lundi 4 avril 2011

La Bisou

La Bisou
3 Avril 2011 – 135km
3h48 (35.3km/h)

La préparation hivernale pour le trail de Vulcain, quoique entâchée par ce pépin au genou, m’a conduit à ne pas « couper » cet hiver.
Conclusion, je ne suis certes pas au top de ma forme, mais je ne crois pas avoir déjà été autant en forme pour un début Avril.
Je suis donc physiquement préparé au mieux, mais cette cyclosportive relativement peu sélective reste un peu « pile ou face » pour moi en raison notamment du placement en début de course et de ma faculté à rester aux avant-postes quand ça « frotte »…

Le départ étant prévu à 9h, je me présente comme toujours 1h avant au retrait des dossards.
J’ai eu le temps de voir qu’une cinquantaine de coureurs est déjà présente sur la ligne de départ… Le temps de faire un peu la queue devant la table d’enregistrement et de ressortir, ce nombre a sensiblement augmenté : Je n’ai jamais vu ça, d’habitude il n’y a personne 1h avant !!
Il me reste encore à me changer et déjà je suis inquiet : je n’ai pas vu de sas pour les dossards prioritaires, donc mon n°183 (<200) risque de ne servir à rien. Le temps que je me présente au départ, je vais me retrouver englué en plein milieu de la masse.
Lorsque je reviens, prêt, la situation est la pire : sur les 800 participants, je suis au-moins 700è !

Un exploit à cette course, possible pour moi à la condition sine qua non qu’une synergie miraculeuse s’opère entre une grande forme, pas mal de réussite et un peu de chance, m’est donc dorénavant interdit : je vais dépenser tellement d’énergie pour revenir devant qu’il m’en manquera de toute façon ensuite pour oser espérer jouer dans la cour des grands.
Je suis même pessimiste quant à mes chances de revoir un jour la tête du peloton, avant le repas d'après-course en tout cas !

Le départ est donné. Je commence à remonter…
Un passage avec une bonne visibilité me donne un aperçu désespérant de la longue, très longue file de cycliste au sein de laquelle je voudrais bien me frayer un chemin.
Pour couronner le tout, dans les premiers km, la chute de plusieurs coureurs devant moi me contraint même à m’arrêter… J’enrage et je compte les secondes qui me paraissent interminables.
Et je remonte encore, au prix d’écarts, de ralentissements et de sprints peu économes en énergie.

Je n’abdique pas et gravis à seuil+5 (182-183bpm) le premier col.
La file ininterrompue commence à se morceler en gros groupes étirés.
Au sommet je recolle à un groupe que je crois bêtement être le premier peloton… raté, ce n’est que le deuxième.

Je gravis le 2è col au même train, rattrape les lâchés du premier peloton et passe le sommet une trentaine de secondes derrière la queue de ce peloton de tête.
J’ai encore un peu d’espoir, mais seul sur le plat face au vent je ne pourrai pas recoller.
Heureusement, les cieux me viennent en aide, car quelques concurrents que j’ai rattrapés me viennent en aide dans la descente puis sur le plat, et ô miracle, je recolle avec eux au peloton de tête !!!
Nous sommes au km 52 !!!

Mais j’ai tout manqué de l’attaque d’un petit groupe de 6 coureurs qui s’est détaché dans la 2è difficulté.
Renseignements pris auprès de quelques connaissances comme Martial Babytcheff et felissimo De Oliveira, ce groupe est composé de sacrés cadors, et au vu d'autres cadors comme Jean Luc Chavanon qui restent avec moi, je me dis que j’avais de toute façon toutes les chances de ne pas pouvoir intégrer cette échappée.

Reste à me maintenir dans ce groupe de 50 coureurs !
Je subis alors dans la 3è difficulté le contre-coup des efforts consentis jusque là, et c’est l’occasion pour moi de tester mon mental ;-)
Je squatte le fond du groupe, suis à la limite de la rupture, perds quelques mètres, mais trouve plusieurs fois les ressources pour passer des concurrents qui lâchent prise et recoller in extrémis. La bascule au sommet sonne pour moi comme une bénédiction, je suis toujours là !

Ce moment délicat passé, je vais ensuite me refaire une santé dans les côtes suivantes, arrivant même à me placer dans les premiers au sommet du dernier raidard.
Les 20 derniers kms, une fois n'est pas coutume vent de dos, sont avalés à une vitesse moyenne proche de 45km/h. Je suis assez à l’aise et nous arrivons groupés (35 coureurs environ) pour la 7è place. Je ne sprinte pas.
Je dois être environ 18-20è, classé 35è par le biais des incertitudes des arrivées en groupe... peu importe.

Résultat inespéré, je suis très satisfait de ma condition et de ma résistance !

Rendez-vous aux 1000 bosses le 24 Avril !

Nicolas

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