lundi 13 août 2018

Trail de l'Etendard 2018

29 Juillet 2018
65km, 3900m D+, 3100m D-

Le départ a lieu à Bourg-d'oisans, le parcours nous fait monter jusqu'au dessus du lac Blanc, par Villard-Reculas et l'Alpe d'Huez. Puis une longue descente vers le barrage de Grandmaison, une remontée vers le col de la Croix de Fer, puis une boucle jusqu'au pied du glacier de Saint-Sorlin, et enfin la redescente vers St Sorlin d'Arves où sera située l'arrivée. 65km de panoramas splendides, avec une organisation impeccable !

2 difficultés (en plus de la distance et du dénivelé):
- Un parcours quasi constamment au delà de 1500m d'altitude, avec 2 sommets à 2700-2800m. L'altitude sera donc un facteur important. Je n'y suis pas habitué pandant l'année, mais notre arrivée à Chamrousse 1750, quelques jours avant, va me permettre de m'accoutumer et de ne ressentir les effets qu'aux abords des sommets.
- Les sentiers sont quasi exclusivement des monotraces très techniques...lorsqu'ils existent. Je me suis beaucoup entrainé dans les montées-descentes les plus raides et rocailleuses du Concors, je me sens agile et le pied sûr, mais aujourd'hui la difficulté technique revêt une toute autre dimension.

Une chose est sûre, ce trail est une épreuve difficile, très peu roulante, cassante même, pour montagnards, qui nécessite plus qu'un minimum de condition. J'en veux pour preuve le faible nombre que nous sommes au départ (moins de 80 !).
Boucler les 65km en 10h me paraît réalisable, mais les temps peuvent vite s'allonger considérablement.

4h30, je laisse toute la petite famille à Chamrousse (dont 3 cyclones...finalement ce sera peut-être une journée reposante pour moi)
6h, le départ est donné.
D'abord 5 km de plat sur un chemin large pour s'échauffer et aller chercher le début de la première ascension. Profitons-en, c'est la seule partie roulante. L'occasion de me rendre compte que les sensations sont bonnes : je suis calé autour de la 20è place, sans effort à 13-14 km/h.

Et la montée commence. Le chemin rétrécit pour devenir un sentier, pas trop technique finalement jusqu'au sommet. Je trouve mon rythme sans tenir compte des autres participants. 2000m à gravir, d'une traite, avec néanmoins un palier au niveau de l'Alpe d'Huez.
Fidèle à mes habitudes, je rajoute 5 minutes hors parcours, après avoir suivi 3 participants qui ont eux-même suivi les mauvaises rubalises...un passage sympa à travers pré pour corriger le tir, et les pieds trempés avant même le premier franchissement de torrent !

Le sommet arrive, au dessus du lac Blanc (km22) et là les difficultés techniques commencent vraiment.
Très sinueux, très caillouteux, parfois à peine marqué, le sentier nous fait redescendre jusqu'au barrage de Grandmaison (km33), soit pas loin de 1300m de dénivelée négative. Plusieurs torrents à franchir au fond de ravins cassent un peu plus le rythme. Heureusement que je ne suis pas dans un mauvais jour, parce que des pieds malhabiles finiraient par rendre cette descente interminable et épuisante.

La débauche d'énergie est cependant importante, ce que je vais payer un peu dans la partie suivante : on longe le lac de Grandmaison puis on remonte gentiment jusqu'au col de la Croix de Fer (km42). Une pente peu importante, de quoi redonner un peu de rythme, mais j'ai un coup de moins bien et suis obligé de gérer ce mauvais passage.
Une mauvaise nouvelle : je n'arrive plus à m'alimenter depuis le bord du lac. Seule l'eau pétillante des ravitaillements arrive à passer, et ce sera tout ce que je prendrai jusqu'à l'arrivée, ça et 4 gels énergétiques...C'est embêtant, et il va falloir que je trouve d'où ça vient, parce que voila deux fois de suite que plus rien ne passe après 4 ou 5h de course...la piste de ma boisson énergétique est à suivre: c'est pourtant la même depuis toujours, mais j'ai l'impression que je ne la tolère plus de la même façon...

Montée jusqu'au pied du glacier de l'Etendard (1000m D+, km 51) via le refuge, un sentier étroit, sinueux, technique, bref peu rapide. Je suis bien fatigué, mais le rythme est encore bon et le coup de mou est passé. Je reprends un ou deux concurrents, et gère en fonction de celui qui, 1 minute derrière moi, me rattrape, et qui ne me reprendra cette minute qu'au pied du glacier. J'arrive encore à trottiner le long des 3 lacs dès que c'est techniquement possible, et je me rafraichis les jambes et la tête avec la neige des 4 ou 5 névés à franchir.

Voila un petit moment que je me dis que les 10h ne seront pas tenus, et mon opinion est confirmée lorsque je vois dans quoi nous allons passer pour redescendre au refuge : un gros passage hors sentier, dans les rochers, éboulis...globalement en descente mais avec toujours un truc à enjamber, éviter, escalader. Une allure d'escargot pour une descente ! Et heureusement, mon travail technique est payant !
On retrouve enfin un sentier aux abords du dernier lac, un peu avant le retour sur le refuge (km56). Mon acolyte a pris un peu d'avance, je le vois encore 2 ou 3 minutes devant, qui semble être dans un bon passage.

Reste la dernière descente, jusqu'à St Sorlin d'Arves. Toujours technique au début, puis plus roulante après le dernier ravitaillement du col de la Croix de Fer (km60). En regardant le chrono, je me dis que j'ai sûrement été pessimiste depuis un moment : je ne suis pas si loin des 10h, et en forçant un peu, il y a peut-être de quoi y arriver...
Je me fais violence dans les parties techniques, et arrive dans les parties plus roulantes à mettre en oeuvre ce qui a le moins servi de puis le départ, à savoir allonger la foulée. Les bâtons ne me servent plus uniquement dans les montées, mais partout, soit pour alléger, soit pour pousser.
Je finis suffisamment bien pour quasiment récupérer l'autre concurrent, qui garde 20 secondes sur la ligne (pas très important du reste), mais suffisant pour, à l'arrachée, terminer 19è en 9h58'45" !
Cassé, lessivé, mais content de moi.
Un peu d'eau pétillante pour fêter ça !

Nico


















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