demie pour une aussi piètre prestation !

Nico