lundi 25 mai 2009

Compte-rendu de la Granite-Mont-Lozère...suite de la Walkowiak

Dimanche 23 Mai 2009
145 km, 2500m D+
4h41 (30km/h),
Et avant tout, un grand Merci à ma Chérie, qui m'a accompagné tout au long de ce long week-end de l'ascension, et qui, même si nous avons visité un peu, aura passé beaucoup de temps en voiture ou à m'attendre !

Bonne nouvelle, le rhume des foins s'estompe, même s'il n'a pas disparu.
Mauvaise nouvelle, dès l'échauffement, le coeur monte trop facilement, j'aurai le même problème que 3 jours avant à la Walkowiak !!
Autre élément important, la chaleur sera là, d'autant que le départ n'est pas à 8h30 comme je le pensais, mais à 9h !

La parcours est simple :
1km de côte à 10%
15km de faux-plat descendant
15km d'ascension à 6.7% (passages à 12%)
Descente, dangereuse pour ses 4 premiers km (gravillons)
Un peu de plat
17km d'ascension à 3-4%
Descente
11km d'ascension à 6-7%
30km de dscente et plat
En résumé, deux boucles qui nous permettent par le biais des deux cols du Mont Lozère, de contempler des paysages splendides !

Du coup j'élabore une stratégie originale qui a peu de chance de réussir :
Pour amortir le début de la première grosse ascension, je vais essayer de l'aborder détaché, mais sans m'être fatigué
Conclusion, dès les premiers hectomètres, j'attaque et franchis détaché la première côte de 1km
Jusque là, le plan se déroule sans accroc.
Je me mets ensuite à rouler à 38-40km/h, sans forcer, en espérant que le peloton feignassera pendant 15km...c'est là que ça se complique.
Coup d'oeil dans le rétro au bout de 1km, et apparemment ça ne feignasse pas...ok je vous attends les gars, faut pas vous énerver !
D'un autre côté, heureusement que je n'ai pas forcé, parce que c'était condamné de toute façon : celui qui a décidé que le peloton aborderait groupé la première vraie difficulté s'appelle Luc Leblanc, ancien champion de France, 4è du tour et Champion du Monde !!!!
Un peu plus de 40 ans maintenant, il a arrêté le vélo quelques années mais a repris il y a quelques mois.

Mais moi je peux dire que je me suis échappé et que je me suis fait reprendre par Luc Leblanc
;-)))
Ca le fait rire aussi.

Et comme prévu, le rythme est élevé dès le pied de la première ascension. Je m'accroche mais le coeur est constamment à seuil - seuil +5 (178-183bpm), alors, à 6 km du sommet je lève le pied : je pourrais suivre, mais cela me condamnerait à coup sûr à exploser par la suite.

J'ai remarqué que le "monstre" de la Lozérienne n'était pas loin derrière moi.
Je fais donc les 4 premiers km de descente dangereuse très prudemment et il reviens sur moi.
Il est inscrit "Columbia" sur son cuissard. Effectivement il est facile de se retrouver sur orbite, de recoller sur quelques concurrents et de former un groupe de 7 avant la deuxième ascension...qui arrive très vite.

La chaleur commence à être importante et tout le monde souffre. Le groupe se disloque petit à petit. Nous sommes 2 à nous accrocher derrière celui qui mène le groupe, puis il nous lâche irrémédiablement.

Je me retrouve donc seul avec Camille Fabre, qui m'a battu au sprint à La Lozérienne (il a fini 6ème, moi 8ème) ! On souffre beaucoup tous les deux, la chaleur m'oppresse, il me prends quelques mètres et m'encourage, puis je le décramponne presque et lève le pied (et ça m'arrange drôlement)
Dans la descente qui suit, Mr le monstre revient sur nous...lui a fini 7ème à la Lozérienne
C'est bien, on se retrouve tous les 3 !

Dans la dernière ascension (Col de Finiels), Luc Crapez (Mr Monstre) est décramponné tout de suite... L'ascension est longue, il ne reviendra plus.
Camille me lâche et me prend une centaine de mètre. Je gère, sachant que je peux accélérer un peu pour le reprendre vers le sommet si je n'y arrive pas avant. Le coeur est tout de même aux étoiles, coincé semble-t'il depuis 4 jours à des fréquences supérieures à 175bpm dès que ça monte. Puis je reviens progressivement et à 3 km du sommet je le reprends et l'emmène dans ma roue. Il est ravitaillé et me donne un peu à boire (sympa !).
Nous sommes repris à 200m du sommet par un concurrent revenu du diable vauvert !!

La descente est rapide, puis nous terminons en nous prenant des relais très réguliers.
A 3 km de l'arrivée, le 3è concurrent nous dit, à Camille et à moi, qu'il ne nous fera pas le sprint.
Nous allons donc nous expliquer tous les deux, ce sera la revanche de la Lozérienne !

A 1km de l'arrivée, Camille attaque alors que je termine un relai...que je n'avais pas pris à fond, pas fou !
Je reviens sur lui...1 point pour moi, mais ça fait mal
On se serre la main en se marrant.
A 500m de la ligne, il remet ça en attaquant juste avant un virage à 90° qu'il négocie très bien...moi moins bien mais je reviens...1 point pour moi, je suis un peu plus frais que lui mais...ça fait mal
Ca va se jouer au moral, et maintenant j'ai l'ascendant sur lui, alors je contre au pied des 300 derniers mètres en côte.
Bon sang que ça fait mal
Au bout de 100m, des supporters encouragent Camille, mais je remarque que leur regard se porte quelques mètres derrière moi ! Il a lâché prise !
J'insiste encore 50m et me retourne. Ouf, il finit tranquille, je peux me relâcher aussi.
Mais même en me relachant, qu'est ce que ça brûle !!

14ème (mais seulement 9è de ma catégorie).

Camille finit 15è et Luc "Columbia" Crapez 20è (il a un peu craqué dans le dernier col)
On peut donc dire que j'ai fait un peu mieux qu'à la Lozérienne, et j'en suis très satisfait, compte tenu de ce rhume des foins et des 2 petits jours de récupération après la Walkowiak !

Nicolas

Compte-rendu de la Walkowiak 2009

Jeudi 20 Mai 2009
158 km, 2350m D+
4h46 (33.1 km/h)

La Lozérienne, disputée il y a 10 jours, m'a rassuré quant à mon état de forme.
J'aborde donc cette épreuve sereinement.
Un petit bémol cependant : arrivé sur place la veille au soir, un début de rhume des foins a fait son apparition...Espérons qu'il ne me gênera pas trop !

Départ 9h, le rythme n'est pas trèsz rapide sur les premiers km de plat. Le temps de me rendre compte quand même que mes craintes de la veille au soir se confirment : mon coeur est très (trop) haut en pulsations.
L'effet positif, c'est que j'ai une pêche terrible : les premières côtes se montent rapidement, mais je suis à l'aise, malgré un coeur qui se retrouve au seuil anaérobie (178 bpm), voire plus, dès que ça monte.
Je bouche même un trou laissé par 4 attaquants sur notre peloton (déjà sérieusement réduit) assez facilement, alors que j'atteins les 194 bpm !!
Les orages se succèdent et ne laissent pas le temps de sécher à une route déjà jonchée de feuilles et de pollen, c'est à dire très glissante : il y aura de nombreuses chutes, un concurrent chutant juste derrière moi se brisant même la clavicule !
J'ai pour ma part opté pour des descentes prudentes (c'est dire, connaissant mes qualités de descendeur sur route sèche !!!), et je dois donc systématiqement combler quelques trous au pieds des côtes...le coeur et les jambes se reposent d'autant moins...

Et c'est l'effet négatif qui se produit : à être constamment haut dans les tours, l'acide lactique s'accumule à vitesse grand V, et j'en subis le contre-coup après 2h de course : je ne peux suivre le rythme et une quinzaine de coureurs s'en vont !

La suite est assez pauvre en rebondissements : nous formons un groupe de 8-10 et gravissons le col de la Charme puis le col de la Plantade sur un rythme constant qui convient finalament à peu près à tout le monde.
Dans les 2 dernières petites côtes, j'essaie de disloquer le groupe en montant vite, nous perdons quelques unités, en reprenons quelques-unes, et nous nous retrouvons à 7 pour les 30 derniers km de descente puis de plat.
Dans les derniers km, chacun effectue impeccablement sa part de travail, et au sprint pour la 11è place, je termine 3è.
13ème donc, et bonne surprise, 3ème de ma catégorie d'âge (30-39 ans) !
Très satisfait de cette performance

L'après-midi et le lendemain seront particulièrement pénibles, l'allergie aux pollens (de tilleul semble-t-il...) me gênant considérablement.
J'ai 2 jours pour récupérer avant la Granite-Mont-Lozère : espérons que la récupération n'en sera pas amoindrie...et qu'il n'y a pas de tilleul en Lozère !

Nicolas

lundi 11 mai 2009

Compte-rendu de la Lozérienne

La Lozérienne, Mende-Gorges du Tarn (départ et arrivée : La Canourgue)
Dimanche 10 Mai 2009
132km, 1700m D+
4h04' (32.5km/h)

J'aborde cette cyclosportive avec des impressions très contradictoires :
Ma 94è place à "la Bisou" m'incite à la plus grande prudence, mais certains points étaient positifs et ce très mauvais classement ne reflète pas exactement ce qui me manquait.
De plus, c'était il y a 1 mois et depuis, les sensations sont bien meilleures, comme j'ai pu le constater lors de sorties d'entrainement avec Martial Babytcheff, ancien 1ère catégorie et adversaire sur quelques épreuves (1-1 l'an dernier) !
En outre, j'ai pulvérisé Mardi mon meilleur temps dans l'ascension du Salève (-3min).
Mais bon, stratégie de course : je-me-tiens-à -carreaux

Pâtes depuis jeudi. Les meilleures : avec Gorgonzola et noix, même si du point de vue de la diététique je suis recalé à l'examen de passage ;-)
Nous avons fait la route Samedi et nous sommes allés, avec Julie, visiter les gorges du Tarn et le Causse de Sauveterre : Ma-gni-fi-que !!!

Arrive le matin de la course.
Il a plu en fin de nuit, la route est détrempée...après quelques tergiversations, j'opte pour le cuissard court et le maillot manche longue...ce choix sera le bon.

Surprise lors du montage des roues. J'ai fait régler l'axe de la roue avant, mais n'ai pas contrôlé le travail du mécano...j'aurai dû, la roue ne tourne presque pas : impossible de rouler dans ces conditions en course et je ne parviens pas à desserrer l'axe...heureusemant j'ai une paire de roues de rechange !!! (à ne pas dire au mécano quand je l'engueulerai !)
Tout compte fait c'est un mal pour un bien : j'utiliserai à l'arrière ma "super" roue Corima carbone, ultra-légère et rigide, mais offrant un freinage plus que médiocre sur route mouillée, et à l'avant une roue plus classique à la place de la "Corima carbone coincée de l'axe", moins performante mais qui me permettra de freiner !! Un bon compromis finalement.
Il faudra simplement que j'emporte du matériel de rechange en double, car je suis monté sur boyau à l'arrière et sur pneu à l'avant (pas le même matériel de rechange)

Echauffement après un demi paquet de Figolu (pas bien faim, 50% de mon rendement habituel, désolé les Golgoths)

Départ...
Après 5km de plat, la 1ère côte, de 7-8 km, assez roulante.
Je ne quitte pas les 10 premières places, sans effort particulier, c'est bon signe !
Au sommet, comme nous sommes dans les Causses, cela ne redescend pas tout de suite, il y a de nombreux km en dent de scie...le rythme chute, je trouve ça très lent alors j'attaque.
Mais comme je voulais me tenir à carreaux, je n'attaque pas trop fort (ça coupe la poire en deux, et comme ça j'ai bonne conscience).
Le problème, c'est que personne ne réagit...ben merde
Je fais 2-3 km à une centaine de mètres devant le peloton, espérant qu'il y aura des contres et qu'un petit groupe puisse se dégager...rien !
OK pissque c'est ça je roule...je creuse l'écart, mitraillage par la photographe de la voiture ouvreuse...et pan vent de face à décorner les boeufs...
Ouh là, c'est un coup à se griller complètement alors je lève le pied...le peloton (réduit) revient

1km après nous sommes fortement ralentis par un troupeau de vaches qui traverse...avec un peu de pot j'aurai pu passer seul juste avant...idem, c'est un mal pour un bien !!

La deuxième côte arrive qq km après. Le vent de face est violent.
Un des membres du team "vélo101" fait le forcing, met tout le monde en file indienne, et la sélection se fait par l'arrière.
Je ne quitte toujours pas les 10 premières places, sans forcer trop.

A 2 km du sommet, Raphaël Hilaire (team "vélo101") place une attaque. Je suis pourtant dans sa roue, pas à fond, mais curieusement je ne peux pas réagir de suite.
Un groupe de 8 se forme devant. Nous sommes 6 et passons le sommet avec une centaine de mètres de retard.
Derrière c'est la débandade.
La descente vent de face jusque dans les gorges du Tarn ne nous permet pas de revenir, au contraire : mes compagnons ne se donnent pas à fond, comme résignés, et ce ne sont pas mes piètres qualités de descendeur qui améliorent l'état de la situation !

Pendant les 25km de gorges du Tarn, je vais prendre 2 relais sur 3, encourageant mes 5 compagnons à m'aider, ce qu'il font enfin lorsqu'ils se rendent compte que j'ai raison et que nous pouvons revenir !!
C'est juste qu'il faut rouler entre 45 et 50km/h...Nous revenons enfin, mais quels efforts j'ai dû fournir !!!

Et malheureusement, je n'ai pas le temps de récupérer puisque se profile la dernière ascension...la plus raide, de 7-8 km
Je suis décramponné le premier, mais beaucoup sont émoussés et rapidement nous reformons un groupe de 6, avec 6 coureurs devant nous, dont un professionnel, Christophe Laurent, qui très sportivement ne pèse pas sur la course.
Je me sens un peu frustré parce que je monte désormais sans forcer !!! J'ai eu mon coup de moins bien au mauvais moment et il est trop tard pour réagir : je suis très certainement capable de les lâcher mais pas de finir seul les 25 derniers km de plat sans qu'ils reviennent

Nous effectuons tous les 6 les 25 derniers km, emmenés par un monstre de puissance sur le plat (nous sommes à 50km/h dans sa roue sans moufter pendant des km)...je suis le seul à lui prendre des relais dans les parties montantes ! J'ai bien fait de me préserver dans la côte précédente !
"Le plat, j'aime ça", me dit-il
Je vois ça, oui !
75km/h dans la dernière descente, pourtant peu raide : je suis à fond dans sa roue pour ne pas être décramponné !!! (il a un 53x11 le saligaud)

A 1 km de l'arrivée, je demande aux autres de ne pas faire le sprint à notre monstre, qui a bien mérité sa 6è place
A 100m de la ligne un concurrent, que nous avons rattrapé juste après la dernière grosse côte, nous fait le sprint...pas super fair-play, mais disons qu'il avait été un peu plus fort que nous avant qu'on le reprenne...alors c'est mérité

Devant nous, le groupe a explosé, un homme termine seul avec le pro, qui a été extrèmement correct jusqu'au bout en ne faisant que participer et en ne lui disputant pas la victoire

Je termine donc 8ème...7ème si on ne tiens pas compte du pro
Très satisfait
3550kcal à récupérer

Cerise sur le gâteau, je suis 3ème de ma catégorie d'âge (30-39 ans)...Malheureusement il faudra attendre la remise desprix à 16h avant de s'attaquer aux 5heures de route jusqu'à Annemasse !
Merci beaucoup à ma Chérie pour sa patience !

Pendant le temps d'attente, elle aura quand même eu le temps de se foutre de ma poire (tout comme les quelque autres patients) lorsque l'osthéopathe-kinésiologue, mis à disposition par les organisateurs (super !!!), que je vais consulter pour ce claquage/fissure de vertèbre que je traine depuis un mois au niveau les lombaires, me plante des aiguilles, me place des ventouses, me martyrise les articulations des chevilles/genous/épaules/hanches/cou/dos/doigts/doigts de pied en faisant résonner les craquements dans tout le gymnase et en s'étonnant pratiquement que j'aie pu faire du vélo dans cet état ;-)))
Il se lâche et tout le monde se marre !
"Pour ce mal de dos, ce n'est pas une fissure osseuse, c'est essentiellement un problème énergétique" me dit-il après m'avoir simplement picoté le petit et le gros doigt de pied avec une aiguille et m'avoir fait constater que la douleur a disparu !!!!!!!!! (il faut le voir pour le croire)
"Ca se voit que vous faîtes du ski, j'ai débloqué deux-trois choses mais il y a encore du boulot !"
Ah bon...

RdV dans 2 semaines à La Walkowiak et à La Granite Mont Lozère (2 courses en 4 jours...on verra bien)

Nico